Chapitre 6

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Les autres jours se passèrent super bien. On voyait souvent Andréa, qui était notre voisine de bungalow. On parlait assez souvent avec elle le soir avant d'aller manger. Je voyais bien que Wendy avait de plus en plus de mal à respecter la règle imposée., on en parlait des fois quand on était tous dans nos lits. On allait bientôt partir et Wendy n'aurait pas pu tenter sa chance. Il y avait aussi Suzanne. Elle était préoccupée, aucun doute là-dessus. Pourtant, elle ne disait rien, pour ne pas l'embêter j'imagine. De pus, à chaque fois que Wendy parlait avec Andréa, elle avait l'air d'avoir peur. Je ne savais pas pourquoi mais je ne voulais pas brusquer le groupe avec mes interrogations. Je laissais donc faire, encore et toujours. Mes questions pourraient attendre que nous soyons rentrés, en espérant qu'il ne se passe rien d'ici là.

Durant le séjour, mes crises d'angoisses se sont presque arrêtées. Je n'en ai eu qu'une en deux semaines de temps. Dans deux jours nous partons. Nous passons la journée à nous balader dans la petite forêt du camping. Vers 18h, nous décidons de rentrer. Sur le chemin du retour, nous croisons Andréa. Elle est assise sur un banc, la tête dans les mains. Je me retourne vers mes amis :

– On devrait aller la voir ?

– Je ne sais pas... répondit Suzanne.

– En tout cas moi, j'y vais, dit Wendy d'un ton déterminé.

On proteste mais elle ne veut rien savoir.

– S'il te plaît Wendy, n'y va pas ! s'écria Suzanne.

Malheureusement, Wendy est déjà en marche vers Andréa. Je vois Wendy s'accroupir devant Andréa et lui demander si ça va. Elles parlent pendant 5 bonnes minutes. Je remarque la main de Wendy qui commence à se soulever.

– Wendy, NON ! lui criais-je.

Trop tard. Sa main touche le haut bleu marine d'Andréa et... Passe à travers. Wendy regarde sa main dans l'incompréhension. Je suis moi-même bouche-bée. J'entends quelqu'un éclater en sanglots derrière moi. Je me retourne et vois Suzanne en larmes.Je ne comprends plus rien, les questions se bousculent dans ma tête.

– Appelle Wendy et Andréa... me dit-elle entre deux sanglots.

C'est ce que je fais. Quand elles arrivent à notre hauteur, je demande à Suzanne ce qu'il se passe, je ne sais pas comment réagir face a son visage rempli de tristesse. Je suis moi même au bord des larmes et j'ai la nette impression que c'est ce qu'elle nous cachait.

– Les amis, commença-t-elle, je suis désolée... Je... Quand on était sur la route et que je me suis arrêtée, ce n'était pas seulement pour me reposer...

– Et bien ? Ce n'est pas grave, répondit Tony.

– Laisse-moi finir s'il te plaît. Euh... Avant de m'arrêter, une voiture noire nous suivait. Vous dormiez tous et je ne savais pas quoi faire. Cette voiture a voulu nous doubler et à ce moment, un homme avec une capuche a passé sa tête par la fenêtre. Il... Il avait un fusil et... Il a tiré sur la voiture. On a tous été touchés...

– Attends ! ne me dit pas que... dis-je en sentant une première larme couler le long de ma joue.

Suzanne prit une grande inspiration et nous regarda, les yeux rempli de désespoir.

– Nous sommes morts ce jours là... Ce camping, cette règle... Nous sommes dans le camping des esprits... Je suis désolée.


Je sens mes jambes céder sous mon poids en entendant ces paroles. Je pensais à ma famille, à mes amis. Comment le ressentait-il ? Tout devenait un peu plus clair à mesure que j'y pensais. La règle, on ne pouvait se toucher entre nous seulement parce que nous étions décédés ensemble. Le comportement de Suzanne pendant la majorité de notre séjour, la pression qu'elle avait dû supporter à longueur de journée. Je la regardais furtivement et la voyait anéantie. Je me levais et la pris dans mes bras. Elle fit de même et nous restâmes ainsi pendant quelque temps. On pleurait toutes les deux. Je voyais mes amis abasourdis à côté de nous, c'était tout aussi dur pour eux. Wendy, quant à elle, était assise sur les marchés, pleurant à chaudes larmes. Elle se rendais compte peu à peu que son amour avec Andréa était impossible. Suzanne se dégagea de mes bras et alla la voir. Je restais donc seule avec mes pensées. Je pensais à ma mère, à la tristesse qu'elle devait ressentir depuis deux semaines déjà. Je ne savais plus où donner de la tête. J'essayais d'être forte pour mes amis, mais je n'arrivais pas à penser clairement. Mes idées s'embrouillent petit à petit, sans que je ne puisse rien faire. Rien n'allait plus, c'était la fin de cette aventure heureuse.

Le campingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant