*ZÉRO NEUF*

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  Les jours passent, puis les semaines, et sans m'en rendre compte, la chaleur de Juillet se fait ressentir dans l'auberge, surtout lorsque je suis en cuisine.

  J'imagine toujours le jour où je verrais Levi passer les portes de notre taverne.

  Son absence devient de plus en plus pesante.

  Oui, son devoir passe avant tout. Je le sais bien.

  Elio entre dans le bâtiment en bois, un grand sourire aux lèvres. Mon père a complètement avalé cette histoire montée avec le blond, qui par ailleurs l'apprécie beaucoup. Ils se serrent tous les deux la main et s'échangent quelques banalités. Il s'approche finalement de moi et je dépose un baisé sur sa joue.

  Pour être honnête, c'est grâce à lui que je ne suis pas en train de me morfondre dans mon lit. Ces dernières semaines, il a tout fait pour m'occuper et aujourd'hui, il m'emmène en week-end en dehors de la ville. Ça fait partie de notre plan, il doit me demander en mariage et dans un mois ou deux, on fera semblant de se disputer et on se séparera.

  Après ça, j'aurais le cœur brisé et mon père oubliera cette idée sordide de me sortir de la maison.

  Une fois arrivée sur le lieu du crime, une ville qui se trouve près d'un grand lac où les habitants et les passants viennent se rafraîchir lors des fortes chaleurs, on trouve l'auberge dans laquelle nous allons séjourner cette nuit et nous nous y installons. Le trajet en charrette a été épuisant, mais la vue en vaut la peine.

  " Tu veux qu'on fasse un petit tour ? Je sais qu'on est là pour de la comédie mais ce serait idiot de ne pas profiter d'un si beau paysage, " me dit Elio après m'avoir rejoint près de la fenêtre.

  " Tu as raison, ça nous fera du bien de prendre l'air, allons-y ! "

  Je lui attrape la main et le tire hors de la chambre.

  Nous nous promenons alors près de la rive, avant que nous décidions de nous asseoir au bord et de plonger nos pieds dans l'eau. C'est frais, mais agréable et je comprends pourquoi c'est un petit coin de paradis en été.

  Elio a plus de mal à les plonger, et l'envie de le pousser dans l'eau est plus forte que jamais, mais je me retiens. Ça a l'air assez profond et il ne sait pas nager.

J'aimerais éviter de revenir avec un cadavre au lieu d'une bague de fiançailles.

  " Dit, Elio... "

  " Hum ? "

  " Ça ne te dérange vraiment pas de faire tout ça ? De devoir jouer la comédie ? Parfois, j'ai juste l'impression de t'ennuyer..., " avouais-je en arrachant des brindilles d'herbes histoire de m'occuper les mains.

  " Lythe, tu sais bien que si j'ai accepté, c'est parce que ça ne me dérange pas... et puis, tu n'es pas une mauvaise compagnie, je t'ai toujours apprécié, à la minute où je t'ai vu. "

  Il plonge sa main dans sa poche et en ressort une bague qui resplendit de mille feux à la lumière du jour. Je suis assez étonnée, je m'attendais à une plus abordables, que l'on pouvait trouver chez le commerçant du coin.

  " Elle appartient à la mère. " m'informe-t-il.

  Je ne lui fais pas plus de remarque, de toute manière, je la lui rendrais une fois toute cette comédie terminée, je me promets juste d'en prendre soin d'ici là.

  "Même si c'est pour faire semblant, acceptes-tu de m'épouser ? "

  Mon regard croise le sien et j'acquiesce, il peut être mignon lorsqu'il s'y met. Il passe la bague à mon annulaire gauche, fière de lui.

L'homme à la tasse de thé | LEVI ACKERMANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant