5. who i am?

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Max ne peut pas dire qu'il s'y est habitué parce que ce n'est pas vrai. Peu importe combien de jours sont passés, combien de fois le soleil s'est levé à sa fenêtre et s'est couché, son deuil n'est pas fait.

C'est trop rapide.

Ses cauchemars le harcèlent sans relâche et il voit défiler des détails, de plus en plus de détails qu'il a parfois oublié. Mais plus la scène se précise, plus son malaise s'accroît. Revoir sa mère mourir encore et encore et encore.

Avant, la présence de Daniel agissait comme un calmant. Le plus âgé savait toujours quoi faire pour l'aider. Il suffisait qu'il se réfugie dans ses bras pour se sentir mieux, se sentir en sécurité.

Bordel que ça fait mal de mettre tous ces verbes au passé.

Il a mal au cœur. Faire les funérailles d'un corps qui n'est même pas revenu ne rend son chagrin que plus lourd.

Il a entendu, écouté les rapports de ceux qui étaient allés au lieu de la mission de son petit-ami. A vu les photos et a repassé du regard chaque parcelle de terrain. Il a gardé un visage impassible tout du long.

S'effondrer plus tard, à l'abri des regards est bien plus digne de lui. Il ne peut pas se permettre d'être si faible. Il est fort, il est l'un des héros les plus forts au monde bon sang !

Max tente d'effacer ces dernières années qui ont été paradisiaques. Tous ces moments qu'ils ont passé ensemble, en tête à tête. Ces rendez-vous à la dérobée, que Daniel arrivait toujours à organiser d'une façon ou d'une autre.

Que ce soit en organisant un pique-nique sur le toit d'un building ou en réussissant à se servir du système de téléportation pour les emmener face à des paysages paradisiaques.

Il a envie de dire qu'ils ont tout vécu, sauf que ce n'est pas le cas. Et ça le tue de mettre un terme à leur relation déjà. Il ... il ressent un tel vide en lui qu'il ne comprend pas comment le combler. Il a désespérément besoin de le combler d'une façon ou d'une autre.

La haine brûle, en-dessous. Il en reste des braises mais c'est couvert par un voile de tristesse sur le moment. Il sait qu'il doit attendre le moment où sa douleur se changera en quelque chose d'autre. En une force.

Il n'a jamais la patience. Il ne peut pas avancer simplement. Il ne peut pas dire adieu si vite à la personne qu'il a aimée plus que tout et qui l'a aimé comme jamais personne ne l'avait fait auparavant.

Max croyait vraiment aux fins heureuses.

Il s'étouffe dans ses propres sanglots. Les larmes sur ses joues ont creusé des sillons. Il essuie ses yeux fort, les frotte jusqu'à voir des étoiles. Yeux explosés, bouffis de toute l'eau dont il s'est débarrassée. Il n'a jamais pleuré autant, pas même quand sa mère est morte et pourtant il en a versé du sel à l'époque.

Il a besoin de se changer les idées.

Sûrement.

Occasionnellement.

Et peut-être que, après tout, Daniel aurait pu- ...

Il secoue la tête. Non. Il ne veut pas de faux espoirs. Il a vu les images. Les flaques de sang au sol. Des litres et des litres. Lando a été formel quant aux chances de survie en ayant perdu autant. Aucune.

Il doit partir en mission. Il doit faire quelque chose de ses journées, n'importe quoi, ou il pourrait devenir fou. Ne pas le supporter.

Il n'a pas non plus lui dire au revoir. Il n'a pas pu le serrer une dernière fois dans ses bras. Ça lui reste dans la gorge. Une boule qui ne s'en va pas.

far from what we wereOù les histoires vivent. Découvrez maintenant