Chapitre 10

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J'invite Noah à s'asseoir dans la cuisine tandis que je vais chercher un linge propre dans la salle de bain. Je retourne le voir et humidifie le torchon avant de le déposer délicatement sur son œil gonflé. Je n'en reviens pas de le voir dans un tel état. Je suis choquée de le voir défiguré et au bord des larmes.

Lucie et Jenna se sont rapprochées de la table pour essayer de savoir ce qu'il lui était arrivé. Noah aspire un grand coup avant de se lancer.

- Je suis retourné chez ma mère après avoir passé une semaine chez mon père. Je me suis éclaté chez lui, c'était super bien et je ne voulais pas rentrer mais je n'avais pas bien le choix, commence-t-il avec un sourire en coin en parlant de son père. J'ai raconté à mon père que le nouveau copain de ma mère est un connard mais il m'a conseillé de garder mon calme et de faire abstraction de lui. C'est ce que j'ai essayé de faire lorsque je suis rentré à la maison. Je suis resté polis, je ne faisais pas trop attention à lui et tout se passait pour le mieux. Enfin on arrivait à se supporter. Mais ce soir, pendant le dîner, ma mère a voulu parler de mon père, savoir comment il allait et tout ça. C'était cool. Sauf que mon beau-père, ce Mike, dit-il d'un ton dédaigneux, a commencé à insulter mon père, et j'ai pas pu m'empêcher de le renvoyer chier. Alors je lui ai répondu en prenant la défense de mon géniteur. C'est normal après tout, d'où il juge les gens sans les connaître, et surtout mon père. Et en réponse, il m'a mis son poing dans ma gueule et il m'a dit "Ici c'est ma maison et tu me dois le respect. Ton père n'est qu'un lâche qui ne vous a jamais aimé.", mime-t-il d'une voix grave. Alors je suis partie de la maison et je me suis dis que je pouvais trouver refuge ici pendant au moins quelques heures.

A la fin de son explication, je suis abasourdie. Comment un homme peut être violent avec un enfant, ce n'est pas humain. J'aimerai bien lui dire que ce n'est pas juste, qu'il va payer pour ce qu'il a fait, mais aucun mot n'arrive à sortir de ma bouche tellement je suis consternée. Cependant, les filles me font sortir de mon blocage en poursuivant la conversation.

- Mais c'est horrible, s'exclame Lucie qui est elle aussi sans mot pour la première fois.

- Tu ne peux pas retourner chez toi comme ça. Pas avec ton beau-père qui te tape. Où vas-tu aller ? le questionne Jenna timidement.

- Je ne sais pas, je verrais. Peut-être chez des potes en attendant, lui répond Noah d'un ton détaché.

Il est perdu, ça se voit. Mais je ne sais pas quoi faire. Alors je lui propose.

- Tu n'as qu'à rester avec nous. Pour la soirée bien sûr. Enfin si tu veux.

Pourquoi il faut toujours que je cafouille lorsque je veux lui parler et qu'il y a d'autres personnes autour de nous. Il me déstabilise, et le voir comme ça me déboussole davantage. Il se tourne vers moi et me regarde avec un petit sourire chaleureux. Puis il me répond délicatement.

- Je veux bien, si ça ne vous dérange pas.

- Mais non, pas du tout, lui répond Lucie sans avoir été réellement sollicitée.

En effet, il ne me quitte pas des yeux, ce qui me gêne un peu par rapport aux filles, et aussi parce qu'il a des yeux magnifiques.

- On allait justement se matter "Bienvenue à Zombieland", continue Lucie en partant vers le salon.

Jenna la suit et je me retrouve seule avec Noah dans la cuisine. Je suis totalement sous son charme. Il pourrait m'embrasser là, maintenant, tout de suite, que je me laisserais faire avec grand plaisir.

- Aïe, me coupe de mes pensées la petite voix de Noah tout en ramenant sa main vers le chiffon humide. Tu y a été un peu fort en appuyant.

Oh mon dieu, il a sa main posée sur la mienne. Je fais quoi là ? je pense. Je suis qu'une gamine hystérique, calme toi. Ça ne veut rien dire, tu lui as juste fait mal.

Un jour, nous serons libresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant