Chapitre 9

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2015
Mathieu







—« Mathieu ! »

Je sursaute et tombe sur la visage de mon patron qui me sourit gentiment.

—« Tu commences dans dix minutes » me dit il ensuite

J'acquiesce et m'étire alors qu'il va ouvrir le garage. Ça va bientôt faire trois ans que je travaille avec lui et je me suis toujours pas habitué à me lever aussi tôt. C'est en partie à cause du rap. Je passe mes nuits à enregistrer des sons dans ma chambre ou à scatter l'appart' de l'un de mes gars du Panama pour qu'on travaille quelques textes ensemble. Puis je termine toujours vers quatre heures du matin alors que je commence à travailler à u garage à sept heures. C'est pour ça que comme aujourd'hui, et très souvent d'ailleurs, je me gare devant le garage et m'endors attendant que mon patron vienne lui même toquer à ma vitre pour me réveiller. Sans ça je serais toujours en retard pour bosser et ça je peux pas me le permettre après les années difficiles que j'ai passées à sécher le cours pour rapper ou vendre des conneries avec mes gars.

C'était une sale époque et heureusement qu'entre temps j'ai mûri, que ma relation avec mes parents s'est arrangée et même améliorer et que ma mère va mieux après ses différents problèmes de santé. Vraiment j'en veux au petit con que j'étais d'avoir fait autant de conneries alors qu'à la maison ça allait plus que pas. Heureusement que j'ai eu des gens comme mon patron, ma grand mère ou même Fonk pour m'aider à correctement me relever et devenir un peu plus responsable. Maintenant dans le rap ça va plus que bien, dans mon travail aussi et je mets bien petit à petit la mif qui commence à être fière de moi et de ce que j'entreprends maintenant dans la vie. Moi même j'suis fière de remplir leur frigo et de leur offrir quelques cadeaux grâce à la tune que je me fais maintenant légalement contrairement à l'époque où c'était que de l'argent sale.

—« Elle va bien ta grand mère ? » me demande le patron quand je commence à bosser

J'acquiesce en souriant faiblement et il prend des nouvelles d'un peu tout le monde de ma mif. Même de mes potes et me posent aussi quelques questions sur le Panama et ma carrière solo.

—« Celle là c'est pour toi gamin » me dit il plus tard dans la journée

Je me tourne et mon regard s'assombrit quand je tombe sur elle.

—« Qu'est ce que tu fous là Joanna ? »

On est sortie ensemble un an et franchement c'était cool. Mais je lui ai jamais fait confiance et dernièrement je suis tombé sur une conversation ambiguë entre elle et un boug d'un département voisin au mien.

Et dire qu'elle me reprochait toujours de pas lui faire confiance et d'être froid avec elle. Bah putain j'avais bien raison de rester sur mes positions et de me méfier d'elle jusqu'au bout.

Je l'ai bien évidemment directement quitté après ça et depuis elle force de ouf pour que je la récupère mais c'est mort. Elle était prévenue, ce genre de chose c'est des bails que j'accepte pas et elle le savait très bien. Mais non elle a préféré me la mettre à l'envers en parlant à un boug même pas beau en plus. Mon patron la connaît bien en plus, elle m'accompagnait souvent faire mes missions et franchement j'avais pas honte d'elle au quartier et marchais fièrement à ses côtés. Mais j'arrivais jamais à nous voir vraiment poser ensemble dans le futur, genre marier et avec des gosses. C'est l'un de mes souhaits le plus cher, de construire ma propre famille et d'avoir plein de gosses. Mais bon comme les meufs gâchent toujours tout et qu'on peut jamais leur faire confiance j'aurais du mal à trouver celle qui me fera tous ses gosses et surtout qui réussira à gagner ma confiance.

—« Mathieu s'il te plaît j'ai besoin de tout t'expliquer » me dit elle en essayant d'attraper mes mains

Je la repousse violemment en la regardant avec dégoût.

—« C'est fini Joanna. FI-NI. Et va falloir que tu te le rentre dans le crâne parce que ça commence sérieusement à me casser les couilles de te voir me suivre partout »

Elle me regarde tristement et le patron arrive à notre auteur son sourire innocent aux lèvres.

—« Tu veux que je te laisse le restant de la journée Pruski ? Y'a pas de soucis sinon et puis aujourd'hui y a pas beaucoup de clients je vais pouvoir me débrouiller tout seul »

—« Non t'inquiète je termine ma journée comme prévu, elle allait partir de toute façon »

Il acquiesce simplement en s'engouffrant à nouveau dans le garage et je fais de même lançant un dernier regard de travers à mon ex qui m'est complètement inconnu à présent.

𝐒𝐚𝐧𝐬 𝐒𝐮𝐢𝐭𝐞 [𝐄𝐱𝐩𝐚𝐧𝐬𝐢𝐨𝐧]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant