❝𝐈𝐧𝐬𝐞𝐧𝐬𝐢𝐭𝐢𝐯𝐢𝐭𝐲❞ || 𝑳𝒆𝒆 𝑺𝒊𝒚𝒆𝒐𝒏

Chapitre 3

« 𝘔𝘺 𝘭𝘪𝘧𝘦 𝘪𝘴 𝘫𝘶𝘴𝘵 𝘢 𝘯𝘪𝘨𝘩𝘵𝘮𝘢𝘳𝘦 𝘪𝘯𝘵𝘦𝘳𝘴𝘱𝘦𝘳𝘴𝘦𝘥 𝘸𝘪𝘵𝘩 𝘣𝘪𝘵𝘴 𝘰𝘧 𝘭𝘪𝘧𝘦 𝘸𝘩𝘦𝘯 𝘪'𝘮 𝘣𝘺 𝘺𝘰𝘶𝘳 𝘴𝘪𝘥𝘦 » — Meyne

— Tiens.

Le regard de Meyne  s'était longuement arrêté sur la boisson que la femme lui tendait. Après un instant, elle avait finit par l'accepter, les joues rosies. Elle tournait la cannette de coca entre ses mains tremblantes, la tête baissée. Soudainement, elle ne trouvait rien de plus à regarder que ses pieds ou encore le sol de l'infirmerie.

Sa gorge était nouée et son cœur comprimée dans sa cage thoracique. Meyne déglutissait. Est-ce que cette femme allait en parler à ses professeurs? Elle priait intérieurement pour qu'elle ne le fasse pas. Rien qu'en imaginant cela, la fin lui semblait prêt à lui tomber sur la tête.

Il ne fallait pas qu'elle en parle.

Prête à lui faire savoir cette confidence, elle s'apprêtait à ouvrir la bouche mais s'était aussitôt ravisée.

Pourquoi se sentait t'elle en aussi timide aux côtés de cette femme fabuleuse et...mystérieuse? Peut être était-ce à cause de l'aura qui émanait de cette dernière qui, au passage, lui coupait le souffle, la laissant donc en apnée totale.

— Pourquoi vous m'avez aidé?

Surprise par sa propose voix qui était pourtant aussi  fêle que la brise de printemps, les doigts de Meyne avait resserré la cannette, comme ci elle essayait de la faire exploser.

— Pour ne pas que tu te fasses tuer. Je l'ai fait avant que tu te fasse écraser. Et c'est aussi mon job.

— Pardon...?

Évidemment, en y réfléchissant à deux fois elle avait compris. Elle espérait malgré elle qu'elle se trompait, puisque c'était complètement fou et impossible. Meyne essayait de graver chaque détails de cette femme assise à ses côtés sur ce lit inconfortable.

Habillée complètement en noir, ses longs cheveux semblait soyeux et reflétait la lumière. Sa peaux translucide lui renvoyait l'image qu'elle s'était faite des créatures mystiques de ses nombreux bouquins qu'elle adorait tant. Puis, bien qu'elle ne pouvait pas voir ses yeux cachés par ses mèches de cheveux, elle se souvenait par cœur de la froideur et de la ténacité que ces derniers reflétaient.

Son regard en disait long, c'est bien ce qui lui faisait peur, mais qui la rendrait aussi curieuse.

Et on lui avait toujours dit que la curiosité n'était pas un bon trait de caractère.

SiYeon regardait son café au lait fumant avant de le boire d'une traite, l'esprit vagabondant, sous les yeux ébahit de la jeune Meyne.

— Attention !

Son cri venait d'emplir la pièce, et par la même occasion, de détruire l'audition de la femme.

La canette qu'elle tenait s'était brutalement effondrée sur le sol, et son bras s'était automatiquement levée en direction de la femme à ses côtés.

Trop tard, SiYeon avait déjà terminé son café. Hébétée, et complètement tétanisée, Meyne ne pouvait plus bouger. Son regard était encré dans celui de la femme qui s'était permise d'arquer un sourcil face à la grimace qui venait de naître sur le doux visage de la lycéenne.