éternel

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louna est rentrée chez elle
studio sous les toits
humble demeure de l'artiste qui sommeille en elle

les loupiotes illuminants faiblement le plafond ressemble à ces étoiles que les Hommes regardent espérants aller mieux. mais c'est une illusion (donc la réalité fait mal)

des feuilles de papier chiffonnées recouvrent un fauteuil
des toiles de peinture sont accrochées sur les murs à la peinture écaillée
des poèmes sont accrochés à la porte d'entrée
ambiance chaleureuse
un peu vintage, un peu mélancolique
mais louna reste triste

elle se fait un thé
avec des feuilles de menthe
c'est bon la menthe
et sentir les feuilles craquer sous les dents est son passe-temps préféré

mais le temps il n'est bientôt plus là
car bientôt la tristesse va l'étouffer et la boîte de médoc posée sur le bar va enfin servir à quelque chose
alors chaque seconde compte
l'horloge de la vie est bien minutée mais quand le piles de l'envie de vivre ne marchent plus, tout s'arrête
(surtout cet organe palpitant)

silence
juste une poignée de soupirs
et les gouttes de pluie s'écrasants sur le toit
mais louna aime bien la pluie
ça la réconforte un peu
car louna est seule
trop seule
depuis trop longtemps

louna se lève, ouvre un tiroir, sort un journal
quelle horrible chose d'apprendre la mort de ses parents dans un article de journal
mais c'est ce que louna a vécu

le onze septembre deux-mille-un

DOUCEREUX BAISEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant