Zahra
Le menton posé sur la paume de ma main, je regarde l'horloge. Plus que quelques secondes. Dix, neuf, huit, sept, six, cinq, quatre, trois, deux, un.
Dring, dring, dring.
La sonnerie retentit dans tout l’établissement et je me lève à la hâte, n’entendant pas les dernières explications de mon professeur. Le sac sur l’épaule, je me dirige vers la cour de l’école. L’air frais me revigore de la tête aux pieds. Une minute de plus dans cette foutue classe et je m’évanouissais.
Nous étions en train de faire un cours de mathématiques et Dieu sait que je déteste plus que tout cette matière. Pas que je sois nulle, mais disons qu'un professeur m'a fait haïr cette discipline.
Je me pose sur le petit muret de notre école pour attendre les autres, le regard perdu dans le vague. Mes yeux s’attardent sur certains élèves qui révisent dans une salle réservée pour cela. En cette période de mois de mai, les bons élèves apprennent pour anticiper la composition du deuxième semestre tandis que d'autres restent là à papoter croyant qu'il reste encore du temps alors que celui-ci file à une vitesse monstrueuse.
— Zahra !
Je me retourne pour voir qui m'appelle.
— Ah, Nadia ! dis-je en lui faisant un sourire forcé.
Nadia est sociable mais elle est aussi une vraie hypocrite. Elle peut te chanter des éloges puis quelques minutes plus tard, elle parle dans ton dos. Si ce qu'elle disait était vrai tout le monde serait ravi. Elle amène un sujet sur quelqu'un et s’empresse ensuite d’aller tout raconter à la personne concernée. Bien sûr, elle se charge de déformer nos propos afin de créer des histoires. Elle clame haut et fort que sa devise est : diviser pour mieux régner. Alors que son visage reflète la petite fille parfaite, on ne croirait pas qu'elle est en réalité fausse.Pour ma part, je pense juste qu'elle est jalouse, envieuse du fait qu'elle n'a pas la liberté que les autres possèdent. À chaque fois que quelqu'un sort au restaurant ou en boite de nuit, elle fait des commérages qui n’ont pas lieu d’être. Si elle a le malheur de te croiser, elle t'invente une vie direct. Je n’ai jamais compris pourquoi elle prenait goût à cultiver les conflits. Ce n'est pas parce que tu ne sors pas que tu dois passer ton temps à parler sur le dos des gens. Ce comportement m’horripile et c’est bien pour cela que je ne suis pas très copine avec Nadia.
Je sors de ma bulle lorsqu'elle se positionne devant moi, les bras croisés. Que me veut-elle encore ?
— Tu attends Brahim ?
— Oui, réponds-je las.
Elle est sur le point de parler lorsque je la coupe.
— Ce n'est pas que je ne t'aime pas mais je dois m'en aller, lancé-je avec désinvolture avant de partir.
— Zahra !
Ah non ! Elle ne va pas me lâcher les basques de sitôt.
— Quoi encore ? m'agacé-je sans me retourner.
— C'est moi, honey !
— Ah, Ibrahim, soufflé-je je en lui faisant la bise. Je ne savais pas que c'était toi.
VOUS LISEZ
Zahra : Les aléas de la vie
General FictionDans la vie il y a des gens qu'on rencontre dans la rue qui gardent le sourire à chaque fois qu'on les regarde même souvent on les envie parcequ'ils reflètent le bonheur mais au fond ils portent un masque derrière ce sourire, le jour ils font sembl...