Flip et boucle piqué

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Je suis assise dans les gradins. Bizarrement, je n'arrive pas à détacher mes yeux du groupe de patinage artistique. Lorsque maman était avec nous, j'avais fait du patinage artistique pendant 5 ans. J'ai toujours mes patins d'ailleurs. J'ai dû arrêter cette année, comme maman a eu des problèmes.

Mon regard se pose sur une patineuse extrêmement douée. Elle porte un justaucorps bleu nuit et s'entraine avec un patineur. Je reconnais tous leurs sauts. Saut de trois, demi flip, petit piqué, saut de valse... J'ai une folle envie de les rejoindre... Mais je ne peux pas. Sans maman, on a même plus assez d'argent pour me payer un cours de patinage artistique.

Tout à coup, je suis tirée de ma rêverie par une femme aux longs cheveux roux qui s'arrête devant moi. Je reconnais instantanément la professeur de patinage artistique qui était sur la glace il y a deux minutes.

« C'est toi Auriana ? me demande-t-elle.

-Euh... Oui pourquoi ?

-Ton papa m'a parlé de toi. Tu fais du patinage artistique ?

-Non. Enfin, je n'en fais plus. 

-Je suis au courant pour ta maman. On a beaucoup discuté avec ton papa. Il m'a montré des anciennes photos de toi, patineuse. C'est vrai que tu as gagné un concours ?

Oui, c'était vrai. Mais bon, ce n'était que le concours de mon village, et nous n'étions que 10 à y participer.

-On peut dire ça comme ça.

-Alors, enfile ça et rejoins nous sur la glace. » me dit-elle en me lançant des patins sur les jambes.

Je lui ai souri avant de les enfiler tandis qu'elle s'en allait. Seul petit problème, j'avais toujours mon T-shirt lapin et surtout, un JEAN, pour faire du patinage.

Une fois sur la glace, tout le monde m'a dévisagé d'un air interrogateur, sauf la patineuse et son partenaire qui continuait à faire des séries de flip.

Tina, la professeur de patinage artistique m'a présenté aux autres. Ils devaient être au collège.

« Tina, on a terminé. dis une voix derrière moi. Emilie s'en va mais moi je reste pour t'aider.

Je me suis retournée et ai arrêté de respirer quelques instants. Le patineur était en fait Antonie !

-Ah, salut princesse ! » m'a-t-il dit.

Je n'ai pas répondu et suis partie faire des tours de patinoire. Au loin, j'ai entendu Tina s'esclaffer.

« Ahah c'est plus un vent là, c'est une tempête suprême! Qu'est-ce que tu lui as fait?

-Ben rien... Je ne comprends pas.

-Allez, va la chercher et apprends lui la chorégraphie que tu fais avec Emilie. Elle a 5 ans de patinage derrière elle, ça l'occupera. »

Alors que j'accélérais, Antonie est arrivé devant moi. Je n'ai pas eu le temps de ralentir que je lui fonçais déjà dedans. Super, manquait plus que ça.

« Tiens, ça me fait penser à quelque chose. m'a-t-il dit en se relevant.

-Je vois pas de quoi tu parles. j'ai répondu en repartant.

-Je peux savoir ce que tu as ? m'a-t-il demandé en me rattrapant.

-C'est moi qui devrais te poser cette question. Cela ne te dérange pas d'embrasser deux filles différentes ?

Cette phrase m'a semblé ridicule. Je suis sûre qu'il avait parié avec cette blondasse qu'il réussirait à embrasser la nouvelle dés le premier jour. Je suis pathétique à rêver du prince charmant et au coup de foudre.

-De quoi tu parles ? C'est qui cette autre fille ?

-Melya.

Antonie m'a attrapé par la taille et m'a arrêté.

-Melya ne m'intéresse pas elle est déjà avec quelqu'un.

-Quoi ? Tu l'as embrassé alors que elle...

-Je l'ai pas embrassé ! Elle est avec mon frère jumeau !

J'ai explosé de rire. C'était la pire excuse !

-Pourquoi tu rigoles ? m'a-t-il demandé.

-A ton avis ? Tu ne sais pas mentir.

-Voyons, je ne mens pas !

-Prouve-le-moi alors.

D'un coup, il m'a entrainé en dehors de la patinoire et m'a emmené dans un vestiaire pour homme. Il a ouvert son casier et m'a montré une photo.

Il était effectivement avec une personne qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. Il avait les mêmes cheveux châtains clairs, mais un seul détail les différenciaient. Son «jumeau» avait des yeux verts. Il m'avait menti depuis le début !

-Tu me crois maintenant ? Lui, c'est Antoine. Ce matin, tu as foncé dans Antoine. Mais tu étais assise dans le bus à côté de moi. Je t'ai donc observée et lorsqu'Antoine et les filles sont partis, je suis venu te rejoindre. »

J'étais abasourdie. Jamais je ne m'étais doutée qu'il pouvait avoir un frère jumeau !