11 | 'NE PAS ESSAYER DE LE PARDONNER'

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Donc, quand je me suis réveillé, le lendemain, et que je suis tombé face à face avec un mec à peine potable dont je ne me souvenais ni de nom, ni de comment je l'avais rencontré, je dois avouer que j'ai un peu paniqué. Ne croyez pas que je n'ai jamais eu des aventures d'une nuit, mais jamais ça ne m'est arrivé sous influence de l'alcool, au point que je ne sache même plus ce que je faisais.

Sur le moment, je me suis juste dit que si je n'avais pas été bourré, quoi qu'il ce soit passé durant la nuit ne serait jamais arrivé.

Et là, à la réalisation de ce que je venais de penser, j'ai eu envie de soudainement m'achever en me cognant la tête contre le coin de ma table de chevet.

Ce qu'il m'était arrivé, c'était exactement ce qui était arrivé à Kuroo.

Je n'avais pas été là pour lui un soir, il avait décidé d'aller dans un bar avec un ami de son enfance, et les choses avaient incroyablement mal tournées.

C'était exactement la même chose, et aujourd'hui encore, je doute qu'il était vraiment conscient de ses actions.

Après avoir vécu la même expérience que lui, je peux vous dire que cette culpabilité, elle a monté en flèche, et que mes regrets aussi. Immédiatement, je m'étais senti affreusement mal, au point de ré-enfiler rapidement mon caleçon, d'aller fouiller dans un de mes vieux bacs tout au fond de mon armoire pour en sortir le vieux sweatshirt qu'il m'avait donné et que je n'avais jamais osé lui rendre. J'ai enfoui mon visage dedans, et bizarrement, grâce au fait qu'il ait été gardé dans une boîte complètement fermée, son odeur avait été gardée. J'en avais pris une grande inspiration et avait fini par l'enfiler, et j'ai vraiment honte d'admettre cette partie, mais je me suis souvenu de pourquoi il me l'avait donné, et je me suis trouvé incroyablement excité.

Vous n'avez pas envie de savoir ce que j'ai fait dans ma salle de bain ce matin là à peine réveillé, et je n'ai vraiment pas envie de vous donner plus de détails que vous en avez déjà.

En même temps, je me dégoûtais un peu moi-même, de faire ça.

Le pire étant que je ne comptais toujours pas pardonner à Kuroo. Oui, vous me direz que ça paraît très con, même moi maintenant je me dis que bordel, si je m'étais décidé à le croire sur parole et ne pas continuer de douter de ses actes, on aurait pu éviter un drame qui m'a traumatisé une nouvelle fois.

Seulement j'avais peur, et c'était quand même compréhensible. J'avais peur qu'il ait été bourré, mais pas suffisamment pour ne plus être en mesure de se rendre compte de ses actes. J'avais peur que s'il l'avait fait une fois, il pourrait le refaire un bon autre nombre de fois. J'avais peur qu'un connard reste un connard malgré ce qu'il peut essayer de prouver.

Toutes les séries et les articles dans les journaux peuvent le prouver. Que ce soit de femmes qui pardonnent à leur petit ami, qui ensuite continuent de les tromper, ou que ça finisse par détruire un mariage et partir en homicide, je pense que vous comprenez pourquoi je restais sur mes réserves et que je n'avais pas envie de me fier à ces mots.

Enfin, j'ai fini par sortir de la salle de bain après avoir fait– voilà, je suis sorti et je suis retourné dans ma chambre pour voir que l'inconnu s'était réveillé. Il m'a regardé de la tête aux pieds en souriant, avant de me dire 'bonjour' sur un ton assez enchanté. Moi, en face, je me suis contenté de le toiser du regard et de lever les yeux au ciel en ressortant de ma chambre.

Au fait, je suis désolé de t'apprendre ça mais je n'ai plus aucune idée de ce qu'il s'est passé hier, alors tu es libre de quitter ma maison.

J'avoue que sur ce ton sec et très peu accueillant ou même amical, il n'a pas osé me rétorquer quoi que ce soit et est parti sans demander son reste, à mon plus grand bonheur.

Comme si j'avais que ça à faire de mentir à un type que je ne reverrai jamais et qui ose après l'avoir fait me demander s'il avait été bon – une nouvelle fois, ce détail ne m'est revenu qu'une semaine plus tard, et franchement ça m'a un peu dérangé de l'apprendre.

Enfin je suis resté toute la journée en position fœtale dans mon lit, prenant le plus possible la senteur de Kuroo dans son sweatshirt tout en me persuadant que lui, de son côté, sept ans plus tôt, ça ne s'était pas passé de la même manière.

La semaine qui suivit celle là, Kuroo s'est pointé chez moi, sûrement pour essayer de me parler comme il avait voulu le faire déjà plusieurs fois plus tôt.

On arrive dans la dernière ligne droite de mon histoire, et rien que de devoir en parler, ça me redonne envie de pleurer donc je vais essayer d'être compréhensible.

En tout cas, même aujourd'hui, vous ne pouvez pas savoir à quel point je regrette de ne pas l'avoir pardonné après mon coup d'une nuit un peu foireux. Vous ne pouvez pas vous douter que je m'en veux à mort depuis deux ans malgré tout ce qu'on m'a dit.

Parceque si je l'avais pardonné, on aurait pu éviter un drame.

Et quand je parle de drame ici, je parle de vrai drame, de mon troisième traumatisme. Et si je n'en ai pas parlé plus tôt, c'est parceque c'est vraiment dur pour moi à aborder. Je ne m'en suis pas vraiment remis, entre les cauchemars qui me reviennent toutes les semaines et la peur constante qui me tient aux tripes.

Allez, j'y vais. Je vous raconte. J'en finis. Je m'en débarrasse enfin, de ce poids qui me pèse depuis deux ans maintenant.

~vous êtes pas prêtes pour le prochain chapitre u_u
Vous allez me haïr >:)
Mais vous êtes pas encore autorisées à me détester parceque aujourd'hui c'est mon anniversaire d'abord -3-
Allez je vous quitte >:)~

Venimeux [Kuroken]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant