Rose Noir ©

6 - Se faire des amis

Je me lève en grattant ma tête et m'étire le bras sur le lit. Aujourd'hui, je n'aurai rien à faire. Je resterai seulement chez moi à me grossir et à regarder la télé, c'est tout ce que moi je trouve à faire dans ces heures de dimanche.

Je me lève du lit et marche jusqu'à la salle à manger pour me servir d'un café. Je m'assis sur le seul tabouret qui se trouve dans la pièce et appuis mon menton dans la paume de ma main. C'est ma routine chaque matin avant d'aller chercher un boulot. Clairement que je travaille avec la DEA mais je le fais juste pour me venger de la mort de mon frère, après tout quand ils auront coincer Kero, ils ne voudront plus de moi. Donc pour préparer l'avenir, il faut d'abord que je me trouve un emploi dans lequel je serai assurée qu'un jour je ne serais plus utile.

J'avais peut-être réussi à recommencer une vie dans laquelle je ne trouverais plus Djens, pour me protéger ou pour me faire sourire mais je n'arrive toujours pas à me remettre de sa mort. J'ai été égoïste en le laissant seul et le juger à la dernière minute quand il avait amené Kero chez nous sinon à cette heure, il serait là à vivre tranquillement sa vie tout comme moi.

Flashback...

J'avance lentement dans le salon pour ne pas que je tombe sur lui et couche à plat derrière le canapé. J'entends ses pas dans la pièce et sa voix qui chuchote des paroles de désespoir. Il avait surveillé la maison quatre sur quatre pour s'assurer que Djens n'est pas ici. Je me demande bien ce qu'il a derrière nous pour que moi, je puisse récolter les erreurs de mon frère. C'est à lui d'en récolter, ce n'était pas moi qui étais dans ce gang...

Fin du flashback...

Je secoue ma tête pour me chasser de ces mauvais souvenirs et file dans ma chambre. Cette maison est différente de celle que j'avais à Harlem, elle beaucoup plus grande et plus belle que la dernière. Elle possède quatre pièces : ma chambre qui contient une garde-robe à l'opposé de la porte, un bureau au dessous de la fenêtre, deux chevets à chaque côté de mon lit à deux places et une salle de bain.
Le salon qui, elle, possède un canapé au milieu de la salle, une télé en face du canapé et d'un fauteuil, l'îlot centrale qui est à côté de la télé et ensuite un encadrement qui décore la pièce.
La salle à manger qui est séparée d'un mur avec le salon, contient un comptoir droit, un frigo moins grand mois petit, des placards plaqués au mur au dessus de l'évier et pour finir une table pour quatre personne.
Et une chambre d'ami pareille à la mienne.

Je me sèche avec la serviette et enfile un débardeur et un short alors que j'entre dans le salon. J'attrape la télécommande en même temps que je dépose mon téléphone et allume la télé. Il était déjà midi et je n'avais rien à faire de sérieux cette journée, en tout cas je ne ferais jamais quelque chose de sérieux le jour du dimanche. Si j'étais en ce moment à Harlem, je serais à cet instant sur banc à l'intérieur de l'église à écouter le prêche du pasteur.

Après des heures à regarder tout ce qui se passe sur chaque chaine de télé, je m'allonge sur le canapé et ferme mes yeux pour ensuite tomber dans les bras de Morphée.

— Non non ne fais pas ça, dit une voix derrière moi.

Je me trouvais au milieu de deux hommes et il y avait une petite fille qui les suppliait de ne pas me faire ça. Mais me faire quoi au juste ? D'ailleurs, je ne sais pas comment je suis arrivée ici au milieu d'un désert où deux hommes vêtus d'un pantalon large et d'une chemise presque déchirée et leur visage caché.

— Je vous en prie, reprit la fille.

L'homme en face de moi attrape une épée et c'est là que j'ai su ce qu'il m'allait faire. Je tiens de garder tout mon calme et regarde la larme qui scintille devant mes yeux comme pour m'inviter pour qu'il me tranche la gorge. Je regarde derrière moi et trouve une porte, peut-être une échappatoire. J'inspire lentement et ferme les yeux en courant direction de la porte.