Cœurs fragiles

Come

Retrouvailles.

Drago était déjà là.

« Bonsoir ! » lança Hermione en refermant la porte.

Le jeune homme surpris, se retourna avant de reporter son attention ailleurs.

« Salut » répondit-il désintéressé.

La jeune fille se dit que ça aurait pu être pire et haussa les épaules. Après tout, ils n'étaient pas amis, elle devait se le rentrer dans le crâne à tout prix, elle était habituée à ses sautes d'humeur infondées. Il ne l'insultait plus, et lui sauvait même la vie ! Il y avait là un certain progrès.

Elle entreprit donc de visiter ses appartements et entra dans sa chambre. Quand elle arriva à la salle de bain, elle fut stupéfaite de la grandeur de la baignoire qui avait en réalité plutôt la taille d'une piscine qu'autre chose ! Quand elle revint dans la salle commune, Drago lisait assis dans le divan.

« Pourquoi il n'y a pas d'autre salle de bain ? » demanda-t-elle.

« Qu'est ce que j'en sais moi » répondit-il tout en lisant.

« Mais comment va-t-on faire avec une seule salle de bain ? » s'exclama-t-elle sur un ton implorant.

« Pour une intello t'es pourtant pas futé Granger ! On va la partager tout simplement » se moqua-t-il.

« Il n'en est pas question ! » refusa-t-elle choquée.

« Fais comme tu veux, en tout cas moi je m'en servirais » dit-il en haussant les épaules.

« Comme si j'allais regarder par le petit trou, pour qui elle me prend celle là ? »

Hermione sursauta. Décidément, il fallait qu'elle apprenne à contrôler son cerveau et n'écouter que ce qu'elle avait envie d'entendre et pas recevoir les pensées des gens qui l'entoure au petit bonheur la chance.

« Et bien soit, moi je vais me coucher » dit-elle soudain mal à l'aise.

« Si tu veux, je m'en fiche Granger, fais ta vie » répondit-il nonchalant.

« Tes parents ne t'ont pas appris la politesse à ce que je vois ! » fit-elle piqué à vif.

« Bonne nuit quand même Malefoy ! » dit-elle en se dirigeant vers sa chambre.

« C'est ça » répondit-il.

« Bonne nuit aussi » entendit-elle.

Elle se figea la main sur la poignée.

« Et bien quoi ? » demanda Drago.

« Rien »

Drago la regarda entrer dans sa chambre, l'air songeur. Il haussa les épaules et finit par aller se coucher lui aussi.

OoO

21h45. Hermione sortit de sa chambre en s'assurant que Malefoy était dans la sienne et sortit à pas de loup de ses appartements. Elle se dirigea vers la salle sur demande, en faisant très attention à ne pas se faire repérer dans les couloirs. Elle y entra, personne. Elle décida de s'asseoir pour l'attendre.

« Toujours aussi ponctuel ! » s'exclama-t-elle agacée.

Elle entendit cependant du bruit au dehors et se leva précipitamment le cœur cognant à tout rompre. La porte pivota et le nouveau professeur entra. Il referma la porte et resta planté là comme un piquet. Ils se regardèrent en silence, attendant que l'autre prenne la parole. Il y avait énormément d'émotions dans la pièce. Hermione s'approcha lentement de lui, comme hypnotisée par ses yeux. Quand elle fut à sa hauteur, toujours sans un mot elle porta une main à sa joue qu'elle caressa. Elle avait les larmes aux yeux et il lui sourit. Et soudain, sans qu'il n'ait pu réagir et sans l'avoir vue venir, il reçut une gifle monumentale en pleine figure ! Elle claqua tellement fort, qu'il faillit en tomber à la renverse. Ahuri, il releva la tête vers elle, se tenant la joue endolorie. Il grimaça.

« Aïe. Je suppose que c'était mérité ? » dit-il.

« TROIS ANS ! » aboya-t-elle furieuse.

« C'était mérité » affirma-t-il.

« Te fiche pas de moi Andrew ! Est ce que tu te rends comptes de ce que cela signifie ? Tu es parti ! Sans me donner aucune raison, pas un mot, RIEN ! » hurla-t-elle.

« Hermione... » soupira le jeune professeur.

« Et voila que maintenant, monsieur réapparaît comme si rien n'avait eu lieu, la bouche en cœur ! Non mais oh, t'en as un fameux de culot toi dis donc ! »

« Laisse moi au moins t'ex... »

« Je te croyais mort Andrew ! » pleura-t-elle laissant ses larmes rouler sur ses joues.

Il la regarda si surpris qu'il en perdit l'usage de la parole.

« Oh Mia... viens là » dit-il en l'attirant à lui.

Contre toute attente, elle lui sauta presque au cou et le serra tellement fort qu'il crut étouffer. Il referma pourtant ses bras autour de la jeune fille et la serra presqu'aussi fort.

« C'est si bon de te retrouver » murmura-t-il le nez dans ses cheveux.

Il l'entendit renifler.

« Il y a une éternité que je n'ai plus entendu ce surnom. Tu m'as tellement manqué Andy, si tu savais » dit-elle.

« Je sais... mais je suis là maintenant, je te demande pardon de t'avoir abandonné, ce n'est pas ce que je voulais » dit-il.

« Alors pourquoi ? » demanda-t-elle en se redressant pour le regarder.

« Tu le sauras en temps voulut, je ne peux rien te dire pour l'instant » hésita-t-il.

« Mais... »

« Fais-moi confiance Mia, s'il te plaît »

Elle le regarda et acquiesça.

« Très bien » souffla-t-elle.

Il la regarda encore et sourit. De son pouce, il lui essuya les larmes qui coulaient sur ses joues et il l'entraîna vers le canapé.

Ils discutèrent de longues heures, durant lesquelles Hermione lui raconta beaucoup de chose et en détail. Elle n'avait plus eu de nouvelles de lui depuis son entrée en quatrième année à Poudlard et lui expliqua tout ce qu'il s'était passé depuis. Au fil du temps, elle s'était retrouvée la tête sur ses genoux, il lui caressait ses cheveux bouclés et toujours aussi indomptables en l'écoutant avec plaisir. Une complicité vite retrouvée.

« Par Merlin ! Andy, il est 3 heures du matin, j'ai cours demain il faut que j'y aille » s'exclama Hermione qui n'avait pas vu le temps passer.

« Mince t'as raison » dit-il en se redressant.

Ils se levèrent ensemble et se dirigèrent vers la porte.

« Tu me laisseras plus hein ? » demanda-t-elle.

« Je te le promet ! Allez file, je t'ai suffisamment retenue »

Elle lui sourit et il déposa un léger baiser sur son front.

Ils sortirent et rentrèrent chacun de leurs côtés, le cœur léger. Hermione ne mit pas de temps à s'endormir, tout comme Andrew d'ailleurs. La nuit leur fut courte, mais lorsqu'Hermione s'éveilla le matin au son de son réveil, elle était certes fatiguée, mais de très bonne humeur.

Elle ouvrit grands les rideaux inondant la chambre de soleil et profita du bon temps qu'elle n'aurait plus avant longtemps, en ouvrant les fenêtres. Elle s'accouda sur le bord et soupira en souriant.

« Pas si mal pour un début d'année finalement » murmura-t-elle.