Chapitre 15 : pourquoi ?

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Il retourna en cours, énervé mais arborant un masque d'impassibilité.
Étant donné qu'il était déjà 11h quand il arriva en classe, il se prit un sermon mais ne dit rien et alla à sa place dans le plus grand des calmes, en surface seulement.
Il bouillait intérieurement, se retenant de se lever et de coller son poing dans la figure de ses « camarades ». Ils souriaient tous, sûrement heureux que la blondinette ne soit pas là aujourd'hui. Ils souriaient tous, comme si la vie était parfaite et qu'ils étaient des petits anges. Ils souriaient tous, comme s'ils n'avaient pas poussés Nami au bord du suicide. Ils souriaient tous, ne sachant pas qu'à la sortie, ils allaient passer un sale quart d'heure.
Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu autant envie de se battre, autant envie d'envoyer une personne à l'hôpital. Sa rencontre avec Nami avait totalement calmé son côté sombre et démoniaque mais il était revenu très vite au galop, emportant avec lui tous les bons sentiments que Nami avait implantés en lui. Il voulait juste la défendre, il voulait juste qu'elle puisse sourire en toute liberté, il voulait juste ne plus voir toutes ses larmes et tout ce désespoir dans les yeux de celle qu'il aimait. Comment pouvait-il aimer une personne si fort en si peu de temps, comment avait-elle fait pour qu'il tombe sous son charme aussi violemment ? Ces interrogations n'avaient aucun sens mais il se concentrait sur elles pour ne pas laisser la colère le submerger, il devait attendre encore un peu.

Alors que le jeune garçon se perdait encore dans ses pensées farfelues, la sonnerie retentit, le sortant une énième fois de ses rêveries. Il se leva, rangea le peu d'affaire qu'il avait sortit dans son sac à dos et le posa sur son épaule, toujours dans le plus grand des silences, puis, arrivé à la hauteur du garçon le plus populaire de la classe, il lui demanda poliment de le retrouver à l'arrière du bâtiment dans lequel ils étaient à la fin des cours. Le dit garçon lui répondît, un peu déconcerté par cette interpellation soudaine de la part de son camarade qui ne voulait plus le voir en peinture à peine deux jours plus tôt. Mais il accepta, curieux de savoir ce qu'il lui voulait.

Comme convenu, les deux adolescents se retrouvèrent à 17h tapantes derrière le grand bâtiment de leur établissement scolaire. Tout était calme, cela énerva d'autant plus Daïsuke quand il vit que son camarade le regardait nonchalamment, les mains dans les poches et le visage détendu, une expression curieuse et mesquine le défigurant. Alors que le jeune garçon s'énerva dans son coins essayant de se calmer du mieux qu'il pouvait, l'adolescent en face de lui commençait à s'impatienter, prenant alors la parole.

« - bon tu me veux quoi à la fin ? Non parce que c'est bien beau de me regarder avec ta tête de pitbull enragé mais moi je dois rentrer chez moi un jour.
- selon toi, Nami a mérité ce qui lui arrive ?
- bah bien sûr, qu'elle question.
- et qu'à-t-elle fait ?
- elle ne sait pas rester à sa place. Sans cesse entrain de pleurnicher, de demander pardon. Elle a tellement fait sa victime au près de son mec de l'époque qu'elle a fini par en devenir une. Et puis elle est toujours entrain de se plaindre, d'aller demander aux profs de l'aider alors qu'on fait que s'amuser ! Je suis bien content que les profs ne la prennent pas au sérieux.
Alors elle avait déjà essayé d'en parler, c'était sans doute la raison de son abandon, elle a demandé de l'aide et personne n'a été là pour la secourir. Elle a eu le courage de demander à des adultes, à un corps enseignant normalement présent pour lui venir en aide et elle a été rejetée par lui alors qu'il était devenu son dernier espoir. Cela fit sens dans l'esprit du brun, ce n'est pas qu'elle était trop faible pour oser affirmer avoir besoin de soutien, c'est juste qu'elle avait déjà essayé, en vain. Comment des adultes sensés être contre et se battre envers ce genre de comportement pouvaient ainsi laisser une jeune fille innocente se faire traiter de la sorte, sous leurs yeux d'autant plus ! Ils étaient abominables, au même titre que les bourreaux eux-mêmes.
- vous la voyez vraiment comme un déchet hein...
- évidemment, c'est ce qu'elle est.
- et si je te disais que je l'ai empêché à la milliseconde près de sauter du toit ?
- elle aurait bien fait, on aurait été débarrassé. Bien qu'on qu'on aurait plus eu notre punching-ball.
- vous êtes vraiment des monstres.
- bon c'est tout ce que tu voulais me dire ? J'ai assez joué et répondu à tes petites questions maintenant on va passer aux choses sérieuses. Je suis sûr que tu meurs d'envie de me mettre ton poing dans la figure, n'est-ce pas ?
-effectivement, ma main en crépite d'impatience.
Cependant, le brun ne s'attendait pas à ce que quatre autres personnes surgissent du bâtiment, l'encerclant. La cruauté se lisait sur leur visage, la cruauté qui les avait poussé à s'acharner sur la petite blondinette. Comment pouvait-on être si inhumain ?
- je trouvais cela un peu bizarre que tu me demande de te rejoindre derrière le bâtiment alors que ça fait deux jours que tu ne supportes plus ma tête. J'ai demandé un peu de renfort au cas où, et il faut croire que j'avais raison de m'inquiéter. »
Le blond, entouré de ses amis, prêt à se défouler, fit craquer ses doigts en regardant malicieusement le brun en face de lui.

•je te sauverai•Où les histoires vivent. Découvrez maintenant