𝗘́𝗽𝗶𝘀𝗼𝗱𝗲 𝟬𝟯. "did you eat ?"

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« Tu as mangé ? me demande t-il

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« Tu as mangé ? me demande t-il. »

Je relève donc les yeux vers lui brusquement, comme émerveillée, ce qui le fait rire de bon cœur.

« Je suppose que non aha !

Non j'ai pas mangé, c'est vrai, haussé-je les épaules.

J'espère que tu manges tous les jours avant de venir me voir chanter... N'est-ce pas ? »

Il me regarde, et à cause de la situation, ce regard devient lourd. Je fais mine de ne rien entendre en contemplant la voiture alors qu'honnêtement, je ne vois rien. Il fait trop sombre pour ça.

Il rigole de façon amère et passe son bras autour de mes épaules comme si nous avions toujours été proche, ou même amis.

« Allons manger de la pizza dans ce cas ! me sourit-il. »

Je lui rends ce magnifique sourire et il m'ouvre la portière en s'éloignant de moi, me donnant de légers frissons causés par le vent frais. De sa main libre, il me fait une sorte de référence, m'invitant à entrer dans sa voiture. Un rire cristallin m'échappe et, en souriant à pleine dent, je m'engouffre dans le petit véhicule. Il referme aussitôt la porte et je m'attache en écoutant à travers la portière son rire. En quelques secondes, il se retrouve mes côtés, sur le siège conducteur —forcément— et enfonce sa clé dans le contact. Il doit s'y reprendre à plusieurs reprises avant que cette capricieuse voiture ne daigne démarrer ; et je dois bien l'avouer, ça m'a fait rire de l'entendre pester contre elle pour juste après presque la supplier de façon inaudible de ne pas le lâcher ce soir.

« Surtout pas ce soir » ont d'ailleurs été des mots. Je dois bien avouer avoir été touchée par ça.

Ainsi, durant une bonne dizaine de minutes il roule jusqu'une pizzeria qui jusque-là, m'était totalement inconnue : five point pizza east. Plusieurs musiques telles que diamond de Rihanna ou encore sweather weather de The Neighborhood ont animés l'habitacle clôt.

Étonnamment, on trouve une place assez rapidement.

Je l'attends sagement en regardant autour de moi la petite rue animée. Plusieurs familles, amis rigolent aux éclats, causant un léger sourire nostalgique s'installer sur mes lèvres. Je donnerais tout pour moi aussi, pouvoir dîner avec mes parents, juste le temps d'une soirée. Juste un dîner.

Une main s'agitant devant mes yeux me sort de la rêverie, je secoue la tête frénétiquement et dépose mes iris verts sur le brun en souriant. Je ne sais même quel genre de sourire je suis en train de lui offrir. Sûrement du genre forcé, pour le coup.

Il me tend sa main et je mordille légèrement la peau gercée de mes lèvres pour empêcher un vrai sourire de dépasser la barrière de celles-ci. Malheureusement pour moi, il finit par franchir ce mur après que le garçon m'ai pincé les côtes. Je finis par déposer ma main dans la sienne, me laissant traîner par lui silencieusement.

En passant devant un sans-abri, il lui tend le gobelet avec les quelques pièces en souriant chaleureusement à l'homme qui joint ses mains l'une contre l'autre en signe de reconnaissance.

C'est un beau geste, donner ce qu'on a à une personne qui en a réellement besoin est quelque chose que certaines personnes ne savent pas faire, malheureusement. Je mentirais d'ailleurs si je disais le faire à chaque fois que j'en ai l'occasion.

Nous reprenons ensuite notre marche et tout à coup, j'éclate de rire. Il s'arrête et tourne seulement la tête dans ma direction en haussant un sourcil.

« Quoi ? m'interroge t-il.

On est vraiment deux idiots, je crois bien, rigolé-je de plus belle. »

Je peine durant plusieurs secondes, ou minutes, à articuler, ne serait-ce que deux syllabes, mais je finis par me calmer et reprendre mon souffle.

« On n'a même pas pensé à se demander nos prénoms ! »

Il me regarde, incrédule avant de baisser les yeux en gonflant les joues.

« On est deux idiots, je confirme, affirme t-il en soupirant de désespoir. »

Lorsqu'on entre dans la pizzeria, l'air vintage et industriel du restaurant m'émerveille directement. Les plans de travaux en bois, les étagères en métal vernis en noir et les petits cadres un peu partout rendent vraiment bien. Nous nous plaçons tous les deux dans la file relativement courte, dans le calme.

« Et du coup, umh... il se gratte la nuque, c'est quoi ton prénom ? »

Je laisse lourdement ma tête tombé sans m'empêcher de pouffer. Lorsque je relève mes yeux vers le brun, un sourire énorme illumine mon visage.

« Zoey, avec un Y a la fin, sourié-je. Et toi ? »

Je vois du coin de l'œil des gens nous regarder de travers, pas spécialement méchamment, mais plutôt comme si on était fous. C'est vrai que faire connaissance avec quelqu'un dans une pizzeria est étrange, surtout quand on arrive ensemble.

« Je m'appelle Lukas... avec un K, reprend t-il d'une voix joyeuse.

D'accord, avec un K. Pas de soucis, je le retiendrais.

J'espère bien que tu le retiendras ! Et puis-

Monsieur, c'est à vous, nous coupe de façon morose le serveur. »

Nous passons donc rapidement commande avant de partir nous asseoir à la table numéro neuf, comme le gentil —c'est ironique— monsieur nous l'a demandé.

𝐍𝐈𝐆𝐇𝐓𝐋𝐘 - mini sérieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant