Partie 5/11

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Passer devant le dragon n'a pas été aussi facile que ce que semblait penser Opaline. En effet, elle avait oublié de préciser que, pendant cette sieste, le géant faisait sa ronde. Confiante, je suis sortie de ma cachette et j'ai repris la laisse de Wolfie. Inconsciente du danger, j'ai extirpé ma chienne de la cavité en la forçant à abandonner l'os. Elle a couiné et j'ai cru qu'elle faisait un caprice. Ce n'est qu'en me retournant que j'ai compris. L'ogre se léchait les babines en me fixant.

Il a fait claquer sa langue. Ses dents ont grincé. J'ai dégluti bruyamment. J'ai reniflé son haleine fétide. Écœurée, j'ai ravalé la bile qui montait de mon estomac.

Ses yeux glacés me dévoraient. De grosses gouttes de sueur ont dégouliné dans mon dos. Je n'osais plus bouger. Je n'osais plus parler. Je n'osais plus respirer.

Avais-je échappé par miracle à un dragon pour être mangée par un ogre ?

Lorsque la question a traversé mon esprit, Opaline s'est jeté dans l'œil du géant.

Il a grogné, a vacillé et s'est mis à frapper au hasard autour de lui.

À l'évidence, il ne la voyait pas. Une main sur son orbite meurtrie, il secouait ses jambes et son bras libre comme un pantin désarticulé.

Le vacarme a réveillé le dragon.

En voyant ses grandes ailes s'agiter, Wolfie a voulu me protéger. Elle a grogné et j'ai cru qu'elle allait bondir sur le grand reptile.

Au lieu de ça, elle m'a entraîné dans un couloir en pente que je n'avais pas vu.

Comme sur un toboggan, nous avons dévalé la galerie à toute vitesse. Alors, j'ai aperçu de l'eau à quelques mètres sous moi.

Cette partie de la grotte était entièrement inondée. Juste avant d'être projetée dans le liquide verdâtre, Opaline a crié « Ne touche pas au virusaure » et j'ai pris une grande inspiration.

Rêve d'OpalineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant