𝘼𝙪𝙜𝙪𝙨𝙩 ▸▸ 𝘫𝘫 𝘱𝘳𝘰𝘫𝘦𝘤𝘵

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----- 바닷가 -----

Le remblai, animé par une foule de passants qui traversaient la rue commerçante à la recherche d'un endroit pour se poser, agaçait Jaebeom. Il se débattait pour se frayer un chemin et rejoindre l'étendue de sable dévorée par la marée où patientait tranquillement Jinyoung. Dans ses mains, le noiraud tenait un sac contenant deux glaces brillantes sous le soleil d'été. Il se remerciait intérieurement d'avoir eu l'idée de demander des pots et non des cornets en gaufrettes à la texture cartonnée. Certes, son copain râlerait à la vue du compartiment recyclable mais c'était une question de vie ou de mort pour les sorbets, et crèmes glacées, colorés. Jaebeom marmonna des insultes grossières quand un cycliste amateur passa subitement près de lui sans faire retentir la sonnette accrochée à son gidon. La rue bordée de restaurant variés et de palmiers gigantesques était l'un des quartiers les plus populaires de la ville de 부산 Busan. Toujours bloqué dans les embouteillages humains, le noiraud dû se résoudre à traverser la route pour avancer plus vite.

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Assis sur une serviette de plage zébrée, un livre posé sur ses cuisses pliées en tailleur. Jinyoung observait le roman que lui avait offert Jaebeom lors de leurs retrouvailles. Ces yeux, recouverts de lunettes fumées, parcouraient les pages remplies de poèmes anglais, certains textes contenaient des annotations écrites par l'homme qui hantait ses nuits d'agréables rêves.

Plongé dans sa lecture, il ne vit pas tourner les aiguilles de sa montre, le bracelet en cuir d'un marron comparable à la robe d'un Alezan autour du poignet droit. Le brun se stoppa sur une apostille écrite dans la langue de William Shakespeare:

"i think im falling for ya."

Une mou adorable apparut sur son visage angélique, il regrettait le comportement déplorable qu'il avait eu avec le noiraud à leurs retrouvailles. Par manque de communication, une certaine tension c'était créé entre eux. Tension qui n'était qu'un désagréable souvenir pour Jinyoung, rejetant d'un revers de main cette pensée stupide.

Les vagues remontaient sur la plage envahit de touristes et de familles accompagnées de bambins. D'un geste lent, il posa l'ouvrage près de son sac, mettant un marque-page avant de le renfermer précautionneusement. Rapidement, il se leva pour accourir comme un enfant énergique vers la houle aux flots joueurs. Pendant quelques instants, il profita, de l'eau fraîche sur ses jambes, du vent marin et du soleil sur sa peau échauffée. Pour éterniser ce moment autre part que dans son esprit, il sorti son téléphone pour prendre des clichés qu'il s'empresserait de montrer au retour de Jaebeom. Une fois satisfait de ses photographies, il rangea l'objet dans la poche arrière de son pantalon retroussé jusqu'aux genoux et se rédigera vers la serviette de plage. À peine assis, il senti une paire de bras entourer son torse. Surpris par ce geste, il se retourna pour découvrir la tête de Jaebeom enfouit dans son cou.

- Tiens, grogna-t-il, ta glace.

Jinyoung se réjouit à l'idée de déguster sa glace onctueuse, il avait laissé carte blanche à son copain pour choisir les parfums, simple procédure de vérification de la mémoire du noiraud sur ses goûts. Il avait prit le sac plastique que tendait le noiraud pour trifouiller les deux récipients renfermant le contenu aguicheur. Jaebeom tomba lourdement, fatigué par les péripéties qu'il avait subi après l'achat des desserts glacés, il s'installa en tailleur avant d'attirer le brun sur ses genoux pour humer son parfum, encerclant son ventre dans un câlin protecteur. Jinyoung sorti finalement les deux pots avant d'interroger le noiraud d'un regard attendri.

- Pour toi, j'ai choisis pamplemousse et vanille. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres. J'ai usé de mon charme pour demander à la vendeuse de rajouter de la chantilly et des toppings gratuitement.

- Et alors ? Ta technique a marché ? Ricana le brun, imaginant la scène catastrophique dans sa tête.

- Non. Soupira-t-il bruyamment. Par compte elle m'a donné son numéro.

- Je peux le voir ? Questiona Jinyoung, les sourcils froncés et une lueur diabolique brillante dans ses prunelles sombres.

Jaebeom donna le bout de papier froissé, coincé dans la poche arrière de son pantalon. Jinyoung s'empressa de déchirer ce qui semblait être un ticket de caisse en confettis avant de souffler dessus. Les copeaux, s'envolèrent, haut dans le ciel, emportés au gré des vents.

- Pollueur. Souffla le noiraud, non loin du lobe de l'oreille du plus jeune qui frissonna fortement.

Jinyoung sorti deux cuillères transparentes de couleurs vives, il choisi la rose et enfourna un morceau du sorbet dans sa bouche, ses papilles remercièrent le plus vieux d'avoir choisi la saveur de l'agrume pétillant et rafraîchissant. Jaebeom, ses lunettes de soleil toujours posées sur sur le haut de sa chevelure, observait l'autre faire et engloutir son quatre-heures. Il s'inclina à son tour, évitant soigneusement de se pencher sur Jinyoung, et, il prit la cuillère restante pour, à son tour, goûter à sa glace aux saveurs de chocolat noir et de cappuccino.

- Jinyoung-ah, regardes moi. Rigola Jaebeom. Tu as de la glace autour des lèvres.

Jaebeom, les yeux posés sur les lèvres pulpeuses du brun, passait son pouce sur ses croissants de chair légèrement entrouverts. L'autre restait figé devant l'attitude du noiraud, désintéressé, ses yeux trouvaient intéressant de regarder les cerfs-volants dans le ciel. Les toiles, tendues sur des baguettes métalliques, de formes et nuances variées, glissaient, en vol stationnaire, dans les airs. Lancés, manoeuvrés, pilotés ou simplement admirés, les cerfs-volants décoraient l'azur immaculé. Et sous les voilures polychromes, Jaebeom déposa ses lèvres humides sur celles, sucrées, de Jinyoung. Il mouvait, caressait tendrement et choyait avec volupté les commissures de sa bouche. Il demandait, timidement, l'accès pour faufiler son muscle. Craintif de la réaction de Jinyoung, le noiraud mis une main bienveillante sur sa joue rebondie. À bout de souffle, ils se détachaient comme deux adolescents timorés, les pommettes écarlates.

Comme si rien de tout cela ne s'était passé, Jaebeom continuait de manger goulûment la crème glacée. Jinyoung qui avait fini la sienne, pivotait face au noiraud, les yeux malicieux.

- Jaebeomie, laisses moi goûter ! Dit-il avec une voix enfantine, les joues gonflées.

- À une seule condition, fais-moi confiance, tu dois seulement te retourner.

Le regard septique, caché par les verres cendrés de sa monture opaque, il dévisageait Jaebeom qui abordait toujours ce sourire satisfaisant. Il se retournait, contraint et forcé par l'envie de savourer les deux boules de couleur plus ou moins foncée.

- Fermes les yeux. Marmonna-t-il, les yeux lugubres, posés sur la nuque découverte de Jinyoung.

- Et le "s'il te plaît", c'est pour les chiens peut-être ?

- Ouai, apparemment.

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