Chapitre 5 : La douceur d'un matin

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- Alice, arrête ça...

Les paupières clauses, un bras sous la nuque, Jung Hae In laissa échapper un soupire faussement réprobateur.

- Ca ? Se reprit la française, en sachant pertinemment à quoi son amant faisait allusion.

- Ne me regarde pas comme ça...

Alice, à peine réveillée, à peine remise d'une nuit de sexe éhonté avec Hae In, s'était surprise à – à nouveau – se perdre d'admiration pour son compagnon. Si un « jamais » existait entre eux, s'en lasserait-elle jamais ?

- Désolée. Fit-elle en se redressant, en rougissant.

- Ne te méprends pas. Sourit Hae In en se soulevant à son tour pour venir étreindre la jeune femme. J'adore ça. Mais c'est justement là le problème. J'ai peur d'y prendre gout et, quand tu décideras que finalement tout ça c'est de la folie (il désigna négligemment la chambre où ils reposaient), de me retrouver en manque.

- C'est nettement plus probable que ça soit toi qui me jette le premier, tu sais ? Grimaça la française.

- J'en doute. Je... vais forcément te décevoir à un moment ou à un autre.

Abasourdie, Alice sentit le jeune homme venir nicher et dissimuler son visage dans son cou.

- Me décevoir ?

- Tu me regarde comme si j'étais... Je ne sais pas... Comme si j'étais...

- Parfait ?

- Parfait ? Rien que ça ! Pouffa nerveusement Jung Hae In. ... Personne n'est parfait Alice ! Surtout pas moi !

« Surtout pas moi ?? » Songea Alice, abasourdie par la pudeur de son amant. Lui revinrent en mémoire la manière que Jung Hae In avait eu de se dissimuler derrière ses doigts la nuit précédente. Ou l'air inquiet, presque blessé, qu'il avait affiché quand il avait été question de son arbre généalogique et de sa carrière...

La française se tourna entre les bras du jeune homme, noyant son regard dans celui – étrangement gêné – de celui-ci.

- Pour un acteur adulé par des milliers de fans, tu es étrangement peu sur de toi, tu sais ça ? S'inquiéta-t-elle malgré elle.

- Je suis juste réaliste. Grogna le jeune homme en allant à nouveau se dissimuler dans le cou de sa compagne. Ne m'idéalise pas ok ? Please !

Il profita – ou utilisa comme excuse – sa position pour déposer une pluie de baisers sur la peau de la française.

- Je t'accorde que personne n'est parfait. Soupira Alice, partagée entre l'envie de lui faire comprendre à quel point il n'avait pas à douter de lui et celle de se laisser étourdir par son touché. Mais, pour que tu croies être celui qui va se faire plaquer aujourd'hui, c'est que clairement ta vision de toi – ou de moi – est plus qu'altérée...

- Je serais franchement débile de mettre fin à « ca » non ?

Il abandonna le cou d'Alice et, doucement d'abord, avec une langueur étourdissante, embrassa sa bouche. Quand sa langue envahit la cavité de celle d'Alice, quand la température monta à nouveau dans la pièce au point de les hébéter, Jung Hae In préféra s'arracher à elle.

- Tu pourrais te lasser de moi. Lui fit remarquer Alice dans un demi-sourire.

- Qui a une vision altérée de la réalité là ? Grimaça le jeune homme en retournant à l'assaut de son cou, de sa clavicule, de son épaule...

Un instant d'égarementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant