Chapitre 5

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- Ah oui, salut. Je m'excuse encore, j'espère que je ne t'ai pas fait mal ? Me dit-il d'une voix tendre et sincèrement désolé tout en me regardant de ses yeux noisette. 

- Non ne t'inquiète pas, il m'en faut un peu plus pour me faire mal. 

Il rigole en réponse à mon intervention très peu recherchée. Gênée, je regarde le sol ne sachant plus où me mettre. J'avoue qu'aller vers la personne n'est pas si compliqué, mais lui parler et essayer de faire connaissance est tout autre chose. On ne sait pas vraiment de quoi on peut parler, s'il y a des sujets sensibles qui mettrons la personne en face de nous mal-à-l'aise ou non. Pour moi, le premier contact avec une personne est super important mais c'est aussi du jonglage. Il faut être habile des mots pour réussir à trouver le bon équilibre entre nos pensées et la réaction de la personne d'en face. Mais à cet instant précis, j'ai envie de ne faire qu'un avec le distributeur automatique de barre de céréales. Ce n'était pas une bonne entrée en matière. J'aimerais tout effacer et recommencer à zéro pour ne plus vivre ce moment gênant. Dieu je t'en supplie, faites qu'il dise quelque chose ! 

- Au fait, je m'appelle Noah. Noah Spike.

Grâce au ciel, il a entendu mes prières ! 

- Et moi c'est Lylia Périwood, je lui réponds d'une voix un peu plus sûre. 

Il me sourit. Mais quel sourire. Un sourire d'ange. Maintenant que je me retrouve en face de lui, je prends plus le temps de le décrypter. J'ai remarqué que lorsqu'il sourit, des fossettes apparaissent, lui donnant un air encore plus charmant. Enfin là je m'égare, il faut que je reste concentrée sur ce que je dis au lieu de lui sourire naïvement telle une fangirl qui voit pour la première fois Robert Pattinson devant elle. 

-  Tu es ici pour tenir compagnie à un membre de ta famille ? Je lui demande tout en composant le numéro de la barre chocolatée sur le distributeur. 

- Oui, pour mon grand-père. Il est malade donc j'essaye de m'occuper de lui comme je peux.

Son timbre de voix laisse paraître une profonde tristesse. Il doit certainement être très attaché à son grand-père pour en parler ainsi. 

Puis il reprend d'un ton plus enjoué. 

- Et toi ? 

- Je suis là pour ma grand-mère, je lui réponds. Elle va très bien mais vu qu'elle est veuve, c'était plus simple pour elle d'être accompagnée dans une maison de retraite. Et puis, elle s'est fait des amies de tricot. 

- Je suis désolé pour ton grand-père. 

- Non ne t'inquiète pas. Il arrive un âge où malheureusement "il faut faire de la place aux jeunes". C'est ce qu'il me disait tout le temps. 

Voyant que ma citation ne l'a pas fait rire, je décide de lui tendre une de mes deux barres chocolatées et l'invite à m'accompagner à l'extérieur. 

Nous nous sommes assis sur un banc en face de la maison de retraite. 

- Tu es arrivé ici il y a longtemps ? Je ne t'avais jamais vu avant. Enfin avant la semaine dernière. Je lui demande pour en savoir davantage.

- Non je suis arrivé il y a deux semaines. Ma mère a décidé d'emménager avec son nouveau copain. Du coup maintenant on est ici. Elle ne voulait pas laisser grand-père là où on habitait avant, donc elle l'a fait venir avec nous. 

- D'accord. Et tu es à quel lycée maintenant ? 

- A Louis Saint Joseph. 

- C'est là où je suis ! Je m'exclame instinctivement. C'est étrange que je ne t'aie pas croisé là-bas. 

Un jour, nous serons libresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant