6.Illusion

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Qui se tient dans le rayon littérature d'une bibliothèque un samedi à 8h du matin alors qu'il devrait être en train de faire la grasse matinée et rêver de se faire apporter le petit déjeuner au lit ?

C'est Mama

Je me suis levée tôt ce matin. 5h du matin précisément. et je n'arrivais plus me à me rendormir alors j'ai quitté mon lit et j'ai décidé de partir faire un jogging. Je courais et ne voyais toujours pas le bout du sentier comme si celui-ci n'en avait pas. En mi chemin j'ai fait demi tour.

J'ai trouvé le petit déjeuner sur la table avec un petit mot de ma mère, je ne me suis pas fait prier, j'ai emporté le tout au salon, chose interdite normalement mais comme il n'y avait personne j'en ai profité, j'ai mangé devant Bob l'éponge.

Je n'avais rien de prévu alors après une bonne douche je suis sortie. J'avais envie de marcher alors j'ai laissé la voiture dans le garage. Je me suis arrêtée devant cette bibliothèque et voilà comment je me suis retrouvée à me promener dans le rayon littérature.

Pour emprunter, il me faut faire une carte, c'est ce que la vieille dame vient de me dire.

- Vous me faites penser à une fidèle lectrice que j'avais il y a plus d'une décennie de cela, vous avez les mêmes yeux et le même sourire, presque les mêmes traits de visage.

- Vraiment ! c'est la première fois qu'on me dit que je fais penser à quelqu'un d'autre, dis-je toute excitée.

- Tu me sembles bien enthousiaste ma petite.

- Je suis sûre que vous allez me raconter une histoire sur cette fidèle lectrice.

- Appelle moi Daisy. dit-elle en me souriant.

- Moi c'est Maëlla fais je en lui rendant son sourire.

Elle m'observe quelques secondes derrière ces lunettes.

- Elle venait tout le temps ici et elle passait des heures assise par terre dans le rayon des romans pour lire. Je lui avais proposé de faire une carte et d'emprunter les livres pour lire chez elle mais elle refusait, elle disait que ce n'était pas son genre de lire chez elle thé à la main ou encore moins chocolat en bouche, ce qui lui faisait plaisir, c'était d'être assise à même le sol parmi toutes ces histoires et d'en lire les passages et que si un jour, elle ne pouvait plus le faire, elle penserait peut être à l'option thé en main.

J'adore quand on me raconte de vieille histoire, je ne sais pas pourquoi. Alors je regarde cette vieille dame debout devant le comptoir, mes deux coudes soutenant mon visage un sourire niaiseux sur le visage.

- C'était le genre à lunettes renfermée sur elle même ? je demande.

- Oh mais pas du tout ! je sais qu'elle avait beaucoup d'amis parce que je les mettais moi même dehors quand il venait la déranger, ils se mettaient à parler fort dans les allées. Mais il y en avait une qui l'accompagnait de temps en temps et s'asseyait à côté d'elle sans pour autant lire, je l'aimais bien aussi celle là. Elle était loin d'être renfermée sur elle. Il ne faut pas catégoriser les gens ma fille, aimer s'enfermer dans une bibliothèque pour lire ne définit pas une personne.

- Et finalement elle a quitté la ville?

- Oui, elle est parti étudier à l'étranger et n'est jamais revenue. Quelque fois j'ai croisé sa mère et je lui ai demandé de ses nouvelles, puis les parents sont partis aussi.

- Je vous trouve gentille de vous souvenir d'elle, les gens oublient si facilement les autres. Et merci d'avoir partagé ça avec moi.

-Ça me fait plaisir. J'ai une très bonne mémoire malgré mon âge avancé. Tiens tu dois remplir ça pour avoir la carte.

La Fille À L'âme BriséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant