Chapitre 3: La preuve professionnelle

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- Du coup t'as une preuve? je répète

Elle a l'air bloquée comme si elle discutait, ou plutôt se disputait avec sa propre conscience. Très étrange...

J'ai même assez de temps pour regarder autour de moi et apercevoir ce maudit flamand rose qui hante ma ville... Je lui tends rapidement un piège, vers les bois, là où je suis sûre qu'il va aller. Je suis très rapide, et je suis habituée à faire ça. Et je sais prédire les mouvements de mes ennemis. Et comme prévu, le flamand rose fonce tout droit... Dans l'autre direction ?! D'accord. Alors je ne sais pas prédire les mouvements d'autres gens. Ah j'y croyais pendant un moment...
Bref la fille semble toujours être en pleine conversation avec soi-même et n'a pas l'air d'avoir remarqué ma tentative de piège ratée. Heureusement.

- Tu voudrais quel genre de preuves?
Mmmh je réfléchis... Et mes pensées se tournent directement vers le flamand rose fantôme qui sait où je pose mes pièges.

- Tu pourrais te débarrasser de ce flamand rose? je demande à la fille en lui indiquant l'animal qui se promène sur le pont

- Pourquoi, il t'as fait quoi? fait la fille sans comprendre. Il n'a pas l'air méchant.

- Il hante ma ville ! je réponds

Vraiment, j'aimerais qu'il parte.

- Bon bah ok si tu veux, je peux essayer.

Essayer est le mot. Je ne ferai confiance à cette fille que si elle réussit à... Me débarrasser de ce maudit flamand.

La fille s'approche de l'animal et lui parle pendant quelques secondes. Je ne vois pas si ses yeux font la même chose, mais les yeux du flamand rose s'illuminent, comme s'il était possédé.
Puis la fille se retourne vers moi et je vois aussi ses yeux. Ils brillent comme si (*insérez comparaison je n'ai pas l'esprit assez CrÉaTiF pour en inventer une*).

Elle me demande si elle peut le tuer, le flamand rose et je ne m'y oppose pas... Parce que franchement j'ai dit que je donnerai tout pour me débarrasser de ce truc.
Alors, sans prévenir, le flamand rose se met à courir comme un fou et se jette de la falaise en couinant comme un.. dindon. (je viens de me réveiller enfin, mon esprit créatif prend sûrement sa pause..)

- Il a fait ça tout seul ou tu l'as contrôlé? je demande

Parce qu'il n'y a pas de témoins et la victime ne peut plus témoigner. Alors je vais devoir faire confiance à sa parole. Malheureusement...

- Bah je l'ai contrôlé bien évidemment ! me répond la fille d'un ton exaspéré. T'as pas vu ses yeux?!

Mmmh... Réfléchissons...

Ses yeux ont bien brillé de la même couleur que ceux de l'animal. Ça peut vouloir dire que c'est vrai... Et surtout, la preuve ultime que je ne peux pas me permettre d'ignorer... L'oiseau a poussé un cri de dindon alors que clairement, ce n'en était pas un !
D'accord je la crois.

- D'accord, je te crois. dis-je finalement

- Eh dis donc tu ne m'as pas répondu la oh oh oh oh oh oh.

- Ah alors euh. je fais en réfléchissant. Moi je peux lire les émotions et les sentiments des gens et j'ai aussi des barrières mentales très puissantes.

Oh ça doit être pour ça qu'elle a été surprise quand elle m'a vue... Parce qu'elle a l'habitude de contrôler les gens... C'est un peu bizarre en vrai si elle en a fait sa manie...

- Ah tiens c'est drôle, moi aussi je peux lire les émotions des gens  hahahahahaahahahaha. fait Shiro

Très drôle effectivement...

- Bah tu sais quoi, c'est la première fois que je rencontre quelqu'un qui a aussi des pouvoirs, je peux rester avec toi s'il te plaît? me demande-t-elle soudain
Euh quoi? Je suis sûre qu'elle veut simplement profiter de ma ville et de mes droits et privilèges en tant que maire de ma ville.

- D'accord. je réponds simplement

- MERCIIII ! s'exclame-t-elle. Ok, et du coup y a quoi a faire ici parce que c'est pas qu'on s'ennuie mais bon tu vois quoi..

Je réfléchis un instant puis réponds :

- Nous pouvons aller sur une île à deux secondes d'ici. Il y a des excursions auxquelles nous pouvons participer.

C'est en fait la seule activité intéressante ici...

Elle accepte d'aller sur l'île mais elle me demande d'abord si je saurais où elle pourrait déposer ses affaires.

- Dans la gare. je réponds. Il y a des casiers qui se connectent directement aux placards de chez toi.

C'est alors que Shiro me montre les 12 valises qu'elle a trimbalé jusqu'ici. C'est beaucoup 12 en fait.. J'étais trop distraite par la longueur de ses cheveux pour remarquer toutes ses valises.
Puis elle me demande s'il y aura assez de place pour tout ça.

- Oui. dis-je. Les casiers sont assez grands.

Bon, d'habitude, j'aurais dit quelque chose de plus créatif, mais mon cerveau semble ne pas vouloir marcher en ce moment.
Même Shiro a l'air l'avoir remarqué, car elle me regarde d'un air étonné.
Mais elle retourne dans la gare en portant ses valises avec difficulté, et je la regarde se débrouiller. Ah je devrais peut-être l'aider, je sais. Mais j'ai la flemme et j'ai envie de reposer mon cerveau, pour qu'il redevienne aussi créatif que l'heure dernière.

J'attends Shiro qui en met du temps, ce qui n'est en fait pas très étonnant, et essaie de me changer la musique de fond qui a fait disjoncter mon cerveau. Ça doit être la faute de cette musique, j'en suis sûre. C'est la musique la plus répétitive que je n'ai jamais entendue... Quelqu'un connait la WII ? Moi oui. C'est la musique de la place mii de la WII, qui se répète dans ma tête. Je ne l'adore absolument pas.
Bref, je regarde la fille s'énerver de plus en plus en montant ses valises.
Mais elle finit enfin, et sans aucune aide ! Elle a toujours l'air énervée, mais je suis sûre à 100% que ce n'est pas à cause de moi.

Bref, elle se dirige vers moi et je la mène vers la plage. D'où on peut partir pour aller sur l'île à excursions. Je viens d'inventer ce nom, en fait. Vous pouvez constater de la gravité des dégâts qu'a fait cette musique à mon cerveau. (dans la vraie vie, ma pote avait juste foutu cette musique en truc de fond et ça m'a tellement distraite que j'arrivais plus à me concentrer- enfin, c'est pas comme si j'y arrive toujours-).
Bref, la fille, enfin Shiro me rejoint après avoir contemplé le paysage -que je trouve personnellement un peu vide- et je paie pour le bateau parce que je suis sympa. Et riche, mais ça c'est secret.
Il faut dire que le bateau coûte pas mal cher, pour un trajet de deux secondes. Mais ce n'est pas un problème, et le conducteur empoche joyeusement mes 1000 balles.
L'autre fille me rejoint sur le bateau et on démarre.

Recueil de débilités professionnellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant