Un jour, nous serons libres

Chapitre 1

Allongée dessus mon lit, je me suis totalement laissé emporter par la musique dans mon casque. Je n'entends plus rien de ce qu'il se passe autour de moi. Enfin un moment de calme dans cette maison.

J'avoue que tous les jours ce n'est pas simple. Je vis avec mes parents et mes deux petits frères. Malgré de nombreuses tentatives auprès de mes parents pour avoir une petite sœur, ils ont trouvé ça plus sympas de me faire grande sœur de deux jumeaux. Teddy, plus souvent appelé Ted, le premier né des deux, et Maxence qui répond aussi au diminutif Max. Ils ont tous les deux dix ans, l'âge de la bêtise humaine comme j'aime la nommer. Un âge où rien ne compte à part les bonbons, Mcdonald's et Minecraft. Mais absolument rien sur terre ne pourrait les empêcher de faire les quatre cent coups à mes parents. Souvent mes parents sont appelés à l'école car l'un des deux est convoqué dans le bureau du directeur. A force d'être avec lui, je pense qu'on devrait bientôt être invité à diner chez lui, ou bien nous donner une carte de fidélité. Je suis sûre qu'il pourrait mettre en place des offres intéressantes du style « au bout de trois avertissements, on vous offre une heure de ménage dans l'ensemble de l'établissement ». Même si mes petits frères sont des monstres, je les aime quand même un peu. De temps en temps.

Toujours perdue dans mes musiques, je tombe sur Physical de Dua Lipa et me met à chantonner « let's get physical » à chaque refrain et à bouger les bras au rythme de la musique. Je ne sais pas pourquoi mais à chaque fois que je tombe sur cette chanson, je ne peux m'empêcher de bouger et de chanter. Mais ma tentative de danse ne dure pas longtemps lorsque le bruit de la musique s'éloigne petit à petit. J'ouvre les yeux et vois ma mère en face de moi avec le casque entre ses doigts.

- Maman ! Je cris d'instinct. Tu aurais pu frapper avant d'entrer.

- Saches ma fille que j'ai frappé mais que le volume sonore de ton casque et si élevé que j'aurais pu hurler à la mort que tu ne m'aurais pas entendu.

Je reprends mon casque de ses mains lorsque la musique fût coupée tout en me redressant dessus mon lit pour lui faire face. Elle devait forcément avoir quelque chose à me dire. Jamais elle ne venait dans ma chambre juste pour me demander comment j'allais. Je la regarde avec insistance pour qu'elle se dépêche à me demander ce qu'elle veut.

- Je peux te demander quelque chose ?

Qu'est-ce que j'avais dit ?

- Oui, bien sûr, je lui réponds.

- Max est tombé dans les escaliers et il saigne du nez. Je préfère l'emmener aux urgences pour savoir s'il se l'est cassé ou pas.

- On devrait mettre de la mousse dans toute la maison, on aurait moins de problème avec les petits tu sais ? Je dis en rigolant.

- Oui j'y pense de plus en plus, continu-t-elle dans un léger rire. Mais je devais aller voir ta grand-mère à la maison de retraite pour lui apporter des gâteaux que j'ai faits dans la matinée. Du coup, je voulais savoir si tu pouvais y passer dans l'après-midi. Elle m'attendait pour le goûter.

Et voilà comment un samedi après-midi part en fumée. Pourtant je m'étais fait un bon programme très chargé pour le restant de la journée. Rester dans le lit jusqu'à quatorze heure en regardant des vidéos youtube, parce que le samedi c'est LA journée des sorties vidéos. Ensuite, j'aurais été dans le salon jusqu'à seize heure à regarder une série Netflix, puis, peut-être que je serais sortie dehors pour aller voir Jenna et Lucie, mes meilleures amies. Mais au lieu de ça, un après-midi à la maison de retraire m'a l'air tellement plus agréable.

Bien évidemment, je lui réponds que j'irais. Elle me fait un bisou sur le front et part de la chambre pour s'occuper de Maxence qui attendait apparemment dans le salon avec un chiffon dessous le nez.