Chapitre 4 La meute

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Adrian détestait marcher en aveugle, il ignorait autant le réel danger de cette unité que les lieux. Le craquement d'une branche sur sa gauche attira son attention. Un impact douloureux lui fit plier la jambe alors qu'on le désarmait de son pistolet, la sangle enroulée autour du poignet sécurisa son fusil mitrailleur. Un équipier surprise de l'unité venait de faire irruption de la nuit. L'arrivant retira le chargeur pour ensuite presser la détente afin de tirer la dernière balle.

Adrian l'empoigna pour le déséquilibrer, mais l'inconnu obliqua habilement sur lui-même pour le faire trébucher. Le mercenaire basculant sur ses mains pour retomber sur ses pieds, mais son agresseur le menaçait de son arme. L'unité les avait déjà contournés pour récupérer leurs armes. Le black se dirigea vers lui en levant les mains en signe de bonne fois.

— Évacuons l'endroit, la zone n'est plus sécurisée.

— Avec des armes à silencieux !

— Regarde ! lui proposa-t-il en lui tendant son casque.

Adrian l'enfila pour découvrir qu'il s'adaptait immédiatement à la vision nocturne, il put apercevoir une demi-douzaine de cibles approchant à grande vitesse du château. La vitesse s'affichant dans le coin lui parut étrange, certainement calculé en miles. Un décompte retentit subitement dans le casque, ainsi qu'une sonnerie stridente. Il possédait une sécurité ne permettant l'utilisation que de son propriétaire. Il l'ôta pour lui rendre.

— Ils ne vont pas tarder. Remarqua-t-il avec une complaisance ironique.

— Point de retrait Oméga. Ordonna le black.

— Ça va faire juste ! annonça une voix de femme.

Adrian détourna vexé le regard en direction de son assaillant étant une dame.

— Tu as une chance.

— Dis le vaincu.

Il choisit de ne rien ajouter, elle avait eu de la chance.

Le groupe récupéra toutes ses armes pour courir en direction de l'ouest.

Adrian aperçut la jeep à une cinquantaine de mètres, mais leurs poursuivants approchaient dangereusement. Comment pouvaient-ils avoir franchi une telle distance en si peu de temps ? C'était une équipe de sportif ! Alors que le black embarquait dans la voiture tout terrain en compagnie des deux autres, il ressentit une menace. Il fit demi-tour pour être violemment percuté au niveau du torse par un homme robuste. Il l'accompagna dans sa chute pour le faire basculer au-dessus de lui, mais son assaillant se libéra pour retomber sur ses pieds. Adrian le frappa vainement d'un coup de poing au visage pour ne toucher que du vide. Il fut repoussé comme un fétu de paille pour faire un rouler bouler sur six mètres. La femme de l'unité tira une balle pour rater l'agresseur d'Adrian qui bougeait d'une vitesse irréelle, presque impossible à suivre. Les deux équipiers le prirent en tenaille pour le percer de dizaine de balles. Il tomba lourdement pour s'agenouiller en se penchant. Adrian rejoignit le groupe à la voiture. Il refermait la portière que plusieurs impacts firent tanguer le véhicule. Les cinq silhouettes empoignèrent la jeep pour la soulever. Deux membres de l'unité baissèrent les vitres pour ouvrirent le feu au dehors. Les suspensions claquèrent brutalement lorsque le véhicule retomba lourdement sur le bitume.

Le black fit déraper les pneus pour rapidement dépasser les cent kilomètres à l'heure. Les cinq silhouettes relevèrent leur acolyte qui observa l'unité d'un regard haineux. Adrian se contorsionnait pour les garder dans son champ de vision, qui pouvait être ses brutes épaisses ?

Deux véhicules tout terrain bondirent sur la chaussée pour récupérer leurs assaillants.

— Vous avez un autre point de chute ?

— Pourquoi ?

— Ils sont derrière.

La femme à ses côtés pris appuie sur sa cuisse pour se retourner.

— Francis, deux Cayennes 400 CH nous filent le train.

Le black frappa de colère le volant.

— Black Swan, ouvre la trappe 1 et 2.

La dame retira un clapet au plafond pour presser deux boutons sur les quatre. Une fumée opaque s'élargit pour recouvrir toute la surface de la route. La chauffeuse descendit le véhicule dans le fossé pour rouler sur la terre meuble.

L'une des Porsche percuta violemment le pare-chocs arrière.

— Merde, ils ont des pneus anti-crevaison. S'écria le passager à l'avant.

— Quelle bande d'amateurs ! s'exclama Adrian en dégainant le pistolet de la dame pour viser dans le pare-brise arrière.

Il pressa trois fois la détente. La première balle perforante éclata la vitre, la seconde fissura le pare-brise de la Cayenne côté conducteur, la troisième perfora le crâne du chauffeur. La Porsche dérapa pour se retourner sur le toit. Adrian prit appui sur le dossier pour se projeter au-dehors.

— Asta la vista !

Il glissa sur le coffre pour déposer un zippo aimanté avant le retomber au sol. Le dispositif explosa en provoquant l'éclatement du pneu arrière gauche. Adrian courut en direction de la ville de Langon alors que la seconde Porsche Cayenne stoppait au côté de la jeep. L'unité descendit pour ouvrir le feu sur leurs assaillants dont certains possédaient des fusils mitrailleurs.

Il regagna rapidement la route pour faire stopper une Mégane.

— Vous pouvez m'amener au péage.

— C'est quoi cette fusillade.

— Je l'ignore, ma voiture est en panne. Je marche depuis Préchac.

Plusieurs explosions retentirent en faisant vibrer la voiture.

— Montez vite. Recommanda la cinquantenaire. Je vais avertir la police.

Une quinzaine de minutes plus tard, Adrian déposait son casque sur sa moto. Il réfléchissait à la situation tout en enfilant les gants. Abandonner l'unité avait été un besoin nécessaire. Un mal pour un bien. Il devait assurer sa fuite. Ils auraient occupé suffisamment leurs assaillants pour lui permettre de prendre la tangente. Quelle était réellement cette unité fantôme ? Il se renseignerait. Il souleva la selle pour récupérer un GPS. Il l'alluma pour découvrir un point vert en plein centre du château de Cazeneuve, son colis était encore sur place.

L'Unité FantômeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant