19 - Incendie

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     L'albinos reposa d'une main tremblante la tasse de café vide sur la table basse.

« Tu sais, Balthazar...

     L'intéressé releva sa tête vers lui, arrêtant une nouvelle fois de compter le tiroir caisse.

— Oui ?

— Tu m'avais dit la dernière fois que je ne savais pas ce que je voulais.

— Ce n'était pas exactement les mots, mais entre autre, oui. Pourquoi ?

— J'ai... Envie de te connaitre. Tu m'intrigues, pour être exact. J'en n'ai pas grand chose à faire de ma sexualité ou je ne sais pas trop quoi, mais j'ai envie de te connaitre.

     Balthazar s'adossa contre le dossier du canapé et regarda Maxence.

— De me connaitre. Tu peux développer ?

— Euh... Quel âge tu as ? C'est quoi ton Super ? Tu voulais faire quoi, avant d'avoir ton accident ? Ce... Ce genre de question stupide que les Normaux se posent quand ils se rencontrent, quoi.

     La bouche de Balthazar se tordit dans un étrange sourire.

— Tu es adorable Maxence. Malheureusement, je viens de voir qu'un de mes employés m'a arnaqué de soixante-quatre argis, donc je dois régler ce problème au plus vite.

     Maxence se redressa d'un coup, réajustant maladroitement ses cheveux. Même s'il avait l'air relativement calme, l'albinos voyait bien que le videur fulminait intérieurement.

— Tous tes employés sont des Supers ?

— Oui.

— Il avait peut-être besoin de beaucoup d'argent, non ?

— Ce n'est pas une question d'argent, c'est une question de principes et de respect. Il aurait du me demander. Bon. Désolé de devoir te chasser de cette façon.

     Balthazar se redressa, et Maxence l'imita.

— Et pour répondre à tes questions, j'ai bientôt trente-sept ans, je suis Super fort, et je n'avais déjà de base aucune idée de ce que je voulais faire avant mon accident. Comme beaucoup de Supers, d'ailleurs.

— Est-ce que tu voudras... Venir chez moi ? Pour reparler de tout ça ? Quand tu ne seras pas en train de travailler, parce que je sais que je me suis un peu imposé et que je te dérange.

     Le videur lui sourit et glissa sa main dans ses cheveux blancs.

— Ça marche. Tu n'as qu'à écrire ton adresse sur une feuille du bloc-note, je passerai quand je serai en repos.

     Maxence lui sourit maladroitement en essayant de se recoiffer.

— T'aimes vraiment mes cheveux toi ?

— Ça serait un gâchis de les changer. Mais c'est à toi de voir, bien entendu. Suis-moi, je te raccompagne.

     L'albinos le suivit jusqu'à la porte en bas. Balthazar ouvrit cette dernière et observa Maxence mettre un pied dehors puis il se retourna vers lui.

— Hum, merci pour la tasse de café, et pour m'avoir hébergé, encore une fois... »

     Balthazar descendit les deux marches et se tint en face de Maxence. Il caressa doucement sa joue avec son pouce et il approcha son visage du sien. L'albinos ferma les yeux lorsque leurs lèvres se touchèrent. Après quelques instants d'hésitation, Maxence passa son bras sur son épaule et il sentit Balthazar poser ses mains sur sa taille pour attirer son corps contre le sien. Leur échange ne dura qu'un trop court instant, et ils séparèrent leurs corps et leurs lèvres. Balthazar l'embrassa une dernière fois avant de le lâcher pour qu'il parte.

Supers [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant