Un train à grande vitesse

3.4K 229 18
                                    

Le temps défile. Les secondes courent. Les minutes passent. Les jours se succèdent. Les années avancent.

Le temps défile. Il passe devant nous sans comme un train à peine vitesse. On ne s'en rend pas toujours compte, une seconde d'inattention et le train est passé.

Si j'avais pu, je serais monté dans ce train. Pour peu qu'il m'amène à toi, je n'aurais pas hésité. Mais ce train est passé trop vite. Je l'ai raté. Et il n'est jamais repassé.

J'étais dans mon coin, comme depuis le début de l'année. Je ne parlais à personne. J'allais en cours, je dormais, j'allais en cours, je dormais. J'avais comme idée de passer mes ASPICs et de rentrer chez moi. Je n'avais pas prévu que tu viennes me voir.

J'étais assis dans un couloir un peu sombre à faire mes dissertations de potions quand tu es apparue devant moi. C'était le 31 décembre tout le monde faisait la fête, que faisais-tu là ? Je n'ai pas bougé et tu n'as rien dit. Tu t'es assise à côté de moi, en silence, et tu m'as regardé écrire. Je n'ai pas eu la force de te repousser pour les apparences. Je n'en avais pas envie, alors je ne l'ai pas fait.

Je savais que ce moment était unique. Peut-être était-ce de la pitié ? Après tout, j'étais seul dans mon coin un soir de nouvel an. Mais quelle que soit la raison pour laquelle tu étais là, je ne t'aurais repoussé pour rien au monde.

A un moment, j'ai écrit une phrase fausse. Tu as souris, m'as pris la plume des mains et a corrigé mon erreur. Je me suis figé quand tu m'as touché la main. Je ne savais pas pourquoi tu étais là. Peut-être ne le savais-tu pas non plus ? Mais tu es restée là, sans parler encore.

J'ai eu fini ma dissertation. Il ne me restait plus qu'une phrase, mais je ne voulais pas l'écrire. Sinon, j'aurais dû me lever et partir loin de toi. Alors j'ai écrit mot par mot cette phrase qui en contenait une dizaine. Mais j'ai fini par l'écrire en entière. J'ai posé ma plume et plié mon parchemin.

Et puis, tu m'as regardé. Tu as souris, tu t'es levée et tu es partie. En silence, sans rien dire.

J'aurais voulu te dire que j'étais désolé. Que je m'en voulais, que je n'avais jamais voulu être celui que j'avais été.

J'aurais dû te rattraper. Me lever, courir, t'attraper par le bras. J'aurais dû me placer devant toi et te dire :

-Je t'aime.

Tout simplement. Trois mots, sept lettres. J'aurais dû te dire que c'était depuis toujours, et pour toujours. J'aurais dû t'embrasser et te prendre dans mes bras. Te dire ce que je ressentais et attendre ta réaction.

Mais je ne l'ai pas fait.

Le temps est un train qui passe à grande vitesse. Chacune opportunité que contient ce temps qui défile est à saisir dès qu'elle se présente.

Parce que sinon, le train passe. Sinon, on le rate. Et jamais il ne repasse.

Recueil de One ShotsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant