Une fin d'année mouvementée

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Harry ouvrit lentement les yeux et revint à la réalité. Aussitôt, des souvenirs lui virent à l’esprit. Tout était confus, mais son cerveau sembla s’arrêter sur des moments en particulier. Le garçon revit l’affrontement avec le professeur Quirrell et par la même occasion, Voldemort. Il ne savait pas si tout cela s’était passé quelques heures auparavant ou bien si cela faisait des jours voire des semaines. Essayant de faire abstraction de toutes les choses qui lui encombraient l’esprit, le brun s’assit difficilement sur le matelas. Il tâtonna la table de chevet près de lui à la recherche de ses lunettes. Une fois qu’il eût mis la main dessus, il les enfila et regarda autour de lui. Il était à l’infirmerie et ne savait pas vraiment comment il s’y était retrouvé. Un des rideaux entourant son lit était légèrement ouvert, laissant passer quelques rayons de soleil. Un panier trônait sur une table placée près des rideaux. Le Gryffondor se leva et manqua de tomber plusieurs fois. Lorsqu’il eut enfin atteint la table, il s’abaissa au niveau du sol. Une petite étiquette indiquant son prénom et son nom pendait, accrochée à l’anse. Il porta à bout de bras le cadeau et le déposa sur ses genoux. À l’intérieur, il trouva des paquets de bonbons multicolores parfois accompagnés d’une carte. Tout ceci venait de ses amis, mais également de personnes qu’il ne connaissait pas. Parmi les sucreries, il découvrit une lettre et décida de l’ouvrir. L’écriture était fine et soignée et Harry savait qu’elle ne lui était pas inconnue.

Harry,

Je ne sais pas quand tu liras cette lettre, mais sache que j’appris ce qui s’est passé dans les sous-sols du château. Je dois t’avouer que j’ai eu peur de ne plus te revoir. Nos discussions le soir me manquent et je voudrais te proposer quelque chose. Pourquoi ne nous retrouvions pas lorsque nous avons du temps libre dans un endroit calme de Poudlard ? Je ne sais pas encore lequel, mais si tu acceptes, nous pourrions demander conseil à Dumbledore. Quand tu pourras, réponds-moi.

Bonne journée, j’espère que l’infirmerie ne deviendra pas ton dortoir trop longtemps.

Ton ami qui a dû se faufiler la nuit pour venir te porter cette lettre et à qui tu manques énormément, Drago Malefoy.

Des larmes silencieuses roulèrent sur les joues du garçon à la cicatrice. Il les essuya d’un revers de la main. Il ne savait pas quoi, mais quelque chose le touchait dans les mots du Serpentard. C’était peut-être son inquiétude même s’il savait que Ron et Hermione devaient être dans le même état, il ne pouvait s’empêcher de s’imaginer le blond portant son masque impénétrable, mais étant, à l’intérieur, totalement paniqué. Il se releva un peu plus facilement cette fois-ci et regagna son lit. Il enfouit la lettre dans la poche de son pyjama et sombra dans le sommeil. Lorsqu’il se rouvrit les yeux, le visage du directeur fut le premier qu’il vit. Ils discutèrent un bon moment avant que Ron et Hermione n’arrivent. Il était heureux d’être encore en vie et être avec des gens qui comptaient pour lui, mais il manquait quelqu’un. Au bout d’une quinzaine de minutes, l’infirmière mit tout le monde dehors. Le lendemain, le Gryffondor apprit qu’il pourrait aller au banquet et la perceptive de revoir Drago le mit de bonne humeur. Il avait pensé contacter le Serpentard par l’intermédiaire du collier, mais craignait de le déranger et préférait attendre de l’avoir ne face de lui. Le garçon reçut aussi la visite d’Hagrid durant la journée. Le soir venu, Mme Pomfresh l’examina une dernière fois avant de le laisser partir. Il parcourait les couloirs avec une certaine appréhension, il ne voulait pas que le banquet tourne autour de lui, mais il était sûr que c’est ce qui allait se passer. Il fit son entrée dans la grande salle décorée aux couleurs des Serpentard, vert et argent. Les conversations s’arrêtent quelques secondes avant de reprendre de plus belle. Le Gryffondor alla s’assoir à sa table, entre ses deux meilleurs amis. De sa place, il avait vu sur la table où se trouvait le blond. Il écouta d’une oreille distraite le discours de Dumbledore, gardant tout de même un sourire sur le visage. Il fut content d’apprendre que c’est sa maison qui avait gagné la coupe cette année, mais fut également triste pour son ami qui aurait dû gagner à sa place. Des plats apparurent sur les tables et tout le monde commença à manger. Le brun se dit alors qu’il devait voir Drago et lui envoya un message avec le pendentif, espérant qu’il ne serait pas trop fâché qu’il ne se soit pas montré avant.
« Je suis d’accord avec ta proposition, pourquoi ne pas se donner rendez-vous ce soir ? Par contre, je ne sais pas où. »
Alors que le jeune garçon commençait à se sentir anxieux, il releva la tête et croisa le regard du vert et argent. Le bonheur était présent dans ses pupilles grises, même si son visage montrait comme d’habitude le contraire.
« Fais-moi confiant pour l’endroit, je t’attendrais au quatrième étage à minuit. À tout à l’heure. »
Harry attendit la fin du repas qui lui sembla interminable et fila dans son dortoir, il était vingt-deux heures. Durant les heures qui suivirent, le garçon scruta le réveil en désespérant, le temps défilait parfois à toute vitesse et parfois il était capricieux et semblait aller bien plus lentement qu’à l’ordinaire. Lorsqu’il vit s'afficher minuit moins dix, il se leva et prit sa cape d’invisibilité. Il se glissa hors de son dortoir et de sa salle commune. Il parcourra les couloirs en courant et ne s’en aperçut seulement lorsqu’il arriva essoufflé au lieu de rendez-vous. Il regarda autour de lui, il se dit qu’il devait être minuit maintenant. Il entendit des pas légers et se retourna, il vit le Serpentard enroulé dans une cape noire, son visage était éclairé par un rayon de lune qui faisait briller ses cheveux blonds.
- On y va, résonna la voix du garçon dans sa tête.
Le Gryffondor portant toujours de sa cape ne comprit pas.
- Je suppose que si le pendentif est invisible, il voit aussi les autres choses invisibles et en l’occurrence ici, c’est ta cape et toi, répondit-il, un sourire joyeux sur le visage.
Le brun se dévêtit du bout de tissu qu’il garda dans sa main et suivit Drago qui se dirigeait vers le couloir à sa gauche. Le château était si grand que le garçon à lunette n’était jamais venu par ici. Les deux élèves s’enfoncèrent dans le couloir, étant aux aguets aux moindres bruits, ne voulant pas que Rusard et miss Teigne les trouvent. Le Serpentard s’arrêta brutalement peu après être arrivé au milieu du couloir et le survivant faillit lui rentrer dedans et les faire tomber tous les deux. Le blond passa sa main sur le mur de pierre et une porte apparue, il tira la poignée entra à la suite d’Harry. La pièce, plutôt grande, était toute en longueur. Elle ressemblait à des toilettes et le garçon à lunettes se demanda ce qu’ils faisaient là.
- J’ai demandé conseil à Dumbledore, cette pièce la seule de Poudlard qu’il peut fermer et qu’on ne peut ouvrir de l’extérieur. Il nous a donné l’accès. Elle est insonorisée, mais je reconnais qu’il y a mieux, révéla le jeune Malefoy à voix haute.
Le brun acquiesça ses paroles et contempla les fenêtres laissant passer la lumière de la pleine lune qui se reflétait sur les miroirs fixés au-dessus des lavabos. Les garçons se dirigèrent vers le mur près des cabines et s’adossèrent contre.
- Pardon, s’excusa sincèrement Harry.
- De quoi ? demanda, perplexe le blond.
- Je ne t’ai pas dit que j’allais bien lorsque je me suis réveillé, tu as dû t’inquiéter plus longtemps que si je l’avais fait.
- Ce qui compte, c’est que tu sois en vie et tu ailles bien, répondit le Serpentard.
- Merci beaucoup, lança le brun.
Alors qu’une larme coulait sur sa joue, le Gryffondor se dit que le garçon devant lui l’aura fait pleurer en une journée bien plus que quiconque dans toute sa vie. Comme s'il devinait ses pensées, Drago lui sourit et le prit dans ses bras. Le contact de sa peau contre celle du garçon aux couleurs vert et argent le fit frissonner, mais cela l’apaisait également. Ils restèrent comme ça un long moment avant de séparer. Durant la nuit, les deux garçons parlèrent et se livrèrent l’un à l’autre comme jamais. C’est cette nuit-là, qu’une relation hors du commun se renforça entre deux personnes qui n’auraient jamais dû la créer, mais qui n’avaient pu faire autrement tant cela avait été une évidence.

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Bonjour, je vous souhaite une bonne lecture en espérant que ce nouveau chapitre vous plaise.

 Une Vie Secrète (Drarry) • Réécriture En Cours Où les histoires vivent. Découvrez maintenant