La crémaillère

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L'air frais de dehors me surprend lorsque je quitte mon lieu de travail. Cette année, le mois de mars est particulièrement froid. Les températures n'ont guère l'air de remonter depuis des semaines déjà et rien qu'à l'idée de devoir prendre les transports en commun pour rentrer à mon domicile me déprime.

Ayant seulement signé un contrat à durée déterminée il y a deux mois, je n'ai toujours pas les moyens de m'acheter une voiture ni même une voiture d'occasion. Par conséquent, je me retrouve à prendre le métro et le train durant une heure trente le matin et une heure trente le soir. Sans compter les attentes entre les correspondances.

Bientôt, j'espère pouvoir signer un contrat à durée indéterminée et de pouvoir me véhiculer. Car même si j'adore mon travail — j'ai eu la chance de pouvoir faire un stage durant six mois pendant mes études dans cette même entreprise —, la distance entre mon domicile et mon job est vraiment conséquente.

J'approche enfin de la station de métro qui me permettra de rejoindre la gare centrale où je pourrai prendre le train en direction de ma ville. Il me restera quinze minutes de marche par après et je serai enfin à la maison.

Ce soir, ma meilleure amie organise une crémaillère avec son copain. Ensemble, ils viennent d'acheter une maison et ils ont décidé d'inviter leurs proches. Je ne suis pas à l'aise à l'idée de devoir rencontrer des gens que je ne verrai peut-être qu'une fois. Je ne suis pas une personne très sociable et j'apprécie passer mes vendredis soirs devant mes séries préférées que j'enregistre la semaine car je suis trop occupée. Mais bon, il s'agit avant tout de faire plaisir à ma meilleure amie.

(...)

Lorsque j'arrive devant la porte de la nouvelle adresse de ma meilleure amie et qu'elle vient m'ouvrir, je réalise à quel point je ne l'avais plus vue et qu'elle m'avait manquée ! Ça doit faire au moins une dizaine de jours que nous nous n'avons pas eu l'occasion de nous voir autour d'un café. C'est à peine si on a eu le temps de s'appeler.

<< — Abi ! Tu m'as trop manquée !

— Toi aussi Élie, entre. >>

Elle se pousse dans le couloir et me laisse entrer dans la maison. Le hall d'entrée est plutôt coquet et lumineux. J'aime beaucoup et je reconnais les préférences d'Abigaïl dans cette décoration.

<< — Tiens, je te donne déjà ceci, lui dis-je en tendant un cadeau de pendaison.

— Élie, tu n'étais pas obligée...

— J'y tenais vraiment et puis je suis certaine que tu me remercieras quand vous découvrirez Matthias et toi ce dont il s'agit ! >>

Elle rigole et m'embrasse en me remerciant. Ça fait plus de vingt ans qu'on se connaît et nous n'avons jamais été séparées.

Je rejoins les invités présents dans le salon et je constate qu'Abigaïl et Matthias ont invité de nombreuses personnes. Elles sont au moins une trentaine. Il y a de tout âge et de tout type. Je vais directement saluer ses parents.

<< — Bonsoir Élisabeth, tu vas bien ? Tu n'es pas venue avec Tristan ? me demande Rose la mère de ma meilleure amie.

— Non, nous ne sortons plus ensemble.

— Ah... c'est bien dommage, c'était un très beau jeune homme n'est-ce pas Léonard ?

— Un très beau jeune homme ET intelligent, renchérit le père d'Abigaïl. >>

Entre tentations et confusionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant