Les Ghettos extérieurs. Je n'y étais jamais venu avant, et pourtant ce lieu mal famé, délabré et miséreux était devenu depuis quelques temps mon nouveau chez moi. J'essayais de le prendre avec philosophie, mais en réalité je me trouvais dévastée. Comment je m'étais retrouvé là ? Comme tout ceux vivant dans ce lieux maudit. Lorsque les résultats trimestriel de productivité de mon district étaient tombé, je m'étais retrouvée, à cause d'une stupide fracture m'ayant invalidé pendant quelque temps, dans les dix pourcent des citoyens les moins productif. Et la sentence pour ce crime d'Oisiveté était pire que la Mort. Je quittai donc manu militari mon domicile, dit adieu à mon mari et à mes enfants et me fit exiler dans les quartiers périphériques de ma ville, là ou vivent les citoyens de seconde zone, là où était désormais ma place...
Je crois ne jamais avoir lu sur le visage de ma famille autant de désarroi, et peu être même de mépris. En un instant j'étais devenue une paria, passé de modèle à honte pour le pays et pour mes enfants. Je n'avais même pas été autorisée à emmener quoi que ce soit avec moi que je n'avais pas sur le dos. J'étais donc arrivé au Ghetto avec seulement les vêtements que j'avais. La vie dans ces quartiers était dure. Les jours ou je mangeais à ma faim étaient rares et les Forces de l'Ordre, qui prenait un malin plaisir à nous rouer de coup quand ils ne nous ignorais pas totalement, nous considérait tout bonnement comme du bétail. Je vivais dans un petit appartement délabré que j'avais réussi à trouver miraculeusement, mais bien sûr sans chauffage, ni eaux courante et, bien évidement, sans électricité. Je savais qu'il était possible pour moi de redevenir une citoyenne de premier ordre, mais entre la faim, les maladies, les Forces de l'Ordre ou encore le service de travail minimum abrutissant et ne comptant aucunement dans les chiffres trimestriel, mes chance de retrouver ma famille était presque nul, à croire que ce système était conçu pour nous retenir ici. Après tout, une personne vivant dans les Ghetto peut voir le réel visage de notre Nation, et par conséquence ne pourrai plus jamais croire en la vision aseptisée et idéalisée du régime que notre Président et sa clique essayait de nous insuffler depuis notre plus jeune âge. J'étais donc coincée ici probablement jusqu'à ma mort qui, aux vues de l'hygiène et de ma santé plutôt fragile, risquerai d'arriver prématurément. Mais qui allais s'en soucier, cette masse grouillante dont je faisait partie n'étais qu'un carburant, une manne servant au bon fonctionnement de notre Nation et qui, par le système de quota de travail, était presque inépuisable.
Je travaillais, pour mon service de Travail minimum, pour une famille de la Nomenklatura en tant que femme à tout faire. Je crois ne jamais avoir côtoyer de personne aussi antipathique et inhumaine. J'étais humiliée et insultée chaque jours, et ne n'avais d'autre choix que de me taire, de baisser les yeux et d'accepter. Certain de mes collègues chez cette famille, pour avoir briser une assiette, renversé une casserole ou tout simplement dit un mot de trop, avais disparu du jour au lendemain et avais été remplacé presque aussitôt, dans l'indifférence la plus totale. Après ces journées de parfois plus de dix heure, je m'étais trouver un travail afin d'essayer d'arrondir mes fins de mois. J'avais essayée au départ de trouver un emplois dans l'usine la plus proche, afin de pouvoir a nouveau entrer dans les statistiques trimestriel, mais l'on me répondit que travailler dans une usine n'étais pas un travail pour une femme. Alors je n'ai eu d'autre choix de me tourner vers le seul travail qui visiblement était fait pour moi, et j'ai vendu mon corps, perdant le peu de dignité qu'il me restait. Bien sur, ce métier, si tant est qu'on puisse l'appeler ainsi, n'étais pas compté dans les chiffres de productivité, mon activité n'étant pas considéré comme légale. Mais j'arrivais toutefois à gagner assez pour continuer à vivre dans ce bouge me servant d'appartement. Parfois je repensais à ma vie d'avant, puis je regardais mon corps meurtri par le travail, la malnutrition et le froid. Je regardais avec désespoir par la fenêtre, voyant au loin les immeubles du centre ville, puis regardais le sol, me disant qu'après tout, y plonger était peu être mon seul moyens de quitter ce lieu...
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Portraits-Robots
Historia CortaIls sont tous différents, n'ont pas les mêmes buts, les mêmes occupations ou encore les même opinions, mais ils partagent pourtant tous quelque chose : ils sont tous les rouages d'une impitoyable machine totalitaire. Cette nouvelle intègre en premiè...