Chapitre 8 : Le lendemain

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 J'avais des valeurs, tu sais ? Je voulais être une fille « bien ». Une fille respectable, et respectée. Mais tu m'as tout pris, tu te souviens ? Tu m'as tout pris ouais !

Mais l'enfer n'était pas terminé.

J'ai commencé la cigarette lorsque j'étais en troisième. De temps en temps, avec les copines d'équitation. Au départ, c'était pour déconner. C'était pour faire « comme les grands ». C'était pour se sentir plus forte. C'était occasionnel. Cela faisait du bien. Je me sentais apaisée. Mais je n'étais pas accro. Une de temps en temps me suffisait. Et il a fallu que tu rentres dans ma vie. Que tu bousilles mon avenir, et ma santé à la fois. Je n'avais plus rien... alors, ma seule consolation, c'était de fumer... C'est pathétique tu ne trouves pas ? Est-ce que tu comprend, maintenant, à quel point tu as réduit ma vie au néant ? Alors, je suis devenue dépendante à la nicotine. Parce qu'après avoir pris mon corps, je me disais que rien d'autre ne pouvait me détruire. Je prenais de l'argent à ma maman, tous les deux jours, pour pouvoir payer mes paquets de cigarettes. J'enchainais les cigarettes, jusqu'au jour où mes parents me surprennent. En passant devant le lycée. Je les ai tellement déçue ce jour là... Une fois de plus... Mais je n'ai jamais plus arrêter. Parce que cela m'aide, tu comprends ? Cela m'aide a essayé d'oublier qu'un beau jour, tu as posé tes mains dégueulasse sur mon corps d'enfant. Je n'ai jamais réussi à arrêter, malgré ma « bonne volonté ». Parce que, si je m'enlève ce petit bonheur d'allumer ma cigarette tous les matins, je m'effondre...

Le lendemain, tu sais, le lendemain... Je me réveillée. Ma tête tournée. J'avais chaud. J'étais ailleurs. Les dolipranes me mettaient dans un état second. Était est-ce un cauchemar ? Tu ne m'avais pas vraiment touché, si ? C'était sans doute un mauvais rêve. J'aurai tellement voulu, que cela ne se produise jamais... Mais la réalité a vite repris ses droits. Mon réveil a sonné. Je devais allée à l'école. Me préparer. Prendre le bus. Te croiser. Sourire. Faire semblant. Avancer. Pour ne pas éveiller les soupçons.

Alors, je suis sortie de mon lit. Et j'ai ressenti la douleur, « en bas ». Cette douleur insoutenable qui me rappelait, que ce n'étais pas un cauchemar, non. Enfin, si, c'était un cauchemar. Mais un cauchemar réel. Un cauchemar qui existe dans la vraie vie. Je saignais encore. Et quand j'ai vu mon reflet, ce matin là, dans le miroir, je ne voyais qu'une enfant détruite et méconnaissable.

Mon image me rendait nerveuse. Elle me faisait honte. Et mon corps me dégoûtait.

Alors, j'ai sorti un gros pull de mon armoire. Et mon gros manteau avec sa capuche en fourrure. Pour cacher mes cernes. Pour cacher mon corps. Pour cacher mes « formes ». Et pour éviter de devoir faire semblant. Cacher mon visage, pour éviter de devoir mentir.

Je suis montée dans le bus. Tête baissée. J'avais l'impression, que le monde entier m'observé. Je me suis assise tout devant. Je n'ai pas voulu te rejoindre. Pas cette fois. Mais tu m'as envoyé un message... ENCORE : « Viens ». Et c'était un ordre. Et j'avais peur de toi. Et je t'ai obéis. Parce que tu étais plus fort que moi. Alors, j'ai avancé jusqu'à toi. Tremblante comme une feuille. Je suis restée plantée là, devant toi. Tu m'as fait signe de m'asseoir sur toi. ENCORE. J'avais l'impression que ma tête allait explosé « MAIS LAISSE MOI TRANQUILLE S'IL TE PLAIT ! LAISSE MOI VIVRE. OU MOURIR. MAIS LACHE MOI, JE T'EN SUPPLIE, LACHE MOI ! ».

Mes jambes ont commencé à trembler vraiment très fort. J'étais terrorisée. « Maman, je t'en prie, viens me sauver ». Je ne contrôlais plus rien. Prise d'angoisse, mon corps a glissé, sur toi... Tremblant encore et encore, je me suis retrouvée à terre. Sur le sol. Entre tes amis. Dans le bus. Je venais de faire, ma première crise d'angoisse.

La première d'une longue série...

Quand j'ai repris mes esprits, le bus était arrêté. Tu étais au dessus de moi. Tu me tenais la tête. Tu te comportais en « gentleman », devant tous le monde...

Alors que la veille, tu t'étais comportais en vrai « connard ».

Et je te déteste...

Parce que tu t'es fais passé pour mon « sauveur »... Alors que tu étais mon « violeur ». 

Jusqu'à mon dernier souffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant