plus que

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sept heures du matin
café fumant
cassette de moments gravés dans l'air du temps qui montre ses images en  grésillant
louna regarde l'enfant joyeuse qu'elle était
regarde ses parents encore en vie
quand tout était bien

louna tient la tasse brûlante entre ses paumes froides
ses yeux sont encore plus rouges que hier
tel un démon cassée par la vie et ses épreuves
mais hier elle était à l'hôpital
et ce qui s'est passé est écrit sur la feuille à côté d'elle

louna ferme les yeux le temps d'un instant, rêvant d'un présent meilleur
et c'est le cas; la réalité commence à devenir meilleure

quand le téléphone sonne, louna sursaute brusquement

- oui ?
- bonjour, louna ?
- c'est moi
- ça te dérange de venir travailler aujourd'hui ?
- non, non j'arrive
- ok super merci beaucoup

échange bref et entendu
louna balance sa tasse dans l'évier,
enfile un k-way bordeaux et sort dans la rue

sous la brume et les fines gouttelettes, elle marche sans capuchon. l'eau lui dégouline sur la nuque mais elle ne prête pas attention

après avoir bousculé quelques passants, elle arrive devant la façade un peu décrépie et entre dans le cinéma.

- louna ! c'est super que tu aies pu venir, faut juste que tu reste au fond de la salle et que tu surveille qu'aucun de ces petits chenappants (aka enfants) ne parte

- ok

salle vide
sièges rouges
rideaux tirés

louna se sent un peu mieux,
elle adore les vieux cinémas.

cris d'enfants
ils vont s'assoir
les rideaux s'ouvrent
l'écran est allumé
publicités
et enfin

le film

DOUCEREUX BAISEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant