Chapitre 14 L'Unité Fantôme

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Adrian prenait la direction de la rocade lorsqu'une jeep aux vitres teintées lui coupa la route. Il voulut faire demi-tour en faisant patiner les pneus, mais la copie conforme du premier véhicule bloquait toute retraite possible.

— C'est bon, c'est mon équipe. Annonça Solange.

Ils descendirent de moto pour être aussitôt encerclés par six hommes en treillis noir avec pistolet à la hanche. Un homme à queue de cheval et barbe approcha pour le saluer.

— Il est dur de vous trouver sergent Nottingham.

Adrian riposta en pliant les jambes pour frapper l'entrejambe des deux hommes dans son dos. Il se positionna de travers pour repousser d'un puissant coup de pied un troisième. Il frappa son interlocuteur d'un coup de pied semi-circulaire au niveau de la hanche. Ils étaient cependant trop nombreux, on parvint à le bloquer en l'immobilisant sous les bras pour presser des doigts sur la nuque. Il jeta son crâne en arrière pour heurter le visage de son agresseur qui lâcha prise.

— On se calme sergent ! s'exclama son interlocuteur en le menaçant de son arme.

La partie était terminée, six pistolets le mettaient en joug. Adrian reconnut certains gestuels de l'équipe de sa première rencontre.

— Comment êtes-vous parvenus à vous en tirer?

— Vous n'êtes pas le seul à être parfait !

Le mercenaire ruminait de rage, ils avaient eu accès à son dossier militaire ou l'on avait félicité son orgueilleuse prétention.

— La fouine, ramène la bécane. Ordonna le chevelu à un roux.

— Bien, major !

— Personne ne touche à ma bécane.

— Je suis motard, j'en prendrais soin.

Adrian accepta de suivre son interlocuteur pour embarquer dans le premier véhicule. Il dévisagea avec rancœur le rouquin démarrant son joyau du bitume.

— De qui dépendez vous, DGSE ou Armée de Terre ?

Le major esquissa un sourire sans répondre. La sirène d'une voiture de police attira leur attention. L'officier ouvrit la portière pour approcher du véhicule policier. Il montra une carte au chef d'équipe de la police tout en s'adressant à lui. Il acquiesça du visage pour embarquer dans sa voiture. Adrian regarda perplexe la voiture des forces de l'ordre repartir. Il patienta jusqu'au retour du chef de l'unité pour lui parler.

— Alors là, vous m'épatez major. Vous débarrassez aussi rapidement d'un flic, j'achète !

Ils prirent la direction de Martignas-sur-Jalles pour stopper derrière un semi-remorque affichant la publicité d'un coq montrant un œuf entre ses pattes, Coq en stock! Les jeeps se camouflèrent entre le poids lourd et la forêt. Le rouquin gara la moto dans le prolongement.

Une porte coulissa sur la remorque pour faire descendre un escalier, tout le groupe monta à l'intérieur. Adrian découvrit un vestiaire avec différentes armes sous verre. La porte du fond donnait accès à un salon de vingt mètres carrés avec canapé, écran sur le mur, bar et frigidaire mural. Encore au bout, ils pénétrèrent dans le quartier général avec une table en rond, plusieurs PC portables, plusieurs écrans disposés tout autour. Adrian aperçut encore une porte.

Il se dirigea vers un siège pour mettre les pieds sur la table.

— Allez, les gars, commençons le débriefing !

Le major le contourna pour chasser ses jambes, puis prit place au siège numéro un. Les cinq autres firent de même, par manque de place le rouquin resta debout en compagnie de Solange.

— Alors, bande d'amateurs, il a fallu que j'arrive pour que vous commenciez à vous bouger le train.

— Vous avez découvert à qui nous avons affaire, des bêtes de l'enfer, des loups-garous.

— Les loups-garous n'existent pas. Le comte vous manipule. Il doit y avoir une explication plus rationnelle, hallucinogènes, manipulation génétique, reconfiguration faciale, corporelle...

— Pourquoi refuser d'accepter la réalité ? Vous connaissez beaucoup de monde capable d'atteindre les cinquante kilomètres à l'heure en courant !

— Bip Bip, Road Runner. Non, sérieux, rigolez un peu les gars.

Le regard de ses hôtes se partagea entre eux pendant quelques secondes.

— Bon, vous pensez avoir à faire à des loups-garous, moi non, mais il reste certain qu'ils soient dangereux. Il se leva pour ajouter. J'ai failli à un contrat, je vais devoir rembourser.

— On va donc se servir de chiffres puisque vous ne prêtez attention qu'à cela! annonça le major.

Adrian se rassit.

— Proposer un somme pour vos services.

— Sept cent mille euros.

— C'est une blague !

— Je dois rendre cinq cent mille euros.

— Patiente à coté.

Il se leva pour quitter la pièce, puis colla un dispositif sur la porte fermée pour écouter leur discussion via un écouteur.

— Major, nous n'avons pas besoin de lui, c'est un rigolo.

— Le lieutenant-colonel s'impatiente, nous sommes en retard dans les prévisions.

— Je dois avouer qu'il est aussi beau, qu'efficace c'est un pro.

— Comment allons-nous pouvoir obtenir la somme ?

— Je vais contacter le phénix.

Il entendit une porte claquer, le major avait quitté la salle pour passer son appel. Adrian s'approcha du bar pour se servir un coca-cola frais. La porte s'ouvrit subitement.

— Adjugé, tu auras la somme, mais une fois les services rendus.

— On fait comme ça, mais tu vas devoir déposer la somme sur ce compte Reddick, qui sera encaissable dans un mois.

— OK.

— Je t'envoie le numéro de compte.

Adrian patienta en actionnant son portable, puis resta figé sur l'écran.

— Tu lis tes Mails ?

— Non, j'attends la confirmation du virement.

— La confiance règne !

Une fois la transaction terminée, Adrian commença à raconter son passage dans le domaine.


L'Unité FantômeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant