Chapitre 2: Caldénys (1ère partie)

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Voilà des jours que je n'ai pas vu Carlisle qui est bien trop occupé à diriger tout un royaume.

Mais ce jour-là, alors que j'étais une fois de plus à l'Ulypsse et que je m'apprêtais à lancer une simulation sous le regard curieux des hommes qui se trouvaient déjà là, quelque chose d'assez inattendu vint se produire au moment même où je sélectionnais quelques armes posées sur un râtelier.

« Cela faisait une éternité que je n'avais pas mis les pieds dans cet endroit. À force de rester perché sur mon rocher, mes pauvres vieux os vont très vite rouiller... »

Ma parole ! C'est la voix de Carlisle !

Je me retourne aussitôt, il se tient juste derrière moi. Cela faisait un bail que je ne l'avais pas vu par ici. D'ailleurs, on ne le voit pratiquement jamais à part lorsqu'on décide de lui rendre une petite visite à l'Echénox.

Carlisle ne fréquente plus la cité, il a désormais bien d'autres préoccupations.

Je dois avouer que sa présence me manque. Et sans le vouloir et à cause de ses nouvelles fonctions, il m'a quelque peu délaissée, mais je suis bien trop fière pour l'admettre.

Je me retourne. Une conversation s'engage entre nous.

— Vous ? Ici ?

— Voyons cache ta joie mon enfant...

— Oh...veuillez me pardonner Carlisle, mais on ne vous voit plus tellement dans le coin ces temps-ci !

— J'en suis bien conscient, mais je suis assez débordé ces derniers temps. J'ai décidé de déléguer les pouvoirs au haut Conseiller Narvhïn, juste pour aujourd'hui.

— Ah oui ?

— Je suis venu prendre de tes nouvelles... Même si Thraän et les autres me font pratiquement tous les jours un rapport détaillé sur toi, il fallait que je m'assure en personne que tout va bien...

— Hein ?!

Ce qu'il vient de dire m'a fait sourire. Carlisle vient prendre de mes nouvelles et il n'a pas hésité à tout laisser pour s'assurer que je vais bien. Cela me touche énormément, car je sais pertinemment qu'il est très demandé et n'a pas le temps de flâner dans la cité.

Je l'ai vécu pendant quelques temps et pour être tout à fait honnête, être à la tête d'un empire n'a rien d'amusant.

Nous continuons de discuter pendant un long moment sous l'œil attentif des spectateurs qui sont présents dans l'endroit, mais à un moment Carlisle joue de l'ironie et décide de me provoquer un peu.

Il se tourne vers ce râtelier où des épées sont disposées. Il saisit l'une d'entre elles, observe la lame quelques secondes, puis il se lance dans une explication assez étrange : « Viv'épine, c'était son nom ! Mon père me l'avait offert lors de ma neuvième année... je ne la quittais jamais. Ma mère voyait ce cadeau d'un mauvais œil, mais mon père était convaincu qu'un jour je pourrais devenir ce qu'il avait toujours rêvé d'être. »

Carlisle me dévoile pendant un court instant un bref épisode de sa jeunesse alors que c'est plutôt inhabituel. D'ailleurs si mes souvenirs sont exacts, je ne crois pas connaître grand-chose à son sujet. Il est toujours aussi discret.

Il me dit que cette arme est sa préférée, mais ça, je le savais déjà, car Carlisle ne combat pratiquement qu'avec des épées. Mais c'est ce qu'il me dit ensuite qui me semble invraisemblable.

Carlisle m'envoie l'épée qu'il tient entre ses mains puis il en décroche une autre.

« Que dirais-tu de m'affronter ? » me demande-il d'un air enthousiaste.

Nosfuria ConspirationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant