Chapitre 3| Étoiles et constellations

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    Plusieurs jours étaient passés depuis le pique nique. La chaleur revenait, mais ça n'arrêtait pas Atsuya et sa chère bande, qui l'emmenait dans différents lieux, toujours climatisés. Il n'avait pas encore eu la chance de visiter les rues de Tokyo, dû à l'atroce chaleur. Et Fudo ne cessait de dire qu'il refusait de faire ça en pleine chaleur. Ce à quoi Haizaki avait proposé de le faire la nuit. Seul Hiroto avait désapprouvé, alors qu'Atsushi avait tout de suite validé l'idée. Venant de lui, ce n'était pas bien étonnant.

« Je pourrai te faire visiter Tokyo par ses toits !

- Attends. Quoi ? L'avait interrompu Haizaki, déconcerté.

- Bah comment je fuyais Touya et les abrutis du lycée à ton avis ? Par les toits.

- Par les toits, c'est sûr que c'est très logique. Rajouta Fudo, cynique. »

    Les deux roux avaient préférés se taire, laissant le rose se manger les remarques du gris et du brun. Atsuya avait soupiré, mais accepté la proposition. Peut-être pourrait-il voir les étoiles en ville. Elles commençaient à lui manquer.

[…]

    Quelle ne fut pas sa déception, en ne voyant qu'une couverture noire, au dessus de sa tête, en guise de ciel. Celui-ci éclairé par les différentes lumières de Tokyo. Atsuya soupira, longuement.

    Il réalisa à quel point il détestait la ville.

    Mais ceci ne l'empêchait pas de profiter de la découverte de la ville, la nuit. Et comme le lui avait promis Atsushi, ils étaient montés sur les toits, s'amusant à narguer les passants, semblables à des fourmis. Tout le monde se ressemblaient, tout le monde se suivaient, tout comme les fourmis.

    Les cinq adolescents s'amusaient dans les rues, essayant différentes arcades, différents restaurants, ne prenant que de petits plats à chaque fois. Merci Hiroto et son argent.

    Puis, aux alentours de vingt-trois heures, Atsuya se retrouva seul. Ils avaient traversés un carrefour bondé, et le roux les avait perdu de vu. Il criait leur nom. « Atsu' ?! ». Bousculait les passants sans faire attention. « Haizaki ?! ». La peur l'avait prit à la gorge en croisant le regard rouge d'alcool d'un homme, qui lui semblait malfaisant. « Hiroto ?! ». Il ne reconnaissait pas les rues. Et elles n'avaient aucuns noms, impossible pour lui de se repérer. « Fudo ?! ». Tout se jouait au visuel.

    Des larmes commençaient à lui monter aux yeux, sous la peur. Son téléphone n'avait plus de batterie, en plus, bien évidemment.

    Un sursaut le prit soudain, une main se posant sur son épaule. Mais au lieu de croiser une personne mal attentionnée, ce fut des cheveux au dégradé de bleus, et des yeux bicolores, d'un mauve rosé et bleu.

« Atsuya ? Qu'est-ce que tu fais ici seul ?

- Mizukamiya !

- Tu t'es perdu ?

- Oui... Et j'peux pas contacter Hiro' et les autres, j'ai plus de batterie... »

    Mizukamiya ne put que sourire faiblement, sûrement par pitié. Atsuya lui faisant penser à lui, enfant. Il s'était aussi perdu, une fois. Et était dans le même état que le roux.

« J'ai laissé mon portable à l'observatoire, tu pourras les appeler, j'ai leurs numéros.

- Je veux b- L-L'observatoire ??

- Je t'ai pas dis ? Mon père travaille à l'observatoire de Tokyo. J'y vais assez souvent le soir ou la nuit, en vacances. Aller, viens ! »

    Atsuya laissa son aîné le tirer par la main vers ledit observatoire, surpris. L'intérieur, bien que sombre, lui semblait plus chaleureux que les néons de la ville. Mizukamiya n'avait allumé que de petites lumières accrochées aux murs, qu'il avait, à l'aide d'une télécommande, mis en bleus et mauves. Ses couleurs préférées. Atsuya l'avait suivit jusqu'à la grande salle, que Mizukamiya appelait celle « du télescope ». Tout aussi sombre, des tables pleines de papiers et de calculs, et des murs couverts d'énième calculs incompréhensibles pour Atsuya, ainsi que de tapisseries représentant les constellations, les étoiles.

« Atsuya, tiens ! Mon téléphone... »

    Mizukamiya se tut, regardant Atsuya, bercé dans les doux néons mauves et bleus nuit de la salle du télescope. Il semblait perdu dans les tapisseries des constellations, ce qui fit doucement sourire Mizukamiya, qui s'approcha du roux. Posant avec cette gentillesse dont lui seul avait le secret, sa main sur l'épaule du cadet. Ce dernier se retourna vers lui, avant que son regard d'un vert menthe ne se reconcentre sur les tapisseries.

    Il en pointa une du doigt, faisant sourire Mizukamiya.

« C'est laquelle ?

- Celle du Phoenyx. L'oiseau qui renaîtra toujours de ses cendres. Ce sont celles et ceux qui n'abandonnent jamais.

- Et celle là ?

- L'Oiseau du Paradis. On dit que les humains lui ont arrachés ses pattes, mais qu'il a tout de même prit son envole, de ses grandes et majestueuses ailes...

- Wow...

- Tu vois celle-ci ? Le bleu prit la main du roux, pour la poser sur la tapisserie, sur une constellation. C'est celle du Loup. Elle me fait penser à toi.

- Pourquoi ?

- Parce que tu es impulsif, et quand tu es arrivé dans l'équipe, tu ressemblais à un petit sauvageon, surtout sans Fubuki.

- Hey !

- Mais tu es quelqu'un de pourtant très loyal. Tout comme la constellation du Loup. »

    Ses joues s'étaient comme chauffées, et l'ancien Tueur d'Ours était sûr que s'ils n'étaient pas plongés dans cette ambiance galaxy, son visage serait rouge. Et la main de Mizukamiya n'aidait en rien. Le roux releva la tête, observant le regard de ce dernier, plongé dans ces tapisseries de constellations, d'étoiles. L'ancien capitaine de Seishou Gakuen semblait s'y plaire à s'y perdre, sûrement des heures.

    Atsuya sursauta en sentant une nouvelle fois son ami diriger sa main, pour la poser sur une énième constellation. Atsuya fronça les sourcils, et lu le nom, écrit en anglais.

« Les Chiens de Chasse ?

- Oui. D'après mon père, c'est ma constellation. Ils sont loyaux, sensibles, mais tout de même impliqués. Il a longtemps hésité avec le Bouvier, comme il trouvait que j'étais nun bon leader en tant que capitaine.

- Mais tu trouves que les Chiens de Chasse te correspondent mieux ?

- Oui. Kidou-san était un meilleur leader que moi. »

    Soudainement, Mizukamiya lâcha sa main, et l'attaquant des Neiges le regarda s'approcher du téléscope. Il était grand, imposant, impressionnant. Le bleu lui fit signe de s'approcher, avec son célèbre petit sourire en coin, qu'Atsuya avait toujours trouvé mignon. Il vint, curieux, et Mizukamiya lui laissa sa place sur la chaise, l'invitant à s'asseoir, et à regarder dans la lentille.

    Atsuya n'en cru pas ses yeux.

    Cette nuit là, il vit bien plus d'étoiles aux côtés de Mizukamiya, avec ce téléscope, que dans ses montagnes, avec son frère et ses parents.

    Et il les trouva bien plus belles encore

ᴍɪʟʟᴇ-ғᴇᴜɪʟʟᴇ || 𝑨𝒕𝒔𝒖𝑴𝒊𝒛𝒖Où les histoires vivent. Découvrez maintenant