Déclaration

185 9 21
                                    

- Si tu pouvais te concentrer, Ron ?

- La ferme !

Je volais avec agressivité autour des anneaux que j'étais censé garder. Sauf que Ginny venait de rentrer trois Souafles d'affilée. J'en avais assez, plus les minutes passaient moins j'y arrivais. Depuis les tribunes, je sentais le regard d'Hermione posé sur moi et... d'une autre fille ? Enfin bref, ce n'était pas ça qui me déstabilisait, mais plutôt le regard exaspéré de mes coéquipiers, et les regards que s'échangeaient Harry et Ginny dans mon dos. J'en eu tellement marre que, au cinquième Souafle, je piquai vers le sol et jetai violemment mon Brossdur 11.

Harry fonça à côté de moi, l'air mécontent.

- Hé, tu peux pas faire ça.

- Bien sûr que si, regarde !

- Que tu soies pas dans ton assiette pour le jeu, c'est pas grave, ça arrive à tout le monde, mais que tu pénalises l'équipe en te comportant comme ça je peux pas l'accepter.

Je le regardai avec une colère noire. En cet instant, j'aurais voulu le frapper, ou l'embrasser férocement, l'un ou l'autre. Je serrai les poings.

- Bah t'as qu'à me virer de l'équipe, alors.

Il parut totalement déstabilisé, et toute trace de colère s'envola dans ses yeux.

- Quoi ?

- Vire-moi, vu que t'es le capitaine ! Allez, vas-y !

Il me scruta avec inquiétude.

- J'en ai jamais eu l'intention.

J'émis un petit bruit sec avec mes lèvres, comme un tch tout bas, avant de me retourner et de rejoindre les vestiaires à grands pas furax.

J'en sortis dix minutes plus tard. Hermione m'attendait, l'air désolé.

- J'ai réfléchi, tu sais, dit-elle assez bas alors que nous rejoignions le château. Je pense que tu devrais lui dire.

Je la regardai, éberlué, c'était comme si elle n'avait rien compris du tout. Elle s'empressa d'expliquer :

- Ça se voit que ça te travaille. Tu y penses tout le temps, n'est-ce pas ?

Je ne lui répondis pas et gardai les yeux rivés sur mes chaussures.

- Je pense que tu ne seras pas en paix tant que tu ne lui auras pas dit. Comme ça, tu seras fixé. Et ne t'inquiète pas, je suis sûr que, même s'il ne partage pas tes sentiments, il sera assez ouvert pour ne pas t'en vouloir.

Rassurant. Mais, alors que j'y repensai le soir, allongé dans mon lit à fixer les rideaux en attendant que le sommeil se pointe _c'est qu'il en mettait du temps ! _ je décidai qu'elle avait raison. J'étais épuisé, j'étais en colère tout le temps, et puis... J'étais un Gryffondor ou pas, merde ? Il fallait que je sois courageux, au moins aussi courageux que lui rien qu'une fois dans ma vie. Je pris ma décision. Je n'allais pas faire traîner les choses et lui dirais le lendemain, comme ça, d'une traite, sans réfléchir, comme un pansement qu'on arrache. Alors, quoi qu'il advienne, ce ne pourrait être pire que cet état de confusion incertaine dans lequel je traînais.

J'avais choisi un endroit bondé, bien bruyant de sorte que personne d'autre n'entendrait ce que je lui dirait, et ce qui nous empêcherait d'avoir une scène de rejet comme dans les films moldus.

« Harry... depuis des mois je n'ai d'yeux que pour toi, mon beau Harry aux yeux aussi verts que la vase, je t'aime plus que ma propre vie !

- Oh, Ron, comment peux-tu oser trahir ainsi notre amitié si durement construite ? Que crois tu m'offrir, je ne veux point de tes sentiments écœurants pour un homme ! Va, je ne te hais point, mais quand je partirai je ne me retournerai pas !

Harry Potter/Rarry: Le Rugissement du LionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant