3 | 'EHRM ... PAISIBLE ?'

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Je suis donc parti à Sendaï, tirant une valise derrière moi, le visage baissé et caché par mes cheveux et des lunettes de soleil pour ne pas que des passants puissent me reconnaître – oui, je suis aussi comme ça, mais voyez, je tiens à avoir un minimum de vie privée.

Après un vol assez agaçant – vous savez, les bébés hurlants dans l'avion ? La personne devant vous qui abaisse son fauteuil ? La vieille personne à côté de vous qui s'accapare l'accoudoir et demande l'heure toutes les deux minutes ?
Les trois combinés, c'est un trio qui aurait pu me faire attraper le parachute et sauter par la porte de secours sans hésitations. Seulement, je ne l'ai pas fait, j'avais quand même un minimum de contrôle de moi-même.

Enfin, après ça, je suis allé poser ma valise à l'hôtel, j'ai aussi croisé un gamin d'une douzaine d'années qui me regardait avec des étoiles dans les yeux. Je me souviens qu'il n'osait pas venir me voir, mais il me zieutait comme si j'étais Jésus. Alors je l'ai abordé, et ça m'a bien fait sourire de le voir aussi heureux – oui, le Kenma Kozume a des émotions, ça en surprend plus d'un ?

J'ai passé mes journées sur le sable, pour être honnête. Les pieds dans l'eau, écoutant de la musique, en profitant quelques fois pour poster des stories sur Instagram pour ne pas inquiéter les gens d'une soudaine disparition. C'était vraiment agréable, je me suis vraiment reposé.

Ce fut jusqu'au huitième jour de mes vacances, où j'ai entendu une voix hurler mon nom.

KENMAAAAAAAAA !!!

Je vous avoue que sur le coup, j'ai sursauté et j'ai manqué de tomber dans l'eau. Quand je me suis retourné, j'ai fait face à Atsumu, qui arrivait en courant vers moi. Au début, je ne l'ai pas reconnu – je n'étais pas aussi proche de lui que Oikawa l'était, et il m'a bien fallu deux bonnes minutes pour me rendre compte que c'était quelqu'un que je connaissais. Il était vraiment plutôt bronzé, un gigantesque sourire sur le visage, et quand il a recommencé à parler, j'ai su que ce qui était sensé être des vacances reposantes n'allaient plus du tout l'être.

Miya ? avais-je bredouillé, confus.

Non non non, pas de Miya voyons ! s'était-il plaint, ce qui m'avait d'abord rendu vraiment confus.

Quoi ?

— Sakusa.

— Quoi Sakusa ?

— C'est Atsumu Sakusa maintenant, avait-il déclaré, un air assez fier de lui sur le visage.

Il m'avait bien fallu trente secondes pour que je fasse le lien, et j'ai fini par ouvrir la bouche.

Ah oui je me souviens, avais-je lâché, sur un ton que j'aurais souhaité plus enthousiaste, Qu'est-ce que tu fais ici ?

— Je vis dans le coin. J'ai vu sur Twitter que t'étais en vacances ici alors j'ai pensé que ce serait cool de venir te voir !

Au début, j'ai peut être réagi un peu trop sèchement avec lui parcequ'il venait de ruiner le moment où j'essayais de faire la paix avec mon moi intérieur, mais avec du recul, aujourd'hui, je me dit que c'était vraiment bien de le voir et de pouvoir parler un peu de nos anciennes années sans pour autant avoir à aborder le sujet de Kuroo.

Donc tu vis ici, avais-je répété en regardant autour, Ça doit être vraiment agréable.

J'aurais bien rajouté paisible, mais je pense que dès que quiconque parle d'Atsumu, le mot « paisible » peut être rayé de son esprit.

Oui, ça l'est ! Dis, tu veux passer à la maison ?

— T'as une maison ? Toi ?

— Omi-Omi se fait pas mal de thunes, malgré ce qu'on pourrait penser ! Et moi aussi, hein, ne crois pas que je ne profite que de lui.

— Je sais bien que tu ne profites pas de lui idiot ...

Je me souviens encore très bien de toutes ces fois, au café, quand j'étais encore au lycée, et les cœurs qu'il avait dans les yeux dès qu'on mentionnait son petit ami. C'était juste impossible qu'il soit là juste pour l'argent. D'ailleurs, quand ils ont commencé à sortir ensemble, ils n'avaient même pas tant que ça d'argent. Enfin, ce n'est pas le point. Je m'égare dans ma vie et celles de mes proches, et ce n'est pas ce qu'on recherche.

Ah mais non ! s'était exclamé soudainement Atsumu en se frappant le visage, Désolé tu peux pas venir ! Omi-kun fait tout le ménage, c'est pour ça que je suis sorti !

— Ce n'est pas grave.

Pour être honnête, ça m'arrangeait bien de ne pas avoir à aller chez eux. Après tout, ils avaient quatre ou cinq ans de plus que moi, et j'avais beau être adulte, c'était quand même un peu plus intimidant que s'ils avaient mon âge.

Enfin, Yumi avait eu raison, ce voyage m'avait fait le plus grand bien, et une nouvelle fois, Kuroo m'était complètement sorti de la tête. Plus de problèmes, plus d'inquiétudes à propos de lui. Il était hors de ma vie, je n'avais pas à m'en soucier. Ça, c'était seulement ce que je pensais dans l'avion, au retour, en essayant de me concentrer sur ma musique et non sur le gamin sur le fauteuil de devant qui essayait d'attirer mon attention.

Parceque dès que je suis arrivé chez moi, où Shouyou m'attendait – il venait nourrir les chats tous les jours, j'ai reçu une mauvaise nouvelle qui m'est arrivée comme un coup de poing en plein ventre. En apprenant ce qu'il avait à me dire, j'ai manqué de vomir et je me suis écroulé contre le pied du canapé.

C'est là que je me suis dit que j'avais vraiment bien fait d'écouter Yumi et partir à l'autre bout du Japon.

Même si ça n'a qu'au fond simplement retardé l'inévitable.

D'après Shouyou, Kuroo serait passé deux fois à la maison pour essayer de me voir.

~Juste au cas où, si vous étiez pas au courant que sakuatsu c'est GWAAAAAAH
Maintenant vous savez u-u

Bon, je vous lâche sur un p'tit cliffhanger, désolée eheh. Enfin, vous aurez la suite dans 48 heures – d'ailleurs si je ne me trompe pas vous allez apprendre quelques trucs encore donc ouaip. Je vous vois dans deux jours :3~

Venimeux [Kuroken]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant