Chapitre 4

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Lorsque j'arrive chez Lucie, je suis encore perturbée par la découverte que je viens de faire. J'essaye de remettre en place mes idées avant de toquer à la porte d'entrée. Après quelques secondes, Lucie vient m'ouvrir avec un soda à la main et un grand sourire. 

- Ah te voilà enfin ! On a failli t'attendre. Me dit-elle sur un ton humoristique. 

Elle repart en direction du salon, où devait être Jenna. Je ferme la porte et la suit. Je suis un peu comme chez moi dans cette maison. J'en connais tous les recoins. Cela fait des années que je viens lui rendre visite régulièrement.  

- Je suis désolée, je commence, ma mère était en train de me parler de... de ce début d'année, je fini hésitante.  

Jenna me regarde discrètement. C'est la seule au courant des problèmes dans ma famille. Je n'en parle pas à Lucie parce que je sais que sinon tout le lycée sera au courant et je n'en ai aucune envie. 

Je dépose rapidement les produits de mon sac dessus la table basse du salon. Lucie avait aménagé sa maison pour qu'on puisse se faire une soirée cosy. Des oreillers et des plaids étalés sur le sol et Netflix sur l'écran plat du salon. Je m'installe et récupère la canette de soda que me tend Jenna. 

La soirée se passe pour le mieux. On discute de tout et surtout de n'importe quoi. Lucie, comme à son habitude, met le sujet des garçons sur le tapis, mais elle se prend directement un cousin en plein visage de la part de Jenna. Elle semblait outré de ce geste mais nous deux nous étions en train de pleurer de rire tellement que sa tête était drôle. 

J'avoue que je ne me souviens pas du film que nous avons regardé. Je repense à ce Noah. Je ne sais pas pourquoi mon esprit reste bloqué sur cette personne alors que je ne l'a connais pas et que j'ai seulement vu deux fois, enfin une fois et demi. Je ne sais pas qui il est, mais ce garçon m'intrigue énormément. Peut-être que je devrais aller chez lui demain pour lui parler ? T'en as d'autre des idées à la con comme ça ma cocotte me dis-je.  Non je ne peux pas me pointer à sa porte. Je ne suis même pas sensé savoir où il habite, et ni son nom d'ailleurs. Non il va falloir que je trouve une autre idée pour le recroiser et essayer de faire connaissance avec lui. 

- Allo la Terre, ici la lune ! Me dit Lucie en agitant les mains devant mes yeux. Dis donc tu étais partie loin !  A quoi tu pensais pour ne pas avoir donné ton avis sur la couleur des meilleurs dragibus ? 

- Je ... euh... je commençais. 

Je ne sais plus où me mettre, je ne peux pas leur mentir, pas à elles. Mais si je leur dis toute la vérité elles vont se fiche de moi pour l'éternité en pensant à la pauvre fille qui a eu un crush sur un mec qu'elle ne connait pas. 

- Je pensais à un garçon qui  est parti de chez lui en courant, avant que j'arrive ici. Sa mère lui criait dessus, j'espère juste qui ne lui est rien arrivé. 

Bon ce n'est pas tout à fait la vérité mais ce n'est pas un mensonge non plus. J'ai juste laissé sous silence une partie de la vérité. 

- Il est beau ? Demande instinctivement Lucie. 

- Ne t'inquiète pas, ça arrive souvent ce genre de situation. Il va revenir chez lui dans la soirée quand il se sera calmé. Me dit Jenna en ignorant royalement la question de Lucie. 

Jenna a toujours eut les mots pour me rassurer. Je ne sais pas pourquoi, mais j'espère du fond du cœur que tout va s'arranger pour lui et sa famille. Je suis bien placée pour savoir que les problèmes familiaux sont parfois compliqués à gérer. 

Pour ne pas laisser un blanc gênant, je décide de répondre au débat lancé. 

- Les dragibus bleus sont les meilleurs. 

- Mais non mais ce sont les noirs ! Vous êtes complétement folles les filles. Vraiment je ne veux même plus vous parler. 

Jenna et moi sautons sur Lucie pour l'embêter à notre tour. Et la soirée s'ensuivit dans la bonne humeur et les rires. 

Malheureusement, l'heure était pour moi de partir. J'avais promis à ma mère que je ne rentrerais pas trop tard, je ne veux pas qu'elle me prive de sorties parce que je n'ai pas respecté les règles. Je fini par dire au revoir aux filles et repars chez moi, heureuse de cette soirée qui m'a fait le plus grand bien.


Le reste de la semaine se passe sans encombre et le weekend arrive à grand pas. J'entends des pas s'approcher de ma porte, suivis d'une personne qui toque. 

- Oui ? 

Je vois ma mère rentrée et me prévenir. 

- Je vais voir ta grand-mère donc tu vas être seule pendant une heure. 

- Les garçons sont où ? 

- Ils sont partis avec ton père à un cours de Judo. Il pense que c'est une bonne idée pour les défouler et passer un moment entre mecs. 

Maman essaye d'aller tous les samedis voir ma grand-mère à la maison de retraite pour lui rendre visite. Mais moi j'y vois surtout une occasion de rencontrer une nouvelle fois ce garçon mystérieux. 

- Ca ne te dérange pas si je viens avec toi ? Je lui demande directement tout en commençant à me lever de mon lit. 

- Non bien sûr, mais on risque de parler de chose pas très intéressantes pour toi. 

- J'irais faire un tour, m'acheter un truc à grignoter. 

Elle me fait un sourire et sort de ma chambre en me laissant cinq minutes pour me préparer. Ni une, ni deux, j'enfile un jean et un pull, mets mes converses blanches et descend dans la cuisine où elle m'attendait. 

Arrivées là-bas, nous restons quelques instants à discuter avec mamie. Elle me demande encore si je me suis fait des amis et des petits amis mais je ne lui réponds pas. Je sais qu'elle fait ça pour me titiller devant ma mère. Mais dommage pour elle, je ne rentrerais pas dans son jeu aujourd'hui. 

D'un coup, mamie regarde autour d'elle et demande à ma mère. 

- Ca fait longtemps que je n'ai pas vu Marc. Qu'est-ce qu'il devient ? 

A ce moment même je reçois un coup de pied dans le tibia et jette un regard méchant à ma mère, pour lui demander pourquoi elle a fait ça. Cependant, je vois à son regard qu'elle me demande de partir. Sans en attendre davantage je me lève et prétexte aller me chercher une barre chocolatée. 

Je m'éloigne alors de la chambre de ma grand-mère et part en direction des distributeurs automatiques. Lorsque je vois au loin une silhouette qui ne met pas inconnue. L'occasion se présentait devant moi et je ne devais pas la laisser filer. Je m'avance alors vers cette personne d'un pas décidé. Arrivée à son niveau, je me racle timidement la gorge. 

- Salut, c'est moi. La fille que tu as renversée samedi dernier. 

Un jour, nous serons libresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant