Derrière la porte... ~Yuwin~ BL

Yuta

J'étais en train de discuter avec Lee minhyung, mon meilleur ami. Les groupes s'arrêtaient pas de nous tourner autour, comme d'habitude. J'en avais pris l'habitude, mais le fait d'être constamment surveillé m'énerve au plus haut point. J'ai cependant continué à prendre part à la conversation. Après tout, je suis Yuta Nakamoto l'invincible numéro 1. Tout le monde me vénère et personnellement ça ne me dérange pas, tant qu'on ne s'approche pas de moi. Or c'est le cas du matin jusqu'au soir, toutes les filles me regardent et les garçons me jalousent. Il y a aussi cette petite partie de la communauté mâle qui veut sortir avec moi, et je les repousse. Je ne suis pas homophobe, mais je dois en donner l'air si je veux rester en haut de la tour. Je suis pourtant à peu près entouré de vrais amis, il n'y a que Minhyung qui est dans ma classe, troisième année. Wong Yukhey qui est en deuxième année d'etudes, Lee Taeyong en quatrième année et puis jung kaehyun, qui est plus âge et qui travaille en tant que psychologue. D'ailleurs, je l'avais rencontré lors de son stage chez mon psychologue, l'année ou j'avais dit à mes parents que je détestais mon frère. Ils m'avaient envoyé chez le psy, et lors de son stage on avait sympathisé. J'ai effectivement un frère qui s'appelle Hae min, qui m'insupporte au plus haut point. Il a quatorze ans et maintenant que j'en ai 21, il est le protégé de la famille. Depuis sa naissance mon existence n'a plus compté pour mes parents. J'ai été laissé de côté, comme une vieille peluche qu'on jette à la décharge. J'en avais été tellement outre que j'avais pris la décision d'être le plus grand, le plus fort. Et j'y suis arrivé, à mon grand étonnement. Il a suffi d'une teinture rouge sang, de me percer les oreilles et d'améliorer mon sourire pour qu'il devienne éclatant, tout en renouvelant ma garde-robe, passant des pantalons larges et sans intérêt aux jeans moulants ou leggings de marque. Bien sur, Je n'avais pas oublié de me mettre à la page pour les réseaux sociaux, répandant au passage mon sourire éclatant. Mais psychologiquement, Je n'avais pas réussi à suivre le mouvement et j'étais resté le Yuta de mon enfance, quoique plus rebelle. J'aimais bien me vanter, sans trop exagérer non plus. J'avais appris à draguer et c'était très simple, finalement. Je m'étais amusé de temps en temps, mais c'était vite devenu une routine ennuyeuse. Tous les jours, je n'attendais qu'une chose: midi quarante six.

Plus que dix secondes... Non, quatre.

Minhyung: les gars je vais aller voir Haechan il vient de sortir de cours.

Lucas: ok, moi y'a Doyoung qui m'appelle

Taeyong: moi je vais à mon club de basket, il y a Ten qui m'attend.

Jaehyun: moi je rentre j'ai pas cours.

Moi: à plus tout le monde!

Zéro ! Je les laissai partir, et m'eclipsai. Premier couloir, mon sourire s'efface. Deuxième couloir, mes mains deviennent moites. Enfin dans le couloir en question, Je souffle de soulagement. Personne, comme d'habitude. Je marche vers la porte qui est mon seul échappatoire, et l'ouvre, pour me laisser glisser dessus en fermant les yeux après l'avoir refermée. Ce placard à jamais est tout pour moi, de même que ce couloir. Je l'ai appelé le chemin de la délivrance, et son nom est juste. Ici, personne ne s'aventurerait dans un endroit aussi sombre. Mais j'aime bien les endroits sombres, tout me paraît plus paisible.

Ici je pouvais réfléchir dans le silence, personne n'etait la pour me juger, personne n'était la pour le passer au scanner, personne n'était la pour me baver dessus ou pour me lancer des regards noirs. Tout simplement parce que personne ne venait ici. C'était un coin de la fac interdit, et je m'y étais perdu en première année. Depuis j'y venais tous les jours à la même heure, celle ou mes amis avaient des choses à faire, pour ne pas créer de doutes. En effet, personne ne savait que je me trouvais la, à me recroqueviller contre moi-même dans ce petit espace qui s'offrait à moi, comme à une porte délavée. Non, Yuta Nakamoto ne ferait jamais ça, voyons. Et pourtant, tout le monde à besoin d'intimité. Je passais la plupart du temps à rêvasser quand j'étais ici, je savais que je perdais un temps précieux mais j'en avais besoin. Pourtant, je ne savais pas qu'aujourd'hui serait le jour qui changerait mon existence. Je pensais m'être enterré dans cette vie que je m'étais créée, et surtout que je n'allais pas l'aimer. J'en étais persuadé, mais il a réussi à me prouver le contraire. Lui, et lui seul.