Soñamos Juntos ~ CNCO

Chapitre 36 : Retour à la normale

Lundi – 15h12

Christopher et sa mère se trouvaient dans le bureau du proviseur. Yenny avait profité de son court séjour pour appeler Monsieur Halls et lui annoncer qu'ils pouvaient s'entretenir, étant donné qu'ils n'en avaient jamais eu l'occasion. Le directeur avait bien sûr accepté.

- Madame Vélez, c'est un soulagement d'enfin pouvoir vous voir durant la dernière année de Christopher.

- C'est réciproque, répondit-elle en souriant. Je vous avoue avoir quelques inquiétudes.

Monsieur Halls retira ses lunettes en levant les sourcils.

- Votre fils, vous le savez bien, est quelqu'un de très dissipé. L'obtention de son diplôme n'est absolument pas assurée, et son comportement n'améliore pas son dossier. J'ai essayé à de multiples reprises de le prévenir mais Christopher...

- Non, le coupa Yenny, vous n'avez pas compris. Ce n'est pas à propos de la scolarité de mon fils que je m'inquiète, mais plutôt à propos de votre établissement.

Tandis que le proviseur resta sans bouger devant ces paroles, Christopher commença à sourire, essayant de dissimuler son visage avec sa main.

- Depuis le début de l'année, reprit Yenny, il s'est passé beaucoup de choses. Votre amphithéâtre s'est fait vandaliser, et vous avez accusé et puni, à tort, cinq étudiants. Un trafic de drogue a fait son apparition, et c'est un élève qui a dû vous le dire, sinon vous ne l'auriez jamais su.

Christopher regarda sa mère, incrédule. Joel et elle avait dû passer bien plus de temps ensemble qu'il ne le pensait pour qu'elle sache ce genre de détails.

- Et dernièrement, continua-t-elle, vous interdisez toujours les mêmes cinq étudiants de se voir, de se parler, de se croiser, dans votre établissement. Si vous voulez mon avis, ça ressemble beaucoup à de l'acharnement sur ces garçons. Et ça peut être considéré comme du harcèlement.

Monsieur Halls perdit tous ses moyens face aux accusations de Yenny. Celle-ci lui souriait, continuant de l'enfoncer.

- Alors oui, Christopher n'est pas l'étudiant modèle, et il possède quelques tâches sur son dossier. Mais je vous prie d'arrêter de lui coller sur le dos tous les problèmes que rencontre votre établissement. Si vous avez besoin de vous plaindre, il y a d'autres moyens qui existent, comme un psy par exemple.

Christopher ne put empêcher son rire plus longtemps. Mais Monsieur Halls n'y fit même pas cas, les yeux fixés sur Yenny.

- Perdón, s'excusa tout de même l'étudiant.

Sa mère le réprimanda d'un regard avant de refaire face à l'homme derrière son bureau.

- Je comprends que vous fassiez un métier difficile, vous devez avoir beaucoup de travail. Mais tant que mon fils ne fait de mal à personne, qu'il ne nuit pas à autrui, je vous demande de le laisser tranquille.

Monsieur Halls cligna des yeux, semblant retrouver la parole.

- Il s'est bagarré avec Monsieur Pimentel il y a quelques semaines, remarqua-t-il, l'air fier.

- Et il me semble que Joel a avoué la faute, non ? Vous ne vous souvenez même plus de ce qu'il s'est passé lors de votre propre réunion Monsieur Halls ?

Ce dernier bégaya quelques mots, puis Yenny se leva. Christopher l'imita, tentant toujours de ne pas exploser de rire.

- Je crois que je n'ai plus d'autres requêtes, déclara sa mère. Je vous remercie de m'avoir reçu.

Elle tourna les talons et sortit du bureau, suivie de près par Christopher qui referma la porte derrière eux. Alors qu'il l'accompagnait vers la sortie de lycée, l'équatorien était encore sous le choc de ce qui venait de se passer.