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Loretta Hampton-Strange
FC : Shirley MacLaine
TM: Evil Like Me
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"My family will become a model for America. Isthatclear?"
Dans notre manoir de campagne au Texas, je me rappelle que ma mère nous racontait à mes sœurs et moi, une histoire par les longs jours de pluie de septembre quand les nuages volaient noirs et bas à l'horizon pareils à des frégates.
« A Hill Country, une maman avait une fille à laquelle elle tenait comme à la prunelle de ses yeux. Cette fille était belle, très belle : la bouche, une prune de café rose et mauve ; les yeux, deux étoiles descendues du firmament. Elle ne voulait se marier à personne. Les gens venaient du Nevada, les bras chargés de fleurs, de parfums et de chocolats pour demander sa main. Elle faisait la difficile, pinçait sa bouche, secouait sa chevelure dans tous les sens et montait s'enfermer dans sa chambre. Un jour, elle vit arriver à dos d'un cheval gris pommelé un grand et bel homme, le fusil en bandoulière. Elle le regarda, le regarda, et descendit trouver sa mère :
- Mère, mère, j'ai vu l'homme que je veux épouser.
La maman secoua la tête et dit :
- Mon enfant, attention ! Les hommes ne sont pas bons. Celui-là que tu ne connais ni en blanc ni en noir est peut-être un vaurien. Il n'est pas bon pour toi.
La fille ne voulut pas l'écouter... »
C'est depuis ce jour que j'ai appris à me méfier des hommes. Et moi, Loretta Strange, je n'ai pas peur de dire que les hommes sont des vauriens, des incapables. Tous plus incompétents les uns que les autres !
Quand on m'a mariée à Harold Strange, personne ne m'a demandé mon avis. C'était la coutume dans ma famille. Vous êtes obligés de nous connaitre, nous sommes les Hampton. Et comme nous sommes descendants de riches aristocrates, les filles devaient se marier à des hommes riches dès leur majorité, et les garçons devaient se trouver une femme à épouser.
Je vivais heureuse dans le manoir de mes parents, et je regardais la propriété de mon père, le vent dans mes cheveux. Le dimanche, mes sœurs et moi nouions des rubans de taffetas bleu à nos tresses. Un jour mon père m'a appelée :
- Harold Strange vient manger avec nous. Tu verras, c'est un bonhomme. Il est chirurgien à New York et tu iras y habiter avec lui. C'est loin, c'est dans le nord-ouest. Mais tous les mois il t'emmènera nous voir et, aussi, vous passerez chaque Noël avec nous.
Harold Strange est arrivé à midi tapant, un chapeau de feutre sur la tête, des chaussures vernis aux pieds et l'air fanfaron.
J'ai dit à Candice, ma sœur, que je ne voulais pas l'épouser mais elle m'a rabrouée :
