Quand j'ai ouvert les yeux, j'étais allongée sur un lit de mousse. En face de mon visage, une petite créature poilue aux yeux globuleux me regardait avec inquiétude. J'ai tenté de m'asseoir. J'avais un peu mal au crâne et je me sentais vaseuse. Une douleur vive s'est propagée dans mon dos. J'ai grimacé. Je me suis rallongée. J'ai tourné la tête.
À côté de moi, Wolfie mâchonnait tranquillement sa balle de tennis pendant qu'une dizaine de ces bestioles étranges jouaient dans ses poils. Qu'est-ce que c'était ?
Je n'avais jamais rien vu de tel. Il y en avait partout ! Le long de chaque stalactite, j'ai aperçu des centaines d'œufs velus. Certains étaient en train d'éclore. Un animal gigantesque ressemblant aux autres s'en est approché avec douceur. Il a cueilli ses progénitures et les a déposés sur ma chienne.
J'ai à nouveau tenté de me redresser. Cette fois, j'ai eu la nausée, mais j'ai insisté. J'ai regardé ma montre. Il me restait vingt minutes pour rentrer chez moi. J'ai essayé de marcher vers ma chienne. Je me suis écroulée. Les mains sur la terre fraîche, je me suis demandé ce qu'il m'arrivait. Était-ce le contrecoup de ma noyade ? Une goutte de sueur a coulé sur mon front. J'avais chaud. J'avais froid. Je tremblais. Tout en claquant des dents, j'ai tendu mon bras vers Wolfie pour l'inciter à venir se blottir contre moi.
Elle s'est levée immédiatement et les petites bêtes se sont éparpillées sur le sol en poussant des cris de bébés contrariés. Elle m'a léché la joue et a couiné.
–Ça va aller ma belle, ai-je promis d'une voix faible.
Elle ne m'a pas semblé convaincue. L'animal au-dessus de ma tête non plus.
Je me suis forcé à sourire. Je me sentais si mal. Le cœur battant, j'ai retenu mes larmes. Je n'en pouvais plus. J'étais si fatiguée. Qu'avais-je fait pour devoir subir tout ça ? Pourquoi devais-je vivre ce cauchemar ?
– Je suis désolée, ai-je entendu derrière moi.
Opaline était de retour.