Terre, 1er janvier 2120, 18h25
Quand je reviens à moi, j'ai l'impression que mon corps entier est passé à la moulinette. J'ai du mal à reprendre mon souffle, je crois que j'ai une côte cassée. La bonne nouvelle à la douleur que je ressens dans tout mon corps, c'est que je suis vivante. La mauvaise, c'est que ça risque de ne pas durer.
Au moins mon œuf à eut le bon sens de se crasher de sorte que la porte est ouvrable. C'est ce qu'on doit appeler la gravité, sans doute, et qui fait qu'un objet retombe sur sa face la plus lourde, la plupart du temps.
J'essaye de reprendre mon souffle et observe mon environnement.
Je vois le ciel depuis le hublot de plexiglas plein de poussière. Le moniteur de contrôle est endommagé et grésille en lançant des étincelles, mais j'en ai plus besoin : je suis sur terre et immobile.
D'une main tremblante, je me débarrasse de mes ceintures, qui m'ont probablement sauvées la vie. Il faut que je sorte de la capsule et que je tente de contacter la base spatiale de l'Arche. J'ai incroyablement mal à la tête, peut-être une blessure grave, il faut que je sorte, que je prenne la trousse médicale et que je trouve un endroit sûr pour me soigner.
Cette liste de tâches en tête, je cherche du regard le bouton censé ouvrir la porte, mais il pend lamentablement sur le côté, inutile.
J'essaye de ne pas laisser la panique m'envahir, je ne suis pas claustrophobe, mais l'idée de rester bloquée dans cet œuf et d'y mourir de soif ou de mes blessures ne me plais pas du tout.
En désespoir de cause, je lance mes jambes de toutes mes forces contre la vitre de plexiglas. Elle vibre, mais ne bouge pas, fidèle au poste.Je recommence, encore et encore et encore, le cœur battant à la chamade. Je ne veux pas mourir ici. C'est sur cette pensée que soudain, comme sortie de ses gondes, la porte saute.
Le soulagement m'envahit lorsque la brusque lumière d'un soleil brûlant inonde l'intérieur de la petite capsule qui avait faillit être mon tombeau.
Je me hisse difficilement hors de mon petit vaisseau, consciente de chacun de mes muscles endoloris. Bizarrement, je me dis que je vais avoir des bleues partout, et que ce ne serait pas du tout gracieux. Cette idée me fait rire, mais c'est un rire nerveux, inquiet.
Je regarde autour de moi, découvre pour la première fois la Terre autrement qu'à travers les livres ou le hublot de ma chambre. L'air autour de moi et brûlant, et mes poumons, peu habitué à autre chose que de l'air frais et aseptisé dans lequel j'ai grandis hurle de douleur. Je tousse, comme si je pouvais sortir tout cette air chaud, comme si je pouvais arrêter de respirer sans mourir. Mais rien n'y fait.
Ma capsule, en s'écrasant à provoquer un cratère de plusieurs mètres de profondeur, la terre qu'elle à soulevée est encore en train de redescendre, elle s'accroche à ma peau et à mes cheveux et s'introduit dans mon nez et dans mes yeux.
j'ai l'impression que je suis dans un désert. Il n'y a rien autour de moi, que de la terre, pas d'arbre ou d'herbe, comme dans les livres que j'ai lu.
Super, de tous les endroits où j'aurais pu tomber, il avait fallu que ce soit un désert. Le Sanctuaire avait été construit au cœur d'une forêt, pour qu'ils nous soient plus agréables d'y vivre, je n'ai pas connaissance de désert dans ses alentours. Avec inquiétude, je me demande si je n'ai pas trouvé le moyen d'atterrir dans le désert du Groenland. Ce territoire, autrefois gelé était devenu désertique après la fonte des derniers grands glaciers.
Après avoir pris quelques minutes pour observer mon environnement et reprendre mon souffle, je décide de bouger. Pour commencer, il faut que je récupère la trousse de secours dans la capsule. Je suis incroyablement heureuse qu'elle soit là.
Je l'ouvre pour en faire l'inventaire :
des bandages, de la crème cicatrisante, six anti-douleurs, un tube de pilules protéinées, une boîte d'eau en bouchée, un kits contre les brûlures en tout genre.
Je me dis que c'est mieux que rien, mais j'ai du mal à me convaincre. Je peux survivre quelques jours avec ça, mais seulement dans le cas où la commandante envoie quelqu'un me chercher. J'ignore si c'est possible, je n'ai jamais eu connaissance d'un quelconque protocole sur le sujet. Il faut que j'essaye de contacter l'Arche.
— Eve18 au centre de commandement, je commence, dans l'espoir que mon micro, accroché au col de ma combinaison, fonctionne encore. Est-ce que vous me recevez ? (j'attends quelques secondes, aucune réponse.) Eve18 au centre de commandement, est ce que vous me recevez ? (rien) Je vous en pris, répondez...
Je répète inlassablement cette phrase, sentant le désespoir m'envahir alors que seul le silence me répond. Je ne veux pas mourir ici. Je continue à appeler l'Arche pendant des heures, jusqu'à ce que la nuit tombe, faisant chuté drastiquement les températures. j'ai les lèvres gercées et la gorge sèche de mes appels de détresse.
Soit ils m'entendent, mais ne peuvent pas me répondre, soit ils ne m'entendent pas, auquel cas, je suis seule au monde. Livré à moi-même, je n'ai aucune chance, je le sais, j'ai grandi et vécu dans un environnement aseptisé et sécurisé, la Terre ne fera qu'une bouchée de moi, si je reste loin du Sanctuaire.
Désespérée, j'arrête d'appeler à l'aide et vais chercher la lourde porte de mon œuf. J'ignore s'il y a des animaux sauvages ici, et j'avoue ne pas avoir très envie d'essayer de voir s'ils me mangeraient. Alors avec mes maigres forces, je rentre dans la capsule et ramène maladroitement la porte sur moi.
Dedans, il fait moins froid que dehors pourtant, j'ai l'impression que le bout de mes doigts sont prêt à gelée. Par le hublot de plexiglas de mon vaisseau, l'aperçoit le scintillement glacial des étoiles. Ces boules de feu immortel, qui continue de projeter leur lueur à des centaines de milliers d'années-lumière d'elle, même après leur mort. Je sais que ce ne sera pas mon cas. Si je meurs, on m'oubliera vite, je ne vivrais pas dans la mémoire de l'humanité, contrairement à mes sœurs. C'est terrifiant de ce dire qu'on à si peu d'importance, si peu de portée. Je me sens minuscule et humble face aux étoiles, depuis bien avant la naissance de la terre, elles étaient là, elles ont vue le monde se créer, l'être humaine naître, grandir, détruire et elles le verrons mourir, indifférentes à leur sort, dans leur majestueuses froideurs.
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Nouvel Eden
Science FictionLe programme Nouvel Eden a commencé. Son but ? Repeupler la Terre, abandonnée mille ans auparavant, suite à une série d'événements climatique catastrophique provoquées par l'homme. Eve18 a une avenir tout tracé, et ce depuis sa création. Elle est de...