Un mois supplémentaire qui passe. Max fait son chemin. Il effectue ses missions avec Alex, toujours, mais parfois des changements arrivent. Une avec Charles qui se déroule beaucoup mieux qu'il ne l'aurait cru.
Mais Pierre l'évite et c'est ça qui le chiffonne le plus. Ils se sont toujours bien entendus, sans jamais se disputer, sans entrer en conflit l'un avec l'autre.
Cela le met mal à l'aise. Il aimerait savoir ce qui se passe avec son camarade, mais ne peut pas se résoudre à s'introduire dans ses pensés. Vie privée et ce genre de choses et puis de toute façon, il n'est pas sûr de maîtriser ce qu'il fait.
N'empêche qu'il veut savoir. En discutant. En tant qu'amis. S'il peut se considérer ainsi.
C'est ce qui le pousse à demander à Christian l'autorisation de partir en mission avec le français. Régler quelques trucs avec un simple combat. Efficace ?
— Tu as tenu à faire équipe avec moi ? Je ne vois pas pourquoi.
— Cela fait longtemps que l'on n'a pas fait équipe pas vrai ?
Pierre s'en contente assez bien. Il sourit simplement.
— On est ici le temps qu'on ait fini de s'occuper de l'invasion des monstres. Ils sont plus petits que d'habitude, ce qui explique leur nombre. Apparemment.
— Il fait chaud surtout ...
Il ne peut que donner raison au plus âgé. Australie cette fois. Proche de Melbourne. Ils ont reçu des instructions mais ne savent pas exactement où frappent les bêtes. Ils vont devoir s'en référer à ce qui va se passer autour d'eux.
— C'est vrai, c'est vrai. Je ne m'y attendais pas, j'avais oublié comment c'était de venir ici.
— Tu es déjà venu en Australie, Max ?
— Daniel m'avait emmené en utilisant le système Hearts. Il voulait absolument me faire visiter et ...
Il s'arrête, pris dans ses pensées, dans des souvenirs qui jaillissent un instant sous ses yeux. Un petit sourire qui se pose sur ses lèvres. Il secoue la tête.
Il se tourne vers Pierre dont le mutisme soudain le fait se questionner. Il le trouve, regard baissé, se mordant la lèvre. Presque coupable, être ici même semble lui peser. Qu'est-ce qu'il se reproche ?
Je ne devrais pas écouter Charles mais il va le détester. Me détester aussi, je pense.
— Pardon ?
Pierre relève la tête, clignant des yeux.
— Je n'ai rien dit ?
— Oh, pardon, j'ai cru entendre quelque chose.
Max a commencé à lire dans les pensées de son compagnon ? Il a commencé à le faire bon sang. Il n'arrive pas à y croire.
Je ne veux pas ternir l'image qu'il a de Daniel.
Il ferme les yeux, respire profondément. Il est presque totalement dans la tête du français. Ses ongles s'enfoncent dans sa paume. Il prend du recul et pas à pas désactive son pouvoir.
Ces mots ne signifient rien de bon. Il le sait bien. Il comprend qu'au fond, rien n'est tel qu'il paraît et que la vérité lui fera probablement mal. Doit-il vraiment se battre pour la connaître quand la personne concernée n'est plus là ? Est-ce qu'il en a vraiment envie ?
— On peut aller se promener vers la ville en attendant ? Ce n'est pas comme si nous pouvions détecter les ennemis.
— Oui c'est vrai. Tu penses que c'est Lewis qui a envoyé ces monstres ? Cela n'a pas l'air d'être son genre ...
À sa réflexion, Pierre affiche une mine concernée, un peu inquiète. Il se demande s'il a loupé quelque chose.
— Tu as peut-être raison. Ça me semblait bizarre aussi.
— Pas vrai ! Et ... uh ... ça avance avec Charles ?
Ils avaient l'habitude d'en parler. Avant. Quand Daniel était encore en vie. Ils partageaient leurs déboires, leurs vies amoureuses, lors de leurs quelques missions ensemble. Ils en avaient tiré de grands fou-rires et des éclats.
Ce n'est pas parce que Max est de nouveau célibataire que la vie des autres ne continue pas mais en voyant le plus âgé se figer, il sait qu'il a touché un point sensible.
— Ça ne va pas ? Tu n'es pas obligé d'en parler, je-
— Il ne m'aime pas. Pas comme je l'aime du moins, j'en ai la confirmation maintenant.
— Oh je suis ... désolé.
Ils marchent sur des œufs. Il baisse les yeux. Leurs pas les mènent tranquillement, ils ne vont nulle part. Ils errent sans but. Le paysage autour d'eux ravive la conversation. Max interrompt le train de pensées de son partenaire.
— Il y a un circuit de Formule un ici non ?
— Tu t'intéresses à une reconversion professionnelle ?
— Comme si je le pouvais ! C'est plus ... je me demande comment c'est de conduire une monoplace, de faire des courses ...
— Je comprends que-
Des cris les interrompent. Provenant des limites de la ville. Ils échangent un regard et accourent vers le bruit. C'est tel qu'on le leur avait dit. Des créatures difformes, bien plus petites que celles habituelles.
Certaines n'atteignent pas même la taille d'un humain mais ils sont en masse. Des masses et des masses.
— Reste aux limites de la ville, empêche les de passer, je vais me rapprocher de la source !
Pierre acquiesce. Max le laisse, il ne s'inquiète pas pour lui alors qu'il entend l'électricité gronder derrière lui. Ses pas sont précipités et il se débarrasse au fil de son chemin des créatures.
Son pouvoir est malléable.
Il y a comme un espèce de portail au milieu d'une plaine. D'où surgissent les monstres. Il pense peut-être pouvoir le fermer mais se faire encercler n'est pas idéal.
Ils sont peut-être trop. Est-ce qu'il s'est surestimé ?
Non.
Ce n'est pas le moment de penser comme ça.
Il recule d'un pas et décharge son pouvoir. Une vague pour faire que les ennemis se soulèvent puis retournent à terre. Il déplace des arbres, crée une zone autour de lui. Pas beaucoup de temps.
Il rive ses yeux sur le portail, fixe ses mains. C'est fort. Très fort. Quiconque l'a installé est puissant. Il serre les dents et fait une première tentative qui est repoussée.
Pas facilement.
Il sent qu'il est capable de le faire. A force d'essais, il sent qu'il peut briser cette barrière. Il se reconcentre et se prépare pour une deuxième salve.
Mais n'a pas le temps.
Déjà les bêtes foncent de nouveau sur lui.
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Pierre et Max sur une mission ... mais qui finissent par se séparer, divisant le champ de bataille en deux. Des révélations crues auxquelles Max ne veut pas faire face, quelques souvenirs, du danger ... j'espère que ce chapitre vous a plus et que le rythme que j'ai pris vous va.
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far from what we were
Fanfiction"Vous êtes des héros", ils nous ont dit pour la première fois quand nous étions à peine des enfants. "Vous êtes des héros", ils nous ont répétés pour justifier le fait que nous risquions nos vies. "Vous êtes des héros", ils ont clamé quand certains...