12 | 'TROP DE SANG'

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Une semaine après ce coup d'une nuit, donc, j'étais devant la télé, zappant les programmes inintéressants et pas franchement passionnants ou bien réalisés, quand la sonnerie avait retentit.

Mon cœur a bondi dans ma poitrine à ce moment, l'appréhension de me dire que peut être, il y avait la possibilité que derrière la porte, celui qui m'a complètement empoisonné se trouve là.

Puis je me suis quand même souvenu que si c'était effectivement lui, alors je devais me lever, être fort, partir lui ouvrir et le confronter une bonne fois pour toutes.

Seulement, avec mon amour renaissant et florissant au fond de moi, je me demandais quand même si ça allait être vraiment possible.

Et puis, la personne derrière la porte a sonné une deuxième fois, me sortant de ma transe et me forçant à me lever mécaniquement pour partir ouvrir.

Et à ma crainte, devant la porte, Kuroo se tenait là, l'air abattu.

Je l'avais rarement vu comme ça. Le contour des yeux irrités, signe qu'il avait quand même pleuré, la lueur vivante et heureuse dans ses yeux n'étant plus, et je m'étais retrouvé à scruter dans des orbes dorées ternes et sans fond.

Peut être que Shouyou avait raison, au final. Peut être que lui aussi, avait finit par craquer à cause de moi.

Est-ce que je peux essayer de te parler une dernière fois ?

Sa voix avait manqué de me faire frissonner, et j'ai froncé les sourcils aux mots "dernière fois".

Il allait laisser tomber après ? Qu'allait-il se passer ?

Au fond de moi, j'avais peur qu'il arrête d'essayer de me poursuivre et qu'il passe à autre chose, aussi égoïste que ça puisse paraître.

J'étais loin de me douter de l'actuelle vérité que j'allais découvrir une dizaine de minutes plus tard.

Entre, avais-je marmonné, J'ai aussi à te parler.

Alors, l'air quand même assez surpris de me voir acquiescer à sa demande, il s'est déchaussé et est parti dans la cuisine, s'asseyant, comme s'il était chez lui, sur le comptoir. Je n'étais ni étonné, ni vraiment scandalisé. Ayant craqué ou non, il restait Kuroo, et j'ai dû me retenir de ne pas laisser mes lèvres se retrousser en un timide sourire.

À la place, je me suis raclé la groge et j'ai levé les yeux vers lui, sérieux.

Explique toi en trente secondes, après je m'explique.

— Trente secondes c'est peu, mais soit, je suis déjà content d'avoir ça, avait-t-il soupiré en passant une main dans la mèche de cheveux qui lui retombait usuellement devant l'œil gauche, Ok, Kenma, je sais que ça ne sert à rien de me répéter, mais je vais encore le dire et t'avouer que je suis désolé. D'accord ? Déjà, je n'ai jamais voulu te tromper– aussi bizarre que ça puisse paraître, je n'ai pas d'explications à te donner, c'est encore vraiment vague, à croire que mon cerveau a supprimé ce souvenir de ma mémoire.

Il se gratta la nuque, fronçant les sourcils, avant de continuer :

Enfin je t'aime. Je t'aimais et je n'ai jamais arrêté de t'aimer entre temps. J'ai bien essayé de t'oublier, de te laisser ton espace et de te laisser vivre, mais je n'y arrive pas. Alors j'ai réessayé de te contacter. Parceque je peux pas vivre sans toi.

— Foutaises, avais-je rétorqué d'une voix sèche, avant d'à mon tour, prendre la parole, Tu as beau dire ce genre de choses, je ne pourrais jamais te faire confiance, et je n'arriverais probablement jamais à te pardonner. Tu m'as brisé le cœur. Tu m'as complètement empoisonné avec ton venin, espèce de vipère, au point où j'en ai arrêté de vivre. Je ne te veux plus dans ma vie, un point c'est tout, je ne veux plus souffrir à cause de toi, je ne veux plus jamais prendre ce risque. Alors tu vas faire comme moi, tu vas arrêter d'essayer de me voir, plus jamais, et tu vas m'oublier et passer à autre chose.

Venimeux [Kuroken]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant