Chapitre 35 : La Banda

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Vendredi – 22h33

Zabdiel refermait la porte de chez lui, le plus doucement possible, afin de ne pas faire de bruit. Mais quand il vit de la lumière venant de la télé, il devina que ses parents n'étaient pas encore couchés. Il posa son sac près des escaliers, puis entra dans le salon pour dire bonne nuit. Quand sa mère le remarqua, elle baissa le son et se tourna vers son fils. Elle avait l'air soucieuse.

- Tu rentres tard, dit-elle.

- Tu as mangé chez Joel ? demanda son père qui s'était aussi retourné pour lui faire face.

- Non, répondit Zabdiel. On est parti avant mais avec Erick, on s'est arrêté dans une pizzéria sur la route. Il a voulu manger sur place. Désolé, j'aurais dû vous prévenir.

- En effet, approuva sa mère.

- Lo siento. Mais c'est son anniversaire aujourd'hui, je ne pouvais pas refuser.

Noemi lui offrit un petit sourire, mais ses yeux reflétaient son inquiétude. Elle se leva pour embrasser le jeune homme.

- Tu as passé une bonne soirée ? questionna-t-elle.

- Super, répondit-il en souriant. Et d'ailleurs, on a prévu de chanter au café La Banda.

Son père, qui s'était reconcentré sur la télévision, lâcha de nouveau celle-ci des yeux pour se tourner vers Zabdiel.

- « On », tu veux dire le groupe ?

- Oui, acquiesça le blond. CNCO.

- Vous vous êtes tous réconciliés ? s'étonna Carlos.

- Pas vraiment... Mais c'est justement le but de cette soirée ; faire en sorte que le groupe se reforme pour de bon.

- Soirée ? répéta sa mère. Quand exactement ?

- Demain soir, répondit Zabdiel.

Le portoricain remarqua tout de suite le regard que s'échangèrent ses parents.

- Qué pasa ? s'inquiéta-t-il.

- Vous retentez votre chance, encore une fois ? demanda son père.

- Oui, bien sûr.

- La dernière fois..., commença sa mère.

- C'est du passé Mamá, souffla Zabdiel. Oui, on s'est loupé, mais ça ne veut pas dire qu'on a perdu toutes nos chances.

- On ne veut pas te revoir être aussi triste, dit-elle en haussant les épaules. Tu as beaucoup souffert de cette histoire, on a peur que ça recommence.

Zabdiel comprenait les inquiétudes de ses parents. Il avait autant d'appréhension qu'eux à propos du groupe. Si l'idée de Joel ne marchait pas, il était conscient que ça lui ferait beaucoup de mal de devoir admettre que CNCO n'existe plus. Mais il refusait de croire en cette alternative.

- Si vous m'avez permis de les revoir, reprit-il, il fallait vous douter qu'on continuerait d'essayer de percer. Et je sais que ça peut être difficile, et douloureux, mais c'est ce que je veux faire. C'est la vie que je veux avoir. Je n'arriverais pas à vous rassurer, mais vous devez me faire confiance, et me laisser faire mes propres choix, mes propres erreurs. C'est vous qui me l'avez dit ; me laisser grandir, devenir l'homme que je suis. Et je suis un artiste, vous le savez tout aussi bien que moi, qui appartient au monde de la musique. Et faire partie de ce monde demande de prendre des risques. Et je suis prêt à les prendre car je vous ai, vous, et mes amis. Je sais que j'ai des gens sur qui compter, qui seront toujours là pour moi.

Soñamos Juntos ~ CNCOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant