Soñamos Juntos ~ CNCO

Chapitre 27 : Comprendre le fond du problème

Jeudi – 17h59

Erick passait la porte d'entrée, la capuche déjà sur la tête. Il avait hâte de rentrer chez lui, sa journée ayant été catastrophique. Il avait croisé Chad et Max, qui ne s'étaient pas fait prier pour le submerger d'insultes et de moqueries en tout genre, et sa professeure d'histoire lui avait collé deux heures de rattrapages pour récupérer leur soi-disant retard, le faisant finir à 18 heures, au lieu de 16 heures. Il avait donc passé le reste de ce jeudi, la tête baissée, au maximum cachée. C'était toujours le cas actuellement, ses yeux ne quittaient pas le sol. Cela lui valut de se prendre un dos de plein fouet. Ce n'était pas la première fois aujourd'hui, et Erick bredouilla une excuse avant de contourner la personne. Seulement, celle-ci posa une main sur l'épaule d'Erick, le stoppant brutalement. Il se retourna donc, faisant face à Christopher, un petit sourire aux lèvres. Erick fronça les sourcils et s'empressa d'entamer la conversation.

- Qu'est-ce que tu me veux ? demanda-t-il.

Le sourire de Christopher disparut.

- Ça va ? questionna ce dernier.

- Ça va ? répéta Erick. Tu me demandes sérieusement si ça va ?

- Bah oui...

- T'as du culot toi ! Après m'avoir jeté comme une vieille chaussette hier, tu oses faire semblant de t'intéresser à moi ?

- Quoi ?

- Fais pas l'innocent ! Tu sais, pendant un instant j'ai pensé que tu étais mon ami, mais il faut croire que j'avais tort. Comme à chaque fois.

Erick tourna le dos à Christopher et reprit son chemin, enfonçant un peu plus sa capuche sur sa tête. Il vit quelques gouttes tomber au sol. Il releva la tête et reçut un peu d'eau sur le visage. Maintenant il se mettait à pleuvoir, c'était vraiment le comble d'une mauvaise journée. Il accéléra sa marche et après quelques secondes, la même main se posa, au même endroit. Erick fit volte-face.

- Pourquoi personne ne peut me laisser tranquille ?! s'écria-t-il.

Christopher avait déjà les cheveux trempés et Erick réalisa que la pluie était désormais battante.

- Viens, souffla le plus vieux, je te dépose.

Christopher partit en direction de sa voiture mais Erick ne bougea pas. Il avait tout sauf envie de parler au terminal, mais l'idée de rentrer sous la pluie ne lui plaisait pas beaucoup. Il rejoignit donc la voiture de Christopher et s'installa place passager. Ses vêtements étaient déjà imbibés d'eau mais ça lui était égal.

- Je suis désolé pour hier, déclara finalement Christopher, démarrant la voiture.

- Pas la peine, répliqua Erick. Tes excuses n'ont plus beaucoup d'importance.

- Je t'ai vraiment laissé comme une vieille chaussette ?

Erick rit dans un souffle avant de répondre.

- Tu vas me dire que tu n'as pas fait exprès, c'est ça ?

- Ce n'est pas ça, objecta Christopher. C'est que je ne voulais pas te faire de la peine surtout.

- Bah c'est raté. Mais comme je te l'ai dit, je m'en fiche de savoir si tu t'en veux ou pas.

- Erick, je ne veux pas qu'on se dispute. T'es le seul gars du groupe que je supporte encore.

- Ne mens pas, je sais que j'insupporte tout le monde. J'imagine que tu en avais déjà marre de moi hier, et que tu as juste trouvé l'occasion de t'enfuir.

- Ce n'est pas exactement ça.

« Pas exactement ça », donc ça y ressemblait.

- J'ai en effet trouvé une raison de m'enfuir, expliqua Christopher. Mais pas de toi, d'un souvenir.