Beautiful liar [BoyxBoy]

Des cœurs brisés

La matinée est passé à un rythme affreusement long. Je n'ai pas réussi à me concentrer sur mes cours, mon esprit était trop occupé à ressassé ce qu'il s'est passé ces derniers temps. Et pour couronner le tout, je subis le poids du silence qui règne entre Niel et moi. Ce dernier reste avec moi probablement par habitude, il m'adresse quelques mots de temps à autres mais je ressens que l'ambiance est tendue. Il ne désire pas réellement me parler, c'est assez évident. Il a toujours était enjoué avec moi mais là, il est froid, il a l'air de faire des efforts par moment pour me parler mais ça ne dure jamais très longtemps. Je dois confesser que je n'arrive pas non plus à lui parler. J'ai trop honte de moi, j'ai l'impression que je n'ai plus le droit de lui parler, que ce serait gonflé de ma part. D'un côté je me dis que je dois arranger les choses et ça n'est pas en fuyant mes amis et en m'apitoyant sur mon sort que ça va se faire, mais d'un autre côté, je sens que c'est trop tôt, les blessures sont encore pleinement ouvertes et tenter d'arranger les choses à cet instant ne ferait qu'ajouter du sel à leurs plaies. Je soupire discrètement, me disant que cette situation s'applique également à Chris.

Je torture mon esprit depuis ce matin pour trouver comment arranger les choses. J'aimerais regagner sa confiance, lui prouver que même si j'ai été très con et que je lui ai menti sur mon identité, je l'aime du plus profond de mon être. Je le ressens, cet amour que je lui porte est passionnel. A la fois pur et bienveillant et parsemé d'un souffle ardent et dévastateur. Je le désire de tout mon être et pas seulement d'un point de vue charnel, loin de là. Je me complais parfaitement à savourer sa présence à mes côtés. Je prends ma tête dans mes mains, fermant les yeux pour essayer de chasser toutes les images de lui et moi nous nous caressons amoureusement. Sans compter tous les flash de ces instants où nous ne faisions que parler, mais ses paroles me transcendaient réellement. Je ne peux le nier, je suis fou de lui à un point où je bois toutes ces paroles. Poser simplement mes orbes sur sa personne me rend tout chose.

Alors qu'avec Niel nous sommes au self et que nous nous servons à manger, j'aperçois celui qui fait battre mon cœur de cette manière si particulière en train de rire avec Amanda. Cette vision m'est pénible, je dévie les yeux, ne supportant pas de le voir rire et sourire à quelqu'un d'autre de cette manière. Amanda et lui ne vont quand même pas chercher à se rapprocher ? Cette pensée fait monter en moi un sentiment presque nouveau : la jalousie. De la jalousie mêlée à une certaine colère. A quoi joue Amanda ? Même si elle est blessée par ce que j'ai fait pourquoi elle décide de me tourner complètement le dos et d'aller voir du côté de Chris.

- On s'assied où ? Me questionne Niel.

Sa question résonne en moi un long moment et pendant ces instants de réflexion intense, je me décide à tenter un coup de poker dangereux.

- Comme d'hab. Me risquais-je à dire en me dirigeant vers la table de Chris, ses amis et Amanda.
- C'est vraiment pas une bonne idée.
- Je peux pas tenter de le récupérer si je le fuis éternellement.
- Éternellement ? C'est surtout bien trop tôt et tu le sais, fais pas l'idiot ça va empirer les choses. Laisse lui le temps de digérer la chose.

Mais je refuse d'écouter mon ami. Quand je vois Chris et Amanda à deux j'angoisse. Ils ne se parlent que depuis ce matin, c'est vrai mais j'ai peur, je suis effrayé. Effrayé à l'idée qu'il succombe à elle et qu'elle, ma meilleure amie, se sente attirée par lui. Chris est probablement l'être humain peuplant cette terre le plus bienveillant qu'il existe. Et en ce qui concerne Chris, Amanda est tout d'abord très belle mais surtout très intéressante, d'autant plus que je lui ai volé son identité quand j'étais auprès de Chris. Ce dernier étant tombé amoureux de ''moi'' est en réalité plus tombé amoureux d'elle et de son image et donc je suis apeuré à l'idée qu'ils puissent se plaire l'un l'autre. A cette pensée, tout mon être vacille. Je me sens presque flanché et cette jalousie devient surpuissante. Je serre fortement mon plateau entre mes doigts moites et marche d'un pas décidé vers leur table.