Chapitre 2| Kems du pauvre

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« Qu'est-ce que tu comprends pas dans « Ne PAS flirter » ?!

- Laisse moi l'embêter Hiroooo' !

- En plus comme ça il force Fudo à aller voir Endou.

- Bah oui, il est jaloux de pas encore être avec son crush.

- Je vous entend les gars, même si j'ai mon casque.

- C'est exactement pour ça qu'on parle de toi mon p'tit !

- Répète un peu ?! »

    Ce n'était que le matin, mais la journée ne semblait pas commencer parfaitement – une vraie mess. Le temps était propice à traîner dehors ces derniers jours, le soleil ne tapait pas autant que la semaine dernière, et les anciens d'Inazuma Japan se trouvant à Tokyo avaient décidés d'organiser un pique nique – à la dernière minute. Et Hiroto essayait de faire comprendre à Atsushi qu'il ne voulait pas le voir draguer une énième fois Nishikage, alors que les deux sortaient déjà ensemble. Et Haizaki en rajoutait, en lançant des piques à Fudo, qui restait dans son coin avec son casque, son téléphone, et sa banane.

    Assis sur le canapé d'un des énième salons de cette maison ridiculement grande, les cinq adolescents traînaient sur Internet ou Netflix. Atsuya discutait avec Shiro et Nae, promettant à son aîné de passer un bonjour de sa part à Someoka. L'ennuie le prenait de part en part ; à cette heure là il était toujours dehors, balle au pied, ou sur sa planche de snowboard. Même en été, ses montagnes sont son lieu d'exutoire, il les descend avec grâce, rapidité, oubliant tout sous les caresses rapides du vent sur son visage, qu'il ne cachait jamais derrière les lunettes de ski.

    Ce fut aux alentours de midi, ils étaient enfin dans le bus qui les menaient au centre-ville. Ils étaient partit en retard, rien de bien surprenant, se disait Atsuya. Lui aussi était du genre retardataire, mais partir au moment même où tout le monde devaient se retrouver, non, il ne l'avait encore jamais fait. Ou seulement à Shiro. Parce que c'était Shiro, et que Atsuya adorait emmerder son grand-frère.

    Le parc était fleurit, les arbres aux feuilles d'un vert d'été émerveillait le rouquin, qui ne cessait de regarder tout autour de lui, étonnamment surveillé par Fudo. Haizaki était encore sur son téléphone, et les deux frères – bien que par adoption pour l'un – aux cheveux teints ne cessaient de se faire des crasses.

« Vous allez arrêter de faire les gamins, oui ? S'écria soudainement une voix, un peu rauque, amusée, qui fit sursauter le rose et le faux-roux.

- Chéri !

- Burk, tu m'dégoûtes bro. Avait ajouté le frisé, en regardant son frère se jeter sur l'un des anciens gardiens. »

    Atsuya longuement soupiré, après s'être laissé tombé dans la douce herbe du parc, sous l'arbre où leurs amis s'étaient installés. Il les avait vaguement salués de la main, accompagné d'un « s'lut les gens » adressé à tout le monde, ou à personne, parce qu'il s'en foutait un peu. Il voulait juste profité de la température d'aujourd'hui, le soleil brillant et brûlant, leurs peaux caressées par une brise fraîche : agréable contraste.

[…]

« Tiens, Shiro n'est pas venu avec toi ? »

    Le roux grogna, et retira le manga qui cachait ses yeux, pour regarder son interlocuteur : Someoka. Celui-ci était un peu penché vers lui, ses mains sur ses hanches. Atsuya se retint de lui sortir une vacherie, ou une taquinerie sur le jeu de flirt entre le rose et son frère, quand l'ancien de Raimon avait intégré leur équipe pour le Football Frontier.

« Nope, mais il te passe le bonjour beau gosse. »

    Il ne se retint cependant pas d'afficher son célèbre sourire taquin, s'amusant des couleurs sur le visage de son ancien coéquipier, qui préféra grogner « Dis-lui que moi aussi. » avant de partir, énervant Atsuya : « Eh, j'suis pas votre messager les amoureux ridicules, vous avez un téléphone ! » et le roux se rallongea, reprenant son manga, qu'il utilisait comme substitut de masque de nuit. Il n'avait pas beaucoup dormi, avec ses quatre hôtes. Bien que ça n'était pas prévu, Haizaki et Fudo avaient tous deux décidés de rester chez le frisé tout le mois, le temps du séjour du cadet des Fubuki. Ça a été cris, enguelades, parties de foot improvisées dans le jardin, et jeux vidéos. Une des raisons de pourquoi à onze heures ils étaient encore affalés dans le canapé d'un des salons.

    Atsuya s'était finalement redressé pour manger un bout, et il se retrouvait à jouer au kems, sans trop savoir pourquoi. Il avait accepté la proposition de Mizukamiya d'être son duo, et maintenant il tentait vainement de récupérer les 7 de cœur, trèfles, carreaux, et piques. Mais avec les autres qui réagissaient en une seconde, Atsuya était totalement largué. Il regardait de temps en temps Mizukamiya, pour voir comment lui avançait, jusqu'à soudainement se redresser, en le voyant passer sa main dans ses cheveux.

« Kems ! »

    Et fière de son coup, le bleuté laissa tomber ses cartes : il avait toutes les reines du jeu. Le duo se fit un check, pour se féliciter mutuellement, et Atsuya n'hésita pas à narguer sa petite bande, sous un soupir amusé de Mizukamiya. Atsuya l'avait regardé pendant toute la partie, pour voir s'il faisait le geste. Et maintenant qu'il le regardait parler avec entrain avec Kazemaru, il remarquait certains détaille chez son aînés. Comme son sourire, sa peau rosé, ses longs cils, les reflets de ses cheveux. Il était comme avant, il y a quatre ans. Ses cheveux avaient juste un peu plus poussés, il les attachait en une sorte de petite queue de cheval, dans sa nuque.

    Il a de beaux yeux. Il l'avait remarqué, hier, sous les rayons du soleil de quatorze heures.

ᴍɪʟʟᴇ-ғᴇᴜɪʟʟᴇ || 𝑨𝒕𝒔𝒖𝑴𝒊𝒛𝒖Où les histoires vivent. Découvrez maintenant