Prologue

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ATTENTION: La chronologie de l'histoire est volontairement modifiée par rapport à l'œuvre originale. La première scène se déroule à la mi-janvier de la 6ème année: Ron n'est pas encore avec Lavande, Harry vient de se mettre avec Ginny. Merci de votre indulgence !


  C'était putain de tard. La faute à ce crétin de Rogue qui nous avait donné un devoir supplémentaire Harry et à moi. « Expliquez, en non moins de deux rouleaux de parchemins, en quoi le baiser du Détraqueur vous serait on ne peut plus bénéfique » Pff, quel enfoiré. Hermione avait refusé de nous aider. « C'est entièrement votre faute si vous avez écopé d'un devoir en plus, vous n'aviez qu'à écouter en cours plutôt que de bavarder » Gna gna gna, et voilà qu'elle continuait de nous donner des leçons. C'est dingue, mais j'avais l'impression qu'elle ressemblait de plus en plus à ma mère. Ce qui n'aidait sûrement pas à arranger notre relation.

  Enfin bref, du coup Harry et moi nous étions encore une fois retrouvés les derniers dans la salle commune, les yeux endoloris de fixer nos parchemins encore trop peu remplis. Harry avait fini par s'endormir sur sa copie, et je n'avais pas trouvé la volonté de le réveiller. Alors je restais là, comme un con, à écouter sa respiration mêlée au crépitement de la cheminée. Je n'arrivais plus à réfléchir.

  Les lunettes glissèrent du nez d'Harry et cela m'agaça. Il était obligé d'avoir toujours l'air négligé, avec ses lunettes rafistolées de travers et ses cheveux qui donnaient l'impression qu'il s'était battu avec un basilic ? Remarque, ça avait déjà été le cas mais pas ce soir-là. Et puis bordel, pourquoi était-il devenu si grand ? Bon, encore était-il plus petit que moi, mais ses cinq années de Quidditch l'avaient rendu bien plus sculpté. Ah, parlons-en aussi, de ses muscles. Comment faisait-il pour les avoir si définis tout en restant si fin et agile ? Alors que moi, je restais un grain galais qu'on aurait pu confondre avec un enfant de douze ans qui serait tombé dans une potion d'allongement. Ce n'était pas juste, mince !

  Harry émit un léger grognement dans son sommeil. Avait-il toujours cette enfoirée de connexion avec Vous-Savez-Qui ? L'an dernier, dormir dans le même dortoir que lui s'était avéré difficile. Pratiquement toutes les nuits, il se mettait à dire des mots sans queue ni tête, tout en transpirant et en s'agitant dans les draps. Il avait vraiment commencé à me faire de la peine. Enfin, pas de la pitié, hein, mais... Il avait tant souffert. Et ça me soûlait d'être l'acolyte dans ses emmerdes, car à chaque putain de fois, au final, ce n'était jamais à moi d'en finir. Non, c'était toujours lui qui devait se retrouver traumatisé au possible et qui cauchemardait pendant des mois.

  Rien qu'une fois, j'aurais voulu être celui à qui cela arrivait, afin qu'il n'ait plus à l'endurer.

  Je ressentis comme un coup de fouet à l'intérieur de mon crâne et sursautai. J'avais commencé à m'endormir, perdu dans mes rêveries, mais pour le coup je fus bien réveillé par cette pensée qui, comme une évidence, me mit cette claque monumentale. « Mais t'es con ou quoi ?! C'est pourtant évident ! »

Cette nuit-là, un grondement dans ma poitrine m'apprit que j'étais amoureux de Harry Potter.

Eh merde.

Harry Potter/Rarry: Le Rugissement du LionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant