Chapitre 27

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Nous sommes un vendredi 13 et pourtant, il n'y a eu aucune complication avec mon train pour le retour à Lyon. C'est étonnant mais tant mieux, qui aime voir que son train a deux heures de retard ?

J'arrive à l'appartement après avoir pris le métro à la sortie de la gare. J'insère ma clé dans la boîte aux lettres pour voir si j'ai du courrier mais non, rien du tout en une semaine. Je monte jusqu'au dernier étage, déverrouille la porte et entre dans mon studio.

Je suis soulagée que Rémi n'ai pas donné signe de vie depuis que je l'ai mis à la porte, mais cela montre bien que je ne comptais plus pour lui. Je dépose ma valise sur le lit en entreprends de ranger mes affaires dans le placard. Mes parents ont insisté pour que je les lave chez eux, comme ça je n'aurai pas en m'en occuper en rentrant.

Une fois le rangement terminé, je me sers une limonade bien fraîche. Nous sommes milieux Août, en pleine journée et la chaleur est intenable. Je m'assoie sur une chaise et sors mon téléphone portable pour faire un tour sur instagram. La plupart des gens sont en vacances à la mer où ils peuvent se baigner et moi je reste enfermée chez moi sans la moindre volonté de bouger. Je reçois un message de Conan.

De: Conan

"Tu m'ouvre ?"

Avec ces 3 mots, il y a la photo d'une porte d'entrée. Il me faut quelques secondes pour me rendre compte que c'est la mienne et me précipite pour l'ouvrir. Devant moi se tient mon ami dans un short en jeans et une chemise ample à manche courte. Je lui saute dans les bras.

- Waw je pensais pas que me voir te rendrai aussi heureuse !

Je lui donne une petite tape sur l'épaule pour qu'il ne prenne pas trop la confiance non plus. Je l'invite à rentrer et lui propose de boire quelque chose.

- Je voudrai bien un café froid mais comme tu n'en as sûrement pas, je vais prendre une limonade comme toi s'il te plaît.

Je lui sers pendant qu'il s'assoie par terre. Je le regarde avec un drôle d'air et il comprends que je le trouve bizarre.

- Le sol est frais, tu devrais essayer.

Je lui tends sa boisson et m'installe à côté de lui. En effet, je n'imaginais pas à quel point il y avait une différence de température entre le sol et l'air. Le froid sur mes jambes me fait du bien.

- Qu'est ce que tu fais là alors ? Comment tu as su que j'étais rentrée ?

- Je viens rendre visite à mon amie car ça fait une semaine que l'on ne s'est pas vu et tu as mis une story instagram dans le train. Alors j'ai compris que tu rentrais. Je suis déçu que tu ne m'aie même pas prévenu.

Il tente de me faire un visage triste mais le résultat est hilarant. Se rendant compte qu'il est ridicule, nous éclatons de rire. Lorsque je retrouve mon sérieux, je lui racconte comment mes parents ont réagi face à ma rupture avec Rémi.

- Mon père était vert de rage, j'ai bien cru qu'il venait sur Lyon pour lui casser les dents. Sinon, il te remercie d'avoir été là et d'avoir veillé sur moi cette nuit là.

- Je veillerai toujours sur toi Juliette.

Il a dit ça avec un ton si calme mais à la fois tellement déterminé que je marque un temps d'arrêt. Ses yeux fixent les miens avec une telle intensité que j'en suis déstabilisée, le souffle court. Puis il détourne le regard et change de sujet, comme si de rien n'était.

- Alors, qu'est ce que tu as fait pendant tout ce temps chez tes parents ?

- Et bien j'ai passé beaucoup de temps avec eux et j'me suis très souvent promener seule pour réfléchir un peu. J'ai pris de nouvelles photos tu veux les voir ?

Je sors la carte mémoire de mon appareil et la glisse dans l'ordinateur. En quelques clics, les dernières photos que j'ai prises s'affichent. Cette fois là, j'ai essayé de me focaliser sur les animaux qui m'entouraient: les oiseaux, le chat, les insectes, et même une grenouille. Conan les regarde attentivement une à une, mais il m'arrête sur une d'entre elles.

- Celle là est particulièrement réussie ! Comment tu as fait ?

Son doigt point l'écran sur lequel s'affiche l'image d'un cheval pris en contre plongée. Sa silhouette noir se détache sur le fond rose-orangé d'un couché de soleil. La photo capture aussi le mouvement de sa queue qui fouette l'air, ce qui donne un aspect vivant à l'image.

- J'avoue que c'est un pur hasard. Il a bougé sa queue au moment où j'ai appuyé sur le déclencheur.

Une fois les photos toutes regardées, Conan me raconte tout ce qu'il a fait pendant mon absence et je me rends compte qu'en faite ses vacances n'en sont pas vraiment. Il a dû enchaîner les shootings et les interviews, les concerts live pour les chaînes de musique et les rencontres avec les fans. Bien qu'il aime ça, je le sens fatigué de ne jamais avoir une minute pour lui.

- Et dans 3 jours, on repart pour les États Unis. On fera une première halte à New York avant de rejoindre la Californie où j'habite.

- 3 jours seulement... et tu ne pourra pas revenir me voir avant un bon moment j'imagine...

Il me prend dans ses bras et redresse mon menton pour que je le regarde en face. Nos visages sont très près l'un de l'autre et je sens mon cœur cogner dans ma poitrine.

- Dès que je le pourrai, je saute dans le premier avion pour te rejoindre, promis.

Un silence s'installe sans qu'aucun de nous n'esquisse un mouvement.

Le silence est rompu par la sonnerie de mon téléphone. Il me lâche et s'écarte pour me laisser l'attraper. C'est ma conseillère d'orientation. Je décroche.

- Bonjour Juliette c'est madame Dubois, je t'appelle pour te donner des nouvelles de ta candidature pour le poste au États Unis.

Les récents évènements m'ont fait oublier cette histoire de travail.

- Je suis désolée mais l'agence n'a pas retenue ton profil. D'autres ont été favorisé parce qu'ils étaient déjà allé aux États Unis, et pas toi. Je suis vraiment désolée, je me remet à chercher quelque chose qui pourrait te convenir.

Et elle raccroche...

SunsetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant