Chapitre 18 - Léo

8 4 0
                                    

Aphrodite avait beau mourir de fatigue, prendre un bain était sa priorité. Elle se leva du lit ou était Dylan et défit sa longue robe de coton et la laissa tomber à ses pieds.

- Ça ne te rappelle pas la dernière fois qu'on était dans un hôtel ? Lui dit-elle.

- Si, j'espère que cette fois ci on ne va pas avoir besoin de s'enfuir.

Aux anges, Aphrodite ouvrit le robinet d'eau chaude à fond.

Dans la chambre à côté, Athena venait d'avoir la même idée.

Dehors, Nyx avait vite fait le tour du village : quelques petites boutiques d'artisanat, des hamacs, et même une rangée de dent de requin sur les marches d'une maison. De toute évidence les gens d'ici avait vite compris comment attirer les touristes. Artemis avait décidé de l'accompagner. L'odeur de poisson les avaient accompagnés jusqu'aux quais. Elles admirèrent les bateaux et les cordes ainsi que les filets étalés au soleil.

Nyx avait déjà eu l'idée de voyager sur l'eau : question de pratique. Elle sortit la carte de sa poche qui commençait à être abîmée. Elle était au bon endroit. Le canal des Pangalanes les mènerait jusqu'à Maroantsetra. Arrivés là-bas, il leur faudrait traverser une forêt vierge, mais malgré la chaleur et l'humidité cela resterai toujours mieux que d'être à découvert. Et elle arrivera dans le village qu'elle voudrait, puis pourrait chercher le restaurant qu'elle avait vu lors de sa vision : The Winnody. Et elle pourrait le retrouver. Le canal en face était donc la meilleure solution. Il ne lui manquait qu'une chose : une embarcation et un batelier acceptant de les conduire.

Une petite boutique plus loin attira son attention. Elle fit signe à Artemis de la suivre, et en arrivant devant la porte, elles entendirent de la musique. En entrant, cette musique s'amplifia. Derrière le comptoir où était posé un lecteur de cassette allumé, un grand jeune homme bougeait au rythme de la musique. Il nettoyait en sautillant. Il se retourna en entendant la porte se refermer sur les filles.

- Oh, bonjour, dit-il.

Ce jeune homme charmant semblait fort sympathique. Il fit rire Artemis avec sa danse. Il avait la peau bronzée qui contrastait avec ses yeux bleus foncés. Des fossettes et un grand sourire. Sur son t shirt noir, il y avait l'inscription "Acdc''. Sur les étagères derrière lui s'alignait des objets de toutes sortes : torchons, bouteilles, boîte de conserve, des petits bateaux miniatures, des boules à neige en souvenir...

- Jolie danse, constata Artemis en riant.

Il baissa la musique.

- Danseur amateur à mes heures perdues, répondit-il en riant.

Sa bonne humeur était communicative. Il tendit sa main à Nyx puis à Artemis qui se présentèrent d'abord.

- Je m'appelle Léo. D'où venez-vous ?

- D'une petite commune, Salbertrand. Dit Nyx.

- L'Italie ! S'exclama Léo. Mon petit frère est à l'université là-bas. Ça fait loin. J'y vais l'année prochaine pour lui rendre visite. Vous connaissez Le Colisée ?

- L'amphithéâtre à Rome, bien sûr, dit Nyx, un peu nostalgique.

- J'ai une photo.

Le jeune homme fouilla dans son comptoir et y trouva une photo cornée et abîmée par le temps. Elle montrait un type qui lui ressemblait comme d'eau goutte d'eau. Il la tendit à Nyx qui la passa à Artemis. Elle lui rendit ensuite.

- Qu'est-ce que vous faite ici alors que vous pourriez être là-bas ?

- Euh... Mes amis et moi on remonte la côte.

- Ah vous êtes en vacances ?

- Oui, voilà.

- C'est vrai qu'il y a de beaux paysages ici. Vous allez jusqu'où ?

Nyx ressorti sa carte.

- Jusqu'ici, à Maroantsetra.

- C'est une sacrée balade entre amis... Murmura Léo. Il vous faudra au moins deux longues journées pour ça. Par endroit il y a des crocodiles, c'est dangereux, il faut être prudent.

- On est de vraies aventurières ahah, dit Nyx en pensant à Athena qui galérait parfois à les suivre. Ce qu'on cherche c'est un homme sérieux et un bon bateau...

- Vous payez tout avant de partir ?

Nyx saisit la chance qui s'offrait à elle.

- Ça pourrait se faire.

- Dans ce cas, je peux vous emmener.

- Vous avez un bateau ?

- Le meilleur. Je l'ai construit moi-même. Cent billets, ça vous va ?

- Cinquante tout de suite, le reste demain. À huit heure.

- Très bien, alors je vous attends demain. Vous êtes combien ?

- Cinq.


Aphrodite somnolait dans la baignoire. Dès que le bain refroidissait elle y rajoutait de l'eau chaude. Sa tête était appuyée contre le rebord. Dylan s'approcha discrètement.

- Tu vas y passer la journée ?

Elle poussa un cri et se redressa brusquement, provoquant des remous qui manquèrent de faire déborder la baignoire.

- Tu m'as fait peur !

- L'eau est bonne ? J'espère que tu m'as gardé de l'eau chaude.

Il plongea ses doigts dans l'eau sans lui demander son avis.

- Elle a l'air bonne. Mais la mousse est en train de disparaître.

- Elle pourra encore tenir quelques instants. Va de l'autre côté du paravent, je vais te laisser la place.

- Oui, ce serai dommage de perdre toute cette eau chaude, commenta-t-il en s'appuyant des deux mains à la baignoire et en se penchant vers elle.

Sa bouche était toute proche de celle d'Aphrodite. Elle passa un doigt humide le long de sa joue. Il la laissa faire. Prise d'une idée, elle l'attira vers elle et Dylan, perdant l'équilibre, tomba dans la baignoire. Un paquet d'eau tomba au sol. Elle éclata de rire et le regarda s'essuyer le visage plein de mousse.

- Tu es super mignon comme ça.

Les jambes mêlées à celle d'Aphrodite, il essayait tant bien que mal de garder la tête hors de l'eau.

- Super drôle, vraiment !

Elle lui tendit le savon.

- Tiens, tu as l'air d'avoir chaud.

Elle rit encore quand il le frotta sur la chemise trempée qui lui collait à la peau.

- Peut-être que tu as besoin d'aide ?

Avant qu'elle ait le temps de se défendre, il lui passa le savon de la gorge jusqu'à la taille. En riant, elle lui reprit le savon des mains.

- Ou peut-être que...

Ils se figèrent en entendant des coups à la porte.

Les cinq pierres de Dara [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant