Départ en vacances

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- Olive ! crie ma mère dans la cuisine.

Je soupire. J'ai pas envie de partir en vacances. J'ai envie de rester ici avec mes amis. Partir avec ma mère est, même dans mon pire cauchemar, un truc qui me paraissait impensable il y a encore trois jours.

- J'arrive.
Je crie à mon tour pleine de nonchalance.

Je descends à pas lents. Partir dans un hôtel de luxe est tellement ennuyant. Je préfère de loin couler tel un caillou dans le lac du coin que dans leur piscine. Voir même dans mes chiottes.

- J'espère avoir tout pris. As-tu pris la crème solaire ? Tes bikinis ? N'oublie pas ta brosse à dent. dit ma mère en courant partout.
- On part pas au fin fond du monde tu sais. Si je l'oublie j'en achète une autre.
Je soupire en levant les yeux au ciel.

Après mille vérifications, ma mère se décide à enfin quitter notre domicile pour aller à l'aéroport. Notre avion décolle vers 10 heure et il est 8h30. « Large » je me dis dans ma tête. Ma mère est tellement excitée qu'elle arrive à peine à conduire convenablement. Je regarde le paysage de ma ville à travers la vitre. Deux semaines dans un hôtel luxueux à Cuba. J'imagine même pas le prix qu'à du payer ma mère lors de la réservation. Pour une fois dans ma vie, mon père a servi à quelque chose. Enfin, pour ma mère. J'ai jamais voulu ce voyage moi, m'ennuyer quinze jours dans un hôtel où faut porter des gants pour dîner, non merci. J'essaye du mieux que je peux de pas montrer mon désaccord avec ce voyage mais rien n'y fait, je suis décidément trop expressive sur mon visage.

- Arrête un peu de tirer la tête. On a enfin des vacances. En plus, pour une fois c'est ton idiot de père qui paye. se plaint-elle.
- Ouais. T'as raison.
Ma tête toujours tournée vers la fenêtre.
- Je ne comprends pas. Pourquoi ce voyage te plait-il pas ? Tes amis sont jaloux j'en suis sûre ! sourit ma conductrice.

Je me tourne vers elle en faisant une moue boudeuse.

- Qui serait jaloux d'un voyage ennuyeux sans amis ?
Agacée de son questionnement qui à mon sens est évident, je me tourne à nouveau
- Moi ! rigole ma maman.

Je souris en levant les yeux au ciel. Décidément, ce voyage va être long.

- Maman c'est pas ici je te dis.

Je crie après ma mère afin de lui répéter encore une fois que notre avion n'est pas ici mais plus loin et dans une autre section.

- Décidément, nous avons le pire aéroport de l'histoire de la France. soupire-t-elle.

Non maman, c'est juste toi qui sait pas lire un panneau. Après une demi heure à courir dans tout l'aéroport, nous trouvons enfin notre endroit d'embarquement. Une jolie dame au cheveux en couette scanne nos tickets avant de nous souhaiter un bon vol. Je lui réponds d'un sourire timide suivie de ma mère qui elle, sourit jusqu'aux oreilles. En espérant qu'elle finisse pas figée à force de sourire en permanence. Cela fait trois jours qu'elle sourit sans s'arrêter, à croire que c'est une malédiction.

Je m'assois sur le siège qui m'a été prédéfini, à côté de ma mère et mets mes écouteurs afin d'écouter le nouvel album de mon groupe préféré. Je soupire dans ma tête en me disant avoir encore neuf ou dix heures de vol. Quelle horreur. L'avion décolle et j'observe les nuages. Mes paupières deviennent lourdes et je m'endors.

Une main vient couper mon rêve. À grandes secousses, ma mère essaye de me réveiller de mon hibernation.

- Olive ! crie-t-elle. On est arrivé ! Tu m'entends. Réveilles-toi bon sang.

Je grogne. Une fois. Deux fois. Trois fois. Au bout de la troisième fois, j'ouvre les yeux prête à me jeter sur la personne qui essaye de couper mon sommeil. En me réveillant, je vois tout le monde debout essayant d'évacuer et ma mère toujours en train de sourire de ses belles dents toutes droites.

- Déjà ? Je réponds sèchement.
- T'as dormi toute la route sale ours ! rigole-t-elle.

Je ris légèrement en me rendant compte que c'est vrai. Je regarde par le hublot et vois qu'il fait ensoleillé. Il doit être 14 heure. Je me lève en prenant mon sac à dos, fais la file et sort enfin de cet avion. Ma mère me suit mais avant de descendre les escaliers, lève les mains au ciel en criant « Cuba. On est là. » À cet instant, j'aimerais me faire enterrer six pieds sous terre. Ma mère descend les escaliers et je ralentis le pas afin d'arriver à son niveau.

- Arrête de crier tout le monde nous regarde.
- Oh arrête un peu de tirer la gueule toi ! se plaint-elle.

Nous prenons nos valises et nous fonçons vers notre bus qui nous conduit directement devant notre hôtel. Il fait trop chaud dans le bus. J'ai l'impression que je vais fondre. Le trajet paraît interminable et les odeurs corporelles me donnent des envies de vomir. Après, je pense, un litre de transpiration passé, nous sommes enfin devant notre hôtel.
- Enfin on est en vacances ! dit-elle excitée.

Elle me prend dans les bras et je réponds à son câlin. Malgré ma forte envie de retourner en France, je souris à ma mère.

- Que les vacances commencent...

L'été d'OliveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant